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samedi 24 juin 2017

Homélie de la nativité de St Jean Baptiste
Saint Jean Baptiste est le seul Saint, avec la Vierge Marie, dont on célèbre à la fois la naissance et la mort, la naissance le 24 juin, aujourd'hui, et la mort, le martyr, le 29 août. Pour la Vierge Marie, comme pour Saint Jean Baptiste, leur importance, leur grandeur,
vient de ce qu'ils précèdent, de ce qu'ils annoncent Quelqu'un d'autre, de ce qu'ils montrent quelqu'un d'autre, Jésus, Dieu avec nous, l'Emmanuel.
La naissance de Jean Baptiste se situe juste six mois avant Noël, effectivement, avant l'Emmanuel, avant 'Dieu avec nous'.
La mère Elisabeth et son père Zacharie  veulent l’appeler Jean. Pourquoi un changement dans la coutume ? C'est que Jean annonce du nouveau, mais la seule nouveauté qui ne passe pas, qui ne vieillit pas. 'Jean', dans la langue de Jésus, signifie : Dieu fait, a fait Grâce, c'est à dire Dieu donne gratuitement. Voilà qui est intéressant, quelque chose d'absolument gratuit ! Jean annonce, précède la venue de Jésus qui est le visage humain de ce don gratuit, de cette gratuité absolue de l'Amour de Dieu. Voilà la nouveauté : Jésus, le Fils unique de Dieu,
né sur la terre, Dieu avec nous est le don gratuit fait par Dieu à l'humanité !
Jésus dira : « Parmi les enfants des femmes, il n'y en a pas de plus grand que Jean Baptiste. C'est Lui le plus grand de tous les prophètes ! ».
Et pourtant la vie de Jean Baptiste va se dérouler d'une manière tout à fait paradoxale,
à l'opposé de tout ce que recherchent, normalement, les hommes : il préfère les endroits déserts, il alla vivre au désert,  jusqu'au jour où il devait être manifesté, les foules viennent à lui mais il ne cherche pas la célébrité des foules, il a un langage direct, souvent dur,
qui appelle à la conversion, il se tient à l'écart du pouvoir politique et religieux, même au risque de sa vie, il parlera vrai jusqu'au bout, démasquera l'hypocrisie et le goût de pouvoir des grands ! Il a eu beaucoup de disciples et il n'hésitera pas à s'en détacher en les envoyant à un Autre, en les envoyant à Jésus. Emprisonné, persécuté, décapité, il témoigne pourtant de la joie qui habite son cœur et lorsqu'on lui demande « Qui es-tu ? », il n’exhibe pas sa mission ni l'autorité qu'elle lui donne, il préfère dire ce qu'il n'est pas : « Je ne suis pas le Christ, je suis seulement la voix de Celui qui crie dans le désert 'Préparez le chemin du Seigneur !' C'est Lui, Jésus, qui doit grandir, moi je dois diminuer ! ».
 Saint Jean Baptiste ne veut pas qu'on le regarde, il désigne Celui vers qui il faut regarder et aller. C'est ainsi qu'il est le témoin de la Bonne Nouvelle, de la nouveauté de l'Evangile révélée aux petits, témoin de la puissance de l'Amour gratuit de Dieu qui va se révéler dans la faiblesse, témoin des chemins et des vues de Dieu qui ne sont pas les nôtres.
Alors, Jean Baptiste devient pour l'Eglise de tous les temps, un Maître : il nous apprend comment être témoins du Christ ! Un témoignage authentique n'attire pas l'attention sur le témoin mais sur Celui dont il témoigne, Jésus. Le témoin de Jésus ne se préoccupe pas de sa réussite personnelle, du nombre de gens qu'il arrive à atteindre, à toucher ! Alors, soyons de vrais témoins. Soucions-nous, chacun, chacune, de notre relation personnelle, de notre intimité avec la personne de Jésus. Préoccupons-nous de rester dans la joie de son amitié. Laissons-nous imprégner, pénétrer par la parole de Jésus, par l'Evangile, pour que notre parole, notre foi en répercute l'écho autour de nous ! Dans sa mort, Jean Baptiste annonce la mort et la Passion de Jésus comme sa naissance, annonce la naissance de Jésus. Avec Jean Baptiste, l'Eglise, sans cesse, annonce la mort et la résurrection du Christ que nous célébrons en cette Eucharistie et qui nous donne de communier à la personne même du Ressuscité. Pour Jean Baptiste, le droit d'être témoin exigeait plus que le droit de vivre !
Que son exemple et que sa prière nous aide à être aussi de fidèles témoins, des amis et des serviteurs du Christ, Amen.


De diverses sources

dimanche 11 juin 2017

Homélie de la fête de la sainte Trinité
Nous sommes créés à l’image de Dieu et Dieu est communautaire, il est Père Fils et Esprit Saint.
         C’est Jésus Christ, Dieu fait homme qui nous révèle ce mystère de Dieu.

Dans notre matérialisme nous avons trop souvent l’habitude d’aborder, de voir les personnes à travers leur aspect physique, et dans notre monde économique à ce qu’ils produisent, nous avons classé les différents métiers en trois tranches, le primaire, le secondaire et le tertiaire, et nous efforçons d’entrer dans cette classification.
         Ce n’est pas nouveau, dans le monde grec antique, la personne humaine était reconnue par rapport à son métier, à sa place dans la cité.
         Avec Jésus Christ, les choses vont changer. Il  nous révèle un Dieu en relation, par  sa relation au Père, « ce que le Père m’a fait connaître, je vous l’ai fait connaître » « Jésus répandit sur les disciples son souffle et il leur dit : Recevez l’Esprit Saint… », il nous parle aussi de sa relation à l’Esprit Saint, et la relation aux disciples.   
         Au concile de Nicée, en 325, Dieu est défini en trois personnes de même natures, le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

Aujourd’hui nous fêtons la sainte trinité : Dieu en trois personnes, trois personnes qui sont en relations très étroites, si étroites qu’ils ne forment qu’un seul Dieu : Nous croyons en un seul Dieu qui est Père Fils et Esprit Saint.
Jésus nous révèle qui est Dieu par sa relation au Père, le Père, c’est la souche, le créateur.
Jésus est Dieu fait homme, il est homme, né dans un pays bien déterminé, en Israël, né de Marie  et de l’action de L’Esprit Saint.
Il est entré dans l’histoire des hommes, puisque c’est à une date bien précise, même si nous ne la connaissons pas exactement.
Jésus pleinement homme, crucifié sous Ponce Pilate, mort et ressuscité.
Jésus par sa relation au Père nous révèle qui est Dieu. Dans sa manière de vivre avec les hommes et par sa prière. Il n’est pas le seul à nous révélé qui est Dieu, tout le groupe auquel il appartient nous le révèle, ses disciples et le peuple Juif auquel il appartient, les prophètes qui l’ont précédé. Tout cela nous révèle qui est Dieu. Par leurs relations entre eux. Et par le Fait même il nous révèle qui nous sommes, nous, enfants de Dieu.

C’est au concile de Chalcédoine  en 451  qu’est donné la première grande définition de la personne : « La personne est le sujet concret en relation avec le Père » Car si Jésus notre frère en humanité est en relation très étroite avec le Père et l’Esprit Saint, nous aussi nous pouvons être en relation avec Dieu. Jésus nous donne le pouvoir d’être en relation avec Dieu par l’Esprit Saint qu’il nous a donné.
Quand on parlera de la personne humaine et de ses droits, dans la « Déclaration des Droits de l’Homme », par exemple, en considérant la personne humaine comme un absolu, ce n’est pas seulement au « siècle des lumières » qu’on le doit ; il faut remonter jusqu’au Concile de Chalcédoine, 451.
Et ce « sujet concret » qu’est Jésus ne se contente pas de nous révéler qui est l’homme ; il nous révèle qui est Dieu parce qu’il est en relation avec le Père. Regarder Jésus nous introduit à la méditation du mystère de Dieu et du mystère de l’homme.  Cela veut dire que toute personne est respectable parce qu’elle est humaine et parce qu’elle est aussi divine. Ce n’est plus par sa fonction dans la société qu’elle est considérée mais tout simplement parce qu’elle fait partie de la race humaine. Qu’elle soit enfant ou vieillard, qu’elle soit handicapée ou force de la nature, qu’elle soit noire ou blanche, qu’elle parle chinois ou anglais. Tous sont hommes libres et respectables parce qu’enfant de Dieu. Même si l’Eglise catholique n’a pas toujours su défendre cela. Aujourd’hui elle le défend, elle est à la fois sainte et imparfaite.
Par le don de l’Esprit Saint , de l’Esprit de Dieu, Jésus fait de chacune des personnes humaine un enfant de Dieu. Et nous devons nous comporter comme tels dans la confiance en Dieu.


         Ainsi, nous avons à ajuster notre regard par rapport à la personne humaine, nous avons plus a entrer en relation avec l’autre, à soigner notre relation, plutôt que de le juger par rapport à sa production.
         Jésus change notre regard, et Dieu sait si cet enseignement à porté du fruit depuis deux mille ans. Aujourd’hui, nombreuses sont les associations, les gouvernements qui défendent les droits de l’homme. Il y a encore beaucoup à faire me direz-vous, et bien retroussons nos manches, enseignons la vrai nature de la personne humaine, …

et regardons-nous avec des yeux transfigurés par l’Esprit de Dieu, pour nous aimer comme lui nous aime,
Ainsi nous formerons un seul corps animé de l’amour de Dieu.

dimanche 4 juin 2017

Homélie du dimanche de Pentecôte
L’Esprit Saint vient nous aider à voir que la communion a besoin de la différence.
L’Esprit du Seigneur, est comme le vent, comme le souffle, on ne sait ni d’où il vient,
ni où il va… Cet Esprit qui flottait sur les eaux au début de la Création du monde…
Cet Esprit qui a recouvert Marie de son ombre… Cet Esprit est insaisissable.
Comme pour nous dire que Dieu est libre et qu’il vient nous libérer, si nous voulons bien recevoir son Esprit.
Nous pouvons méditer sur l’une des vertus du Saint Esprit qui est l’unité.
On le voit dès la première lecture, où les apôtres sont emplis de l’Esprit Saint et où alors chacun comprend l’autre dans sa propre langue.

L’Esprit Saint vient nous aider à voir que la communion a besoin de la différence.
Cette différence, nous voulons l’accueillir comme un signe de la présence du Saint Esprit dans notre vie. Accueillir la différence n’est pas si facile, c’est un défi pour chacun d’entre nous. Les enfants qui font aujourd’hui la 1ère communion sont différents,
mais vous êtes appelés à l’unité, comme nous tous former une communauté
témoin de l’amour de Dieu.

Car cette différence est au service de la communion. C’est cela qui est difficile. Dans une famille, dans une entreprise, dans l’Eglise, il faut bien un esprit d’unité, de cohésion.
Il faut former un corps comme le rappelle l’apôtre Saint Paul dans la deuxième lecture.

Cette unification est le travail du Saint Esprit dans notre cœur,
un véritable travail spirituel qui demande de laisser agir le Seigneur.

Mais il y a aussi la nécessité d’unité entre nous. Et elle est un défi. Le Pape Jean-Paul II a écrit une lettre « Au commencement du nouveau millénaire » au début de l’année 2000.
Il a parlé de la spiritualité de communion, cette communion dont ont soif les hommes et les femmes du troisième millénaire. C’est un défi pour l’Église.

C’est l’Esprit du Seigneur qui nous permet d’entrer dans cette spiritualité de communion.
Je ne peux pas dire « JE » sans dire « NOUS », L’apôtre saint Paul prend l’image du corps, composé de membres différents ils forment un seul corps.

Pour former un seul corps harmonieux et cohérant il lui faut un même esprit, c’est pour cela que l’Esprit de Dieu nous est donné, l’Esprit créateur, il est l’âme de l’Église le lien entre nous, c’est pourquoi dans le sacrement de l’Eucharistie le prêtre l’invoque sur le pain et le vin qui deviennent corps et sang du Christ, mais il l’invoque aussi sur l’assemblée que nous formons pour que nous fassions un avec le Christ, chef de l’Eglise.
(vous écouterez bien les paroles de la prière Eucharistique)

Ainsi quand je contribue par ma propre action à avoir le souci de la communion et de l’unité en moi et autour de moi. Alors je peux dire que l’Esprit du Seigneur est à l’œuvre.
A nous de reconnaître que, même chez les personnes qui peuvent avoir une foi différente, l’Esprit de Dieu est à l’œuvre en eux aussi. L’Esprit du Seigneur est à l’œuvre chaque fois que le bien se fait ; chaque fois que l’humanité, la société, une famille est plus unie. Alors oui, l’Esprit du Seigneur est au rendez-vous.
Il est important de s’ouvrir dans la prière à l’Esprit Saint, parce que son travail particulier c’est la communion, c’est de faire l’unité.
Alors si nous voyons autour de nous et un peu partout des tensions, des discordes, invoquons l’Esprit du Seigneur. Par une prière, un chant, une motion, pour demander à l’Esprit du Seigneur qu’Il exerce son cœur de métier ! qui est de faire l’union entre les personnes humaine, et de l’humanité avec Dieu. Telle est la grâce particulière que l’Esprit de Dieu accomplit lorsqu’on lui fait confiance et que l’on n’a pas peur qu’il chamboule nos projets.
Alors toutes les audaces sont possibles ! Parce que nous devenons l’instrument de Dieu et non plus Dieu qui serait l’instrument de nos projets.
Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire."
disait Sainte Bernadette à ceux qui doutaient, elle a été un parfait instrument du Seigneur malgré sa pauvreté.

C’est cela pour nous : nous sommes chargés d’annoncer la Bonne Nouvelle, être l’instrument témoin de l’Amour de Dieu L’Esprit du Seigneur, Lui, vient éclairer le cœur de chacun pour qu’Il puisse « parler dans sa langue », accueillir la foi selon sa propre culture, selon sa propre manière de faire, selon son âge, selon sa propre psychologie.
Il nous faut donc retrouver cet esprit d’audace. Cette audace que le Seigneur nous a laissée ce jour de la Pentecôte, après son envoi en mission lors de son Ascension.
« Allez, et de toutes les nations faites des disciples. »
Pour construire cette unité du genre humain, avec Dieu au cœur de cette unité.

Tant d’hommes et de femmes ont besoin de cette Bonne Nouvelle fondatrice de l’espérance. Ayons à cœur cette audace et cette unité, et invoquons l’Esprit du Seigneur pour qu’Il nous renouvelle intérieurement, pour que nous puissions être les artisans de la Bonne Nouvelle au quotidien.
Amen.


De diverses sources