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samedi 4 février 2017

Homélie 5ème dimanche du temps ordinaire année A
L’Esprit Saint,  vient nous sanctifier et nous rendre transparent à la lumière de Dieu
L’Évangile de ce dimanche fait suite à celui des béatitudes qui a été proclamé dimanche dernier. Jésus s’adresse à des disciples rassemblés autour de lui pour leur annoncer :
« Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde. » Quand saint Matthieu écrit son Évangile, il s’adresse à des chrétiens qui sont peut-être trop tièdes et trop éteints. Beaucoup ont peur et se cachent car ils redoutent la persécution.
Vous êtes le sel de la terre. A cette époque-là, bien plus qu’aujourd’hui,  l’usage du sel est multiple : il donne du goût, il purifie, il conserve les aliments. Dans l’antiquité, on en mettait en terre avec le fumier pour servir d’engrais, d’où peut-être l’origine de cette image insolite : sel de la terre. Le rôle du chrétien est donc d’empêcher le monde de se banaliser. Il doit lui donner le vrai goût de vivre, en lui donnant le goût de Dieu. Il doit lui donner cette sagesse supérieure qui empêche l’homme de se dénaturer, de s’affadir. Mais si le sel se dénature,
s’il s’affadit, si nous ne sommes plus différents des autres qui vivent pour les affaires du monde, si nous faisons comme tous ceux qui suivent la mode dictée par les pratiques commerciales et de séduction, chrétiens incolores, inodores et sans saveur, nous ne sommes plus bons à rien, nous avons perdu notre raison d’être. Alors on nous jette dehors, comme le sel dénaturé. Nous nous excluons du groupe des disciples de Jésus. Quant aux « gens »,
ils nous méprisent, ils nous piétinent comme le sel affadi… Vous êtes la lumière du monde. Israël avait souvent été décrit sous l’éblouissante image de « lumière des nations ».
Nous venons d’entendre une de ces descriptions dans la première lecture : « ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi ». C’est vous maintenant,
 dit Jésus, qui avez pris le relais, vous êtes la vraie lumière du monde ! Notre monde si intelligent se débat dans le noir du cœur. Jamais idéologies plus sombres, plus désespérantes, plus absurdes n’ont été cultivées. C’est à nous que Jésus dit : « Allez illuminer ce monde. Non de votre propre lumière qui n’est guère meilleure, mais de ma lumière dont je vous demande d’être les reflets ». Suis-je lumineux ? Je n’ai pas besoin d’être une lumière, comme on dit. Mais est-ce que je brille de cette lumière intérieure qui rayonne sans beaucoup de mots ? L’Esprit Saint, vient nous sanctifier et nous rendre transparent à la lumière de Dieu. C’est comme une vitre et un vitrail, la vitre plus elle est propre et plus elle est transparente et laisse passer la lumière ; le vitrail est plus compliqué, il y a des peintures qui se font remarquées, mais de ce fait il laisse passé moins de lumière, alors quand les peintures sont belles, c’est positif, mais si ce sont de veilles toiles d’araignées,
c’est moins beau ! Rien ne vaut une vitre bien propre qui laisse passer la belle lumière du soleil pour illuminer toute la pièce. Notre monde a besoin de fenêtres pour l’éclairer.



Rarement comme aujourd’hui me sont rappelés et mes titres de noblesse et leurs exigences. « vous êtes le sel de la Terre, vous êtes la lumière du monde »  Avec un tel évangile,
je pourrais me décourager et, comme les premiers chrétiens, être tenté par la fausse humilité, la dérobade. Aussi Jésus prévient-il la tentation : ne cache pas la lumière que tu as reçue ! Une lampe - on pense aux lampes à huile d’alors - ne se met pas sous le boisseau, mais sur un lampadaire, un piédestal, une colonnette, assez haut pour qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. De même, que ta lumière brille devant les hommes. Tu as reçu,
tu dois donner. D’ailleurs, même si tu le voulais, tu ne pourrais te dérober. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Tu es comme cette ville, tu es exposé, on te sait chrétien. Que tu le veuilles ou non, ta conduite se voit. Elle sera témoignage ou contre-témoignage. « Voilà un chrétien, puisqu’il va à la messe le dimanche, il brille !» mais quand il y a une mauvaise parole ou une mauvaise action cela lui sera reproché, plus qu’à d’autres ; comme à une lampe qui n’éclaire pas bien, on lui reproche de ne pas bien éclairer.
En ce dimanche, prenons conscience de notre dignité, sans triomphalisme ;
prenons conscience de notre responsabilité, sans pessimisme.
« Dieu notre Père, Jésus ton Fils nous appelle à être sel de la terre et lumière du monde. Que la lumière de ta justice brille dans nos vies; alors nos gestes et nos paroles pourront apporter au monde une saveur d’Évangile et nos vies seront le reflet de Jésus, Lumière du monde. »


De diverses sources