Ce matin,
nous sommes venus dans cette église pour accueillir Celui qui vient, pour
accueillir notre salut. Avons-nous conscience, frères
et sœurs, de la nécessité pour chacun d’entre nous d’être sauvé ? Ce verbe
“sauverˮ a deux sens, il signifie à la fois être tiré d’un mauvais pas, être
délivré d’un ennui, mais il signifie aussi “faire vivreˮ. Et il nous faut
accueillir les deux sens ensemble : laisser Dieu nous tirer d’un
mauvais pas et le laisser nous faire vivre de sa vie. Bien sûr par la grâce
de notre baptême, nous sommes déjà sauvés en germe et en espérance. Mais encore
faut-il que nous soyons fidèles aux promesses de notre baptême, encore faut-il
que nous accueillons au plus profond de nous-mêmes le salut qui nous est proposé
en Jésus-Christ. Oui, pour une part, nous sommes
sauvés, mais pour une part, nous avons encore à être sauvés. Qui
d’entre nous oserait prétendre qu’il est évangélisé jusque dans les profondeurs
de son être ?
Laissons résonner en nous la parole
sévère que nous lance l’apôtre Jacques dans la deuxième lecture. Imaginons
qu’entrent dans cette église par une porte un grand de ce monde et par l’autre
un pauvre mendiant, saurions-nous les accueillir l’un et l’autre avec les mêmes
honneurs ? Nos critères d’accueil,
sont-ils ceux du monde ou ceux de l’Évangile ?
Je crois que nous pouvons aisément reconnaître que l’Évangile n’a pas encore pénétré dans toutes les fibres de notre être et que nos reflexes sont plus souvent humains qu’évangéliques. Oui, chers amis, nous avons encore besoin d’être sauvés. C’est pourquoi il nous faut accueillir le Sauveur qui vient, qui se donne à nous par sa Parole et par son Pain.
Je crois que nous pouvons aisément reconnaître que l’Évangile n’a pas encore pénétré dans toutes les fibres de notre être et que nos reflexes sont plus souvent humains qu’évangéliques. Oui, chers amis, nous avons encore besoin d’être sauvés. C’est pourquoi il nous faut accueillir le Sauveur qui vient, qui se donne à nous par sa Parole et par son Pain.
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus
poursuit sa route en pays païens de Tyr à Sidon, dans les territoires de la
Décapole « On lui amène un sourd muet et on le prie de poser la main
sur lui ». Admirable confiance de ces personnes, dont on ne
nous dit rien d’ailleurs ; admirable confiance de ceux qui
« amènent » l’homme à Jésus.
« Amener à Jésus et le prier de poser la main » Quelle belle prière, celle qui
consiste à « amener à Jésus » en lui demandant seulement de poser la
main sur lui.
Il y a là, une belle définition de la prière d’intercession. C’est
une invitation pour nous à évangéliser notre prière d’intercession. Bien
souvent, quand nous faisons des prières d’intercession, sans nous en rendre
compte, nous donnons des ordres à Dieu : « fais ceci ; fais cela ; donne la
guérison à telle personne ; fais que telle personne ait du
travail ; fais que mon petit-fils ait son diplôme ; etc. » Finalement nous
donnons des ordres à Dieu pour qu’il soit à notre service. Comme si nous savions
mieux que Lui ce qui nous convient et ce qui convient aux autres. Il faudrait
savoir qui est le patron, si c’est nous ou si c’est Dieu.
Mais enfin, qu’elle manie avons-nous à commander à Dieu. Regardons d’abord l’exemple de la Vierge Marie à Cana qui se contente de présenter la situation : « Ils n’ont plus de vin » (Jn 2, 3) Il y a aussi les sœurs de Lazare, au lieu d’envoyer demander à Jésus la guérison de leur frère, elles se bornèrent à lui représenter : « celui que tu aimes est malade » (Jn 11, 3) ».
Mais enfin, qu’elle manie avons-nous à commander à Dieu. Regardons d’abord l’exemple de la Vierge Marie à Cana qui se contente de présenter la situation : « Ils n’ont plus de vin » (Jn 2, 3) Il y a aussi les sœurs de Lazare, au lieu d’envoyer demander à Jésus la guérison de leur frère, elles se bornèrent à lui représenter : « celui que tu aimes est malade » (Jn 11, 3) ».
Présenter simplement la situation pour que
Dieu puisse agir selon les desseins de son amour , pour que son
Règne puisse advenir dans cette situation ; pour que son Nom
soit sanctifié dans cette situation, pour que sa volonté soi faite… Il y a là
un chemin de conversion de nos mentalités et de nos manières de faire pour
évangéliser nos prières d’intercession. Amener simplement la situation ou la
personne au Seigneur, au Sauveur pour qu’il pose sa main sur elle. « Non pas ma volonté, mais ta volonté… » Silencieusement, discrètement dans le secret de ma
prière, “amenerˮ à Jésus et le supplier de “toucher de sa mainˮ n’est-ce pas là
un acte de charité.
Avec discrétion, Jésus se retire à
l’écart avec l’homme qui lui a été amené. Jésus ne veut pas faire du
sensationnel, du spectaculaire… mais il veut faire vivre. Nous sommes sans
doute un peu déroutés de voir Jésus poser des actes très concrets : « il lui mit les doigts dans les oreilles et prenant de la
salive, lui toucha la langue, puis les yeux levés au ciel, il soupira »
Réalité corporelle de notre foi. Le Verbe de Dieu
a pris chair de la Vierge Marie, dont nous avons fêté la nativité hier. Il a
pris un corps d’homme et cela donne une extraordinaire dignité à notre corps
tel qu’il est et quel qu’il soit. Les gestes de Jésus nous rappellent que la
foi ne se vit pas seulement au niveau de notre intelligence, de notre
compréhension des choses. La foi se vit également au
niveau de notre corps : à travers l’eau de notre baptême,
l’onction d’huile de notre confirmation, le pain et le vin de nos eucharisties…
Notre foi s’expérimente de manière corporelle à travers les sacrements, à
travers des signes corporels de génuflexions, d’agenouillement, etc.
Jésus lève les yeux pour invoquer le
Père et recevoir la force de l’Esprit Saint. Son soupir est un gémissement, une
prière qui jaillit dans ce cri « effata, c’est-à-dire
ouvre-toi ». Jésus ne s’adresse pas ici aux oreilles ou à
la langue, il s’adresse à l’homme lui-même. Il lui demande de s’ouvrir. Comme
le proclame magnifiquement saint Augustin : « ce Dieu qui t’a créé
sans toi, ne veut pas te sauver sans toi ». Le Sauveur veut
nous voir collaborer à notre Salut. Et notre collaboration consiste simplement
à nous ouvrir intérieurement à l’accueil de ce Salut. Consentir à être sauvé ; mais c’est la prière de Jésus à son Père, qui nous
obtient la grâce de cette ouverture intérieure.
Cet « effata » est une option du rite du baptême. Le
célébrant peut reprendre ici un geste de Jésus dans l’Évangile : il touche
les oreilles et la bouche de l’enfant en disant : Effata,
ouvre-toi. Le Seigneur Jésus a
fait entendre les sourds et parler les muets, qu’il te donne d’écouter sa
Parole et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père. » Laissons résonner cet « effata » dans notre cœur, dans notre corps, dans tout notre
être en cet aujourd’hui de Dieu. À l’écart dans le secret de notre cœur,
laissons Jésus mettre ses doigts dans nos oreilles et sa salive sur notre
langue.
Que le Christ Jésus ouvre nos oreilles
pour que nous puissions entendre sa Parole et la laisser prendre corps en nous,
qu’il délie notre langue pour que nous puissions chanter avec lui la gloire du
Père et devenir les témoins de ses merveilles au cœur du monde En venant à nous, le Sauveur nous recrée ; il nous restaure dans notre humanité ; il nous donne de communiquer en écoutant et en
parlant : écouter Dieu et lui parler, écouter les hommes et leur parler.
Pour ce Salut qui est déjà là et qu’il nous faut sans cesse accueillir et qui
vient, rendons-lui grâce dans cette eucharistie. Amen.
De diverses sources
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