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samedi 15 septembre 2018

homélie du dimanche 16 septembre pour la fête de N.D. de la Croix

Pourquoi tant de souffrances dans le monde, il n’y a pas de réponse à donner,
mais de la compassion à avoir. La souffrance, comme la mort font partie de la vie.
Notre Dame de la croix fait référence à Marie au pied de la croix de son fils, son cœur de mère ne peut que souffrir comme son fils Jésus, car c’est dans son amour de mère qu’elle compatie aux souffrances de son fils.
Nous avons fêté vendredi la croix glorieuse et samedi, notre dame des douleurs.

La liturgie d’aujourd’hui nous place au cœur du paradoxe chrétien : comment ce signe de malédiction qu’est la croix a-t-il pu devenir une source de bénédiction et de salut ? Comment la vie peut-elle jaillir de la mort ? La joie de la souffrance ? Ces questions sont tellement vitales qu’on ne peut les ignorer. Elles reviennent lancinantes, surtout peut-être dans les moments d’épreuve. Seule la foi en la Parole de Dieu permet d’éclairer ce mystère qui commande notre vie.
Dans l’Evangile les apôtres reconnaissent en Jésus le roi, le Christ, celui qui est envoyé par Dieu ; Jésus commence par leur dire qu’il doit souffrir beaucoup et être rejeté par les anciens et les grands prêtres. Tout de suite nous voyons qu’il y a une opposition au projet de l’amour de Dieu. La croix ne l’oublions pas est une abomination, un instrument de torture et de mort pour terrorisé la population, les crucifiés étaient placés aux entrées des villes pour dire aux gens obéissez au pouvoir romain, sinon voilà ce qui va vous arriver, comme la guillotine au temps de la révolution et des pendaisons au temps de Daech.
La croix de Jésus ne peut être source de vie éternelle que par le poids d’amour qui s’y révèle. C’est l’amour qui fait que cette croix ouvre un chemin de vie. Car Jésus qui y est mort est ressuscité et donc le mal a été vaincu, la terreur a été vaincue. Il se dégage de ses évènements non pas de la vengeance de Dieu, car nous pourrions penser que Dieu aurait pu se venger des hommes qui ont tué son Fils unique, mais c’est de l’amour qui se dégage de Dieu, il n’y a jamais de haine ; cet amour du Père, si grand, ne se singularise pas d’abord par son immensité, à savoir que Dieu aime infiniment plus que les hommes ne peuvent aimer. L’amour de Dieu se différencie de l’amour humain en ce qu’il est totalement gratuit. Il nous est très difficile de réaliser ce qu’est cette gratuité, car nous sommes incapables par nous-mêmes d’un tel amour. Et nous pensons spontanément que Dieu nous aime plus quand nous l’écoutons et moins quand nous l’oublions, comme si nous méritions en quelque sorte d’être plus ou moins aimés. Or Dieu nous aime inconditionnellement,
bons ou mauvais, fidèles ou infidèles, et il nous appelle à oser croire à un tel amour qui ne se mérite pas, incompréhensible humainement, et à l’accueillir en nous émerveillant.
Dieu n’a pas non plus de prix à payer pour le rachat de nos péchés et notre libération par rapport aux forces des ténèbres qui nous habitent. Le Père nous donne son Fils, gratuitement, et ce fils est lui-même heureux d’entrer dans ce projet d’amour où lui-même se donne à son Père et aux hommes. Un tel amour vécu jusqu’au bout a pouvoir de sauver, de réparer,
de donner un sens à ce qui semble à vue humaine insensé, d’illuminer les ténèbres les plus épaisses. Nous en avons tous plus ou moins l’expérience : combien le fait d’être vraiment aimé d’un bel amour humain est recréateur, en nous renouvelant dans notre identité et nos énergies. Combien plus s’il s’agit d’un amour divin totalement gratuit.
L’horizon cependant est exigeant, car il passe par la reconnaissance du mal, de la violence, de la mort à l’œuvre en nous et autour de nous. Il s’agit de « regarder » la Croix, sans méconnaitre notre misère, notre péché. Ce serait nous priver de l’expérience du salut,
du pardon à recevoir et à donner. La Croix, chemin vers la vie, garde sa part de mystère à contempler dans la foi.
En haut du mât de la Croix, ce n’est plus un serpent d’airain que nous regardons comme les hébreux étaient invités à le faire dans le désert, pour échapper à la mort. Nous contemplons le Fils de Dieu qui s’est livré pour nous dans une passion, qui passa certes par la grande, l’incommensurable souffrance, mais fut une passion d’amour. Le christianisme est bien la religion de l’amour. La croix que nous portons est le signe de cet amour, signe que nous voulons lutter contre le mal et le terrorisme, non pas par la violence mais par l’amour que Dieu a mis en notre cœur. Marie est la première de cordée à nous conduire dans le royaume de Dieu pour l’amour de tous les hommes 

 « Père, à chaque Eucharistie, tu renouvelles pour nous le même et unique mystère : Dans l’Esprit, tu te donnes totalement en ton Fils bien-aimé. Ranime notre foi, notre espérance et notre charité, pour que nous ne laissions perdre aucune des grâces dont tu veux nous combler. Conduis-nous à travailler pour que tout homme puisse reconnaitre et suivre le chemin de la vie afin que nous parvenions ensemble à la gloire de la résurrection. »

De différentes sources

samedi 8 septembre 2018

homélie du dimanche 9 septembre
Ce matin, nous sommes venus dans cette église pour accueillir Celui qui vient, pour accueillir notre salut. Avons-nous conscience, frères et sœurs, de la nécessité pour chacun d’entre nous d’être sauvé ? Ce verbe “sauverˮ a deux sens, il signifie à la fois être tiré d’un mauvais pas, être délivré d’un ennui, mais il signifie aussi “faire vivreˮ. Et il nous faut accueillir les deux sens ensemble : laisser Dieu nous tirer d’un mauvais pas et le laisser nous faire vivre de sa vie. Bien sûr par la grâce de notre baptême, nous sommes déjà sauvés en germe et en espérance. Mais encore faut-il que nous soyons fidèles aux promesses de notre baptême, encore faut-il que nous accueillons au plus profond de nous-mêmes le salut qui nous est proposé en Jésus-Christ. Oui, pour une part, nous sommes sauvés, mais pour une part, nous avons encore à être sauvés. Qui d’entre nous oserait prétendre qu’il est évangélisé jusque dans les profondeurs de son être ?
Laissons résonner en nous la parole sévère que nous lance l’apôtre Jacques dans la deuxième lecture. Imaginons qu’entrent dans cette église par une porte un grand de ce monde et par l’autre un pauvre mendiant, saurions-nous les accueillir l’un et l’autre avec les mêmes honneurs Nos critères d’accueil, sont-ils ceux du monde ou ceux de l’Évangile ?
Je crois que nous pouvons aisément reconnaître que l’Évangile n’a pas encore pénétré dans toutes les fibres de notre être et que nos reflexes sont plus souvent humains qu’évangéliques. Oui, chers amis, nous avons encore besoin d’être sauvés. C’est pourquoi il nous faut accueillir le Sauveur qui vient, qui se donne à nous par sa Parole et par son Pain.
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus poursuit sa route en pays païens de Tyr à Sidon, dans les territoires de la Décapole « On lui amène un sourd muet et on le prie de poser la main sur lui  ». Admirable confiance de ces personnes, dont on ne nous dit rien d’ailleurs ; admirable confiance de ceux qui « amènent » l’homme à Jésus. « Amener à Jésus et le prier de poser la main » Quelle belle prière, celle qui consiste à « amener à Jésus » en lui demandant seulement de poser la main sur lui.
Il y a là, une belle définition de la prière d’intercession. C’est une invitation pour nous à évangéliser notre prière d’intercession. Bien souvent, quand nous faisons des prières d’intercession, sans nous en rendre compte, nous donnons des ordres à Dieu : « fais ceci ; fais cela ; donne la guérison à telle personne ; fais que telle personne ait du travail ; fais que mon petit-fils ait son diplôme ; etc. » Finalement nous donnons des ordres à Dieu pour qu’il soit à notre service. Comme si nous savions mieux que Lui ce qui nous convient et ce qui convient aux autres. Il faudrait savoir qui est le patron, si c’est nous ou si c’est Dieu.
Mais enfin, qu’elle manie avons-nous à commander à Dieu. Regardons d’abord l’exemple de la Vierge Marie à Cana qui se contente de présenter la situation : « Ils n’ont plus de vin » (Jn 2, 3) Il y a aussi les sœurs de Lazare, au lieu d’envoyer demander à Jésus la guérison de leur frère, elles se bornèrent à lui représenter : « celui que tu aimes est malade  » (Jn 11, 3) ».
Présenter simplement la situation pour que Dieu puisse agir selon les desseins de son amour , pour que son Règne puisse advenir dans cette situation ; pour que son Nom soit sanctifié dans cette situation, pour que sa volonté soi faite… Il y a là un chemin de conversion de nos mentalités et de nos manières de faire pour évangéliser nos prières d’intercession. Amener simplement la situation ou la personne au Seigneur, au Sauveur pour qu’il pose sa main sur elle. « Non pas ma volonté, mais ta volonté… » Silencieusement, discrètement dans le secret de ma prière, “amenerˮ à Jésus et le supplier de “toucher de sa mainˮ n’est-ce pas là un acte de charité.


Avec discrétion, Jésus se retire à l’écart avec l’homme qui lui a été amené. Jésus ne veut pas faire du sensationnel, du spectaculaire… mais il veut faire vivre. Nous sommes sans doute un peu déroutés de voir Jésus poser des actes très concrets : « il lui mit les doigts dans les oreilles et prenant de la salive, lui toucha la langue, puis les yeux levés au ciel, il soupira » Réalité corporelle de notre foi. Le Verbe de Dieu a pris chair de la Vierge Marie, dont nous avons fêté la nativité hier. Il a pris un corps d’homme et cela donne une extraordinaire dignité à notre corps tel qu’il est et quel qu’il soit. Les gestes de Jésus nous rappellent que la foi ne se vit pas seulement au niveau de notre intelligence, de notre compréhension des choses. La foi se vit également au niveau de notre corps  : à travers l’eau de notre baptême, l’onction d’huile de notre confirmation, le pain et le vin de nos eucharisties… Notre foi s’expérimente de manière corporelle à travers les sacrements, à travers des signes corporels de génuflexions, d’agenouillement, etc.
Jésus lève les yeux pour invoquer le Père et recevoir la force de l’Esprit Saint. Son soupir est un gémissement, une prière qui jaillit dans ce cri « effata, c’est-à-dire ouvre-toi  ». Jésus ne s’adresse pas ici aux oreilles ou à la langue, il s’adresse à l’homme lui-même. Il lui demande de s’ouvrir. Comme le proclame magnifiquement saint Augustin : « ce Dieu qui t’a créé sans toi, ne veut pas te sauver sans toi ». Le Sauveur veut nous voir collaborer à notre Salut. Et notre collaboration consiste simplement à nous ouvrir intérieurement à l’accueil de ce Salut. Consentir à être sauvé ; mais c’est la prière de Jésus à son Père, qui nous obtient la grâce de cette ouverture intérieure.
Cet « effata » est une option du rite du baptême. Le célébrant peut reprendre ici un geste de Jésus dans l’Évangile : il touche les oreilles et la bouche de l’enfant en disant : Effata,
ouvre-toi. Le Seigneur Jésus a fait entendre les sourds et parler les muets, qu’il te donne d’écouter sa Parole et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père. » Laissons résonner cet « effata » dans notre cœur, dans notre corps, dans tout notre être en cet aujourd’hui de Dieu. À l’écart dans le secret de notre cœur, laissons Jésus mettre ses doigts dans nos oreilles et sa salive sur notre langue.
Que le Christ Jésus ouvre nos oreilles pour que nous puissions entendre sa Parole et la laisser prendre corps en nous, qu’il délie notre langue pour que nous puissions chanter avec lui la gloire du Père et devenir les témoins de ses merveilles au cœur du monde En venant à nous, le Sauveur nous recrée ; il nous restaure dans notre humanité ; il nous donne de communiquer en écoutant et en parlant : écouter Dieu et lui parler, écouter les hommes et leur parler. Pour ce Salut qui est déjà là et qu’il nous faut sans cesse accueillir et qui vient, rendons-lui grâce dans cette eucharistie. Amen.

De diverses sources

lundi 3 septembre 2018

homélie du dimanche 2 septembre

Nous ne pouvons être en communion avec Dieu qu’avec le cœur et par des actes que nous posons en vérité.
Après quatre dimanches où Jésus dans l’Evangile de St Jean nous a parlé du pains de Vie.
Ce dimanche il est encore question de nourriture. De nourriture qui pourrait rendre l’homme impur de part l’absence de tout un rituel de purification qui touche la nourriture, les mains, les plats, les carafes, certes nous faisons bien la vaisselle, mais nous la faisons après le repas, et elle n’est pas du même ordre, elle est d’un ordre biologique, bactériologique, alors que la purification  que faisait les pharisiens était de l’ordre spirituel et moral. C’est-à-dire qu’au marché on pouvait se permettre toute sorte de marchandage voir de mensonges sur les transactions et donc après le marché il fallait se rendre pur en se lavant pour prendre la nourriture avec un esprit pur et honnête.
Ce que nous avons retenu sur les évangiles des quatre derniers dimanches peut nous éclairer sur l’évangile d’aujourd’hui. Nous en avions retenu qu’à l’inverse de la nourriture que nous mangeons qui devient notre corps, quand nous mangeons le corps du Christ nous devenons corps du Christ, nous sommes assimilés par l’Esprit de Dieu, car ce n’est pas de l’ordre biologique, mais spirituel.
Si bien que ce dimanche Jésus nous dit que ce n’est pas ce qui entre dans le corps de l’homme qui le rend impur spirituellement, mais c’est du dedans, du cœur de l’homme,
que sortent les pensées perverses qui conduisent à des actes mauvais et pervers et qui rend l’homme impur. Et au contraire, c’est en faisant de bonnes œuvres que nous serons purifiés, c’est agissant sous la conduite de l’Esprit Saint que nous serons sanctifiés. C’est à un mouvement centrifuge que nous sommes appelés. Comme le Christ qui se donne à nous par sa Parole et par son corps, nous devons nous donner, donner le meilleur de nous même pour grandir dans l’amour de Dieu. C’est en donnant de la pureté que le monde sera plus pur et que nous même en ressentirons plus de pureté. Cela nous invite à aller vers les autres, à leur être présent, je suis très reconnaissant à tous ceux qui se mettent au service des autres dans notre paroisse, les répondants, ceux qui accompagnent les familles en deuil, les catéchistes, les animateurs liturgiques, ceux qui viennent au secours des autres par les diverses associations et même personnellement, tous ceux qui rendent un service, tous ceux qui donnent de leur personne. Tout cela construit notre monde d’une belle manière, le rend plus pur et plus beau. On dit de quelque chose qui est pur quand il est sorti de la main de son créateur sans qu’il ait eu un rajout extérieur.
Si par le pain de vie que nous mangeons nous devenons le corps du Christ, le corps du Fils unique de Dieu, ce que nous faisons sous la conduite de l’Esprit Saint est pur puisque Dieu agit en nous.
Nous ne pouvons être en communion avec Dieu qu’avec le cœur et par des actes que nous posons en vérité.
 Dans notre vie de relation de Dieu avec nous et de nous avec Dieu, tout se joue au niveau du cœur, non pas au niveau émotionnel, mais au niveau de l’esprit, au niveau de la cohérence de notre vie, de ce que nous pensons, de ce que nous disons et faisons.
Vivre en chrétien, c’est vivre intensément cette alliance d’amour entre Dieu et nous.

On comprend alors que Jésus reçoive mal les critiques des pharisiens qui lui reprochent de ne pas respecter les traditions religieuses. Si l’évangile nous rapporte cet événement,
c’est pour attirer notre attention sur nous.

Notre bataille contre le mal doit commencer par le cœur par la cohérence de nos choix de vie. C’est dans le cœur que nous devons planter les bonnes herbes de la solidarité, de l’amitié,
 de la patience, de l’humilité, de la piété, de la miséricorde et du pardon. Le chemin vers cette plantation, c’est l’Evangile qui nous le trace. Nous avons un bon aide, c’est l’Esprit Saint il est la main de Dieu. Il nous apprend à mettre tous les jours un peu plus d’amour dans notre vie.

Dans sa lettre, saint Jacques en 2ème lecture, s’adresse à des nouveaux baptisés. Il les invite précisément à vivre autrement. Au jour de leur baptême, ils ont accueilli la vie nouvelle. C’est comme une lumière au milieu des ténèbres de l’humanité.
Au centre de cette vie, il y a Jésus Christ.
Il est la Parole donnée pour que le monde ait la vie. Cette parole est semée en chacun de nous. Il nous revient de l’accueillir humblement ; elle est capable de nous sauver.
Comme le Deutéronome, saint Jacques nous invite à la mettre en pratique :
« La manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux orphelins et aux veuves et de se garder propres au milieu du monde. »

En ce jour, nous nous tournons vers le Seigneur et nous le supplions :
Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour. »

De diverses sources