agenda

lundi 24 décembre 2018

homélie de la nuit de Noël

Quelles que soient les ténèbres qui recouvrent le monde d’aujourd’hui actualisons notre espérance.
Pour un peu, j’aurais pu mettre  une chasuble jaune en ce jour de fête de la naissance de Jésus, et ainsi rejoindre les « gilets jaunes ». Il y a souvent dans les sacristies, des chasubles blanches, jaunes ou dorées pour exprimer la fête.  Car si nous fêtons la venue du sauveur envoyé par Dieu, il n’est pas indifférent aux problèmes sociologiques et politiques que connaît le monde aujourd’hui, saurons-nous transmettre l’espérance aux nombreuses personnes qui vivent dans des situations modestes ?
Dans la première lecture, Isaïe annonce la naissance d’un roi qui rétablira la justice :
« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur les habitants du pays de l’ombre une lumière a resplendi. »
Voilà deux phrases qui font partie du rituel du sacre de chaque nouveau roi dans le peuple juif. Traditionnellement, l’avènement d’un nouveau roi est comparé à un levé de soleil,
car on compte bien qu’il rétablira la grandeur de la dynastie. C’est donc d’une naissance royale qu’il est question. Et ce roi assurera à la fois la sécurité du royaume du Sud et la réunification des deux royaumes d’Israël, cela se passe 500 ans avant J.C.  « un enfant nous est né, un fils nous a été donné… sur son épaule est le signe du pouvoir… prince de la paix… son règne qu’il établira, il l’affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours» . Ce qui est sûr aux yeux d’Isaïe, c’est que Dieu ne laissera pas indéfiniment son peuple en esclavage. Dieu veut libérer son peuple contre toutes servitudes. Le message d’Isaïe, c’est : « ne crains pas. Dieu n’abandonnera jamais la dynastie de David ».
On pourrait traduire pour aujourd’hui : ne crains pas, petit troupeau : c’est la nuit qu’il faut croire à la lumière. Quelles que soient les ténèbres qui recouvrent le monde d’aujourd’hui et la vie des hommes et aussi la vie de nos communautés, actualisons notre espérance. Dieu n’abandonne pas son projet d’amour sur l’humanité. Cette prophétie  d’Isaïe se réalisera 500 ans plus tard en Jésus Christ, où le peuple Juif est sous la domination romaine, c’est pour cela que l’empereur Auguste ordonne de recenser toute la terre, pour pouvoir mieux dominer les hommes.
De l’annonciation à Marie par l’ange Gabriel, qu’elle mettra au monde un enfant qui s’appellera Jésus (c’est-à-dire le Seigneur sauve), en passant par le songe de Joseph de prendre Marie avec lui, et la naissance de Jésus à Bethléem dans une étable qui ressemble plus à une situation de migrants qu’à une situation de notable ou de prince ; Dieu donne à l’humanité son Fils unique.
C’est aux bergers que Dieu annonce en premier la naissance de Jésus. Ces bergers  faisaient partie d’une catégorie vraiment méprisée. C’étaient des hommes rustres et pauvres qui n’avaient pas l’habitude de fréquenter les lieux de culte. Ansi Dieu fait une annonce de la bonne nouvelle aux pauvres. Et cela, nous le retrouverons tout au long des évangiles.
Cette annonce a commencé avec les bergers dès la naissance de Jésus ; ce n’est pas par hasard qu’il s’adresse en premier aux bergers.
Tout homme est créé à l’image de Dieu et la justice doit faire qu’il n’y a ni des surhommes ni des sous-hommes, ni des privilégiés ni des laissés pour compte.
La justice doit être rétablie.
Cette bonne nouvelle n’est pas seulement pour autrefois. Elle est pour tous les hommes de tous les temps et de tous les pays. Et elle continue à se réaliser aujourd’hui en 2018.
 Nous connaissons tous, des témoignages d’hommes et de femmes qui ont redécouvert la foi. Il y a eu dans leur vie un événement déclencheur, une rencontre, une lecture qui les a marqués, un rassemblement, un pèlerinage… Le Seigneur s’arrange souvent pour mettre sur notre route les personnes qu’il faut pour nous sortir de notre enfermement ou de nos égarements. Cette découverte de la présence de Dieu en nous, cet événement c’est comme une porte qui s’est ouverte, une lumière nouvelle, une nouvelle manière de regarder la vie.
Aujourd’hui, le Christ veut rejoindre tous ceux et celles qui sont éprouvés par la souffrance, la maladie, le deuil, le chômage, les conflits familiaux, ethniques… il ne va pas le faire sans nous, pour résoudre tous ces problèmes. Mais il va nous interpeler pour que nous trouvions des solutions aux problèmes d’injustice et de violence, il ne donne pas la justice sans la participation des hommes. Notre Dieu est un compagnon qui marche avec nous.
Parfois même, il nous porte. Et ce qui est extraordinaire c’est que nous pouvons toujours le rejoindre dans la prière. Il est toujours là pour nous aider et nous encourager à créer un monde plus juste et plus humain. Beaucoup d’entre vous sont engagés dans des groupes et des associations qui œuvrent pour construire une société plus juste rayonnante de l’amour de Dieu. Car trop souvent nous vivons dans un monde enfermé dans les murs de l’égoïsme,
de l’indifférence, du racisme, de la rancune. Mais Noël nous apporte un message d’espérance offert à tous. Nous accueillons dans la joie la visite de Dieu ; elle est pour nous !  
L’enfant Jésus nous oblige à nous incliner vers lui, à nous faire plus doux pour l’accueillir,
à travers le visage de tout homme, le contempler, l’aimer et l’écouter. Accueillons son message d’espérance. Laissons-nous conduire par lui. Nous ne  le regretterons pas.
C’est à ce prix que nous pourrons vivre un bon Noël.
De diverses sources

dimanche 23 décembre 2018

homélie du dimanche 23 décembre

Noël c’est d’abord la naissance du Christ sauveur
En ce quatrième dimanche de l’Avent, nous sommes à quelques heures de Noël. Nos villes et nos villages ont pris un air de fête. les lumières illuminent les rues et les maisons, partout, on se prépare à faire la fête. Des associations s’organisent pour que cette joie soit partagée avec les plus pauvres. Noël sera aussi fêté dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les prisons. Des festivités auront également lieu pour ceux qui sont à la rue. Chaque année, des hommes et femmes de bonne volonté font tout leur possible pour que cette joie de Noël soit offerte à tous.
Les textes bibliques de ce dimanche sont précisément un appel à la joie. Ils viennent remettre la fête de Noël « à l’endroit ». Si nous sommes dans la joie, c’est d’abord à cause d’un « heureux événement ». Noël c’est d’abord la naissance du Christ sauveur. En lui, c’est Dieu qui vient à nous pour nous dire tout l’amour qui est en lui. Et pour que nous n’ayons pas peur de lui, il se fait tout petit enfant, comme pour les disciples d’Emmaüs, il vient marcher avec nous, prendre notre condition humaine pour se faire connaître. C’est là le seul vrai cadeau de Noël que Dieu nous fait. Il a tellement aimé le monde qu’il lui a envoyé son Fils unique.
Par rapport à ce cadeau extraordinaire, que l’on ne peut mesurer tellement il est infini,
tout le reste c’est de la pacotille éphémère.

Bien avant la naissance de Jésus, le prophète annonce qu’il sortira de Bethléem. A l’époque, c’était un petit village complètement perdu. C’est là que Dieu avait envoyé le prophète Samuel pour choisir un roi. Il n’a pas fait appel à ceux qui avaient belle prestance mais au petit David qui gardait les troupeaux. Ce choix de Bethléem nous montre la préférence de Dieu pour ce qui est petit et humble. C’est avec cela qu’il réalise de grandes choses.
Ce petit village a été le point de départ de la diffusion de la foi chrétienne.
La puissance du Messie s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre.

Nous devons comprendre que Noël c’est d’abord une bonne nouvelle pour les petits,
les pauvres, les exclus.

L’Evangile nous apporte un autre éclairage important sur le sens de cette fête. Marie vient de dire oui au projet de Dieu que l’ange Gabriel lui a transmis. Quand elle apprend que sa cousine Elisabeth est enceinte, elle se met en route. Elle parcourt 150 kilomètres à pieds  pour aller à sa rencontre. Elle y va sans hésiter, sans se préoccuper de sa propre fatigue. Elle comprend qu’Elisabeth a besoin d’elle sur le plan matériel et psychologique.
Alors, elle se rend disponible. Mais le plus important c’est l’émerveillement d’Elisabeth : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ! »

Cet émerveillement d’Elisabeth c’est aussi le nôtre. Marie nous voit dans des situations souvent compliquées. Nous pouvons toujours faire appel à elle car elle est notre mère.
C’est Jésus qui l’a voulu quand elle était au pied de la croix le vendredi saint.
Si nous l’appelons, elle accourt vers nous. Et Jésus est avec elle. A l’approche de Noël,
elle ne cesse de nous montrer notre Sauveur. Elle nous invite à l’accueillir vraiment dans notre vie et à lui donner la première place. Vivre Noël c’est accueillir Jésus qui vient à nous, c’est accueillir son message d’amour et de paix. Il vient « nous rendre espoir et nous sauver ». Il veut habiter le cœur des hommes.
 C’est pour cette bonne nouvelle que nous sommes dans la joie et l’allégresse.

Marie vient à Elisabeth avec Jésus en elle.
La même Marie vient également à nous avec Jésus. Mais n’oublions jamais que la visitation c’est aussi quand nous allons nous-mêmes vers les autres avec Jésus et Marie ; c’est quand nous rendons visite à un malade, un prisonnier, une personne seule. Avec Marie, nous allons leur porter Jésus. Le sens de la lumière de Bethléem que les scouts diffusent dans toute l’Europe à ce sens d’apporter un peu de paix de chaleur humaine à ceux qui en ont besoin.
C’est aussi ce que font les catéchistes : leur mission c’est de porter le Christ aux enfants.
Il est pour tous source de joie, de paix et d’amour. Noël c’est le commencement du don de Dieu ; c’est la manifestation d’un amour qui ne fera que grandir jusqu’à la victoire complète du Christ sur la mort et le péché, par sa résurrection.

En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Dieu notre Père. Tu nous fais ce bonheur de nous visiter en ton Fils reçu dans cette Eucharistie. Rempli-nous de l’Esprit Saint pour qu’avec la Vierge Marie et Elisabeth, nous puissions te rendre grâce par nos paroles et toute notre vie. Amen
De diverses sources

samedi 15 décembre 2018

homélie du 16 décembre 3ème dimanche de l'avent "Guaudete" dimanche de la joie

C’est dans un cœur pauvre que Dieu peut donner le don de la joie.
C’est aujourd’hui le « dimanche de la joie ». Chrétiens nous sommes porteurs,
d’un formidable message de bonheur.  Le prophète Sophonie  nous invite à faire avec Dieu un tour de danse ! « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Eclate en ovations. Réjouis-toi. Tressaille d’allégresse... Car le Roi, ton Seigneur, est en toi ! Ton Dieu est en toi :
il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête ! »

Et saint Paul surenchérit : « Soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous.
Le Seigneur est proche ».
Jésus dans l’Evangile de St Jean nous dira :
« Je suis venu pour que ma joie soit en vous et que cette joie soit parfaite »

La joie est-elle comparable au bonheur, c’est un peu différent. Nous sommes heureux quand nous avons réussi quelque chose, que les résultats sont là après l’effort donné.
La joie est quelque chose de plus gratuit, on peut être pauvre, ne rien avoir et même avoir faim, être malade, mourant et être dans la joie.
Je me souviens de ce prêtre de notre diocèse qui chantonnait alors qu’il se voyait mourir.
Cela peut nous paraître incompréhensible mais le fait est, que même dans la détresse l’on peut éclater de rire. Cela veut dire qu’il y a en nous un espace qui est au-dessus de notre besoin proprement matériel.

L’amour de Dieu vient nous donner cette joie et c’est dans un cœur pauvre que Dieu peut donner ce don de la joie. La pauvreté n’étant pas prise là dans son sens de pauvreté matérielle, mais la pauvreté de cœur appartient à tout être humain qui attend d’un autre un don spirituel qui peut le combler. Qui mieux que Dieu peut nous donner ce don spirituel.
Et qui mieux  que Marie chante la joie de l’amour de Dieu. Dans le Magnificat elle exprime d’abord la joie de Dieu qui trouve enfin en elle une réponse pleine et complètement libre à l’alliance. Elle exprime aussi la joie de la créature humaine lorsqu’elle entre totalement dans sa mission : témoigner de l’alliance et devenir coopératrice de l’amour miséricordieux de Dieu. Le Magnificat jaillit de son âme, de siècle en siècle, de génération en génération. Marie vit intensément, en elle-même, la double joie de la miséricorde : celle de son Fils,
et la sienne. Elle est, pourrait-on dire, chef-d’œuvre de cette joie, la merveille contemplée de loin par Dieu dans sa joie créatrice.

Marie apparaît à la petite Bernadette Soubirous à Lourdes. Vous imaginé l’émotion que reçoit Bernadette lors des apparitions, je pense même que c’est indescriptible, cette présence de la mère du sauveur qui vient parler en privé à Bernadette, le message qu’elle lui confie, elle n’a pas conscience de la présence de Marie, qui sera un germe de joie pour le restant de sa vie. C’est parce que le cœur de Bernadette est sans détour, qu’il est humble et pauvre, qu’il peut être comblé de la plus merveilleuse présence. Et que lui dit la Vierge Marie :
« Je ne vous rendrai pas heureuse ici-bas. » Mais elle lui promet : « Je vous rendrai heureuse dans le ciel ». Elle la béatifie d’avance, elle lui donnera la sainteté.

Marie est venue pour être Mère, elle est venue pour montrer son cœur, pour montrer sa compassion, son affection, sa sollicitude pour toutes les misères : misères physiques,
misères intellectuelles, misères spirituelles, la misère est le contraire du bonheur.

Marie en accueillant le message de l’ange, en accueillant Jésus Fils de Dieu est dans une joie parfaite, et ce Fils elle nous le donne.
Parlons aussi de Joseph que l’on oublie si souvent, lui aussi a reçu le message de l’ange, de prendre Marie sous son toit, car l’enfant à naître vient de Dieu,  Joseph à une joie immense, il reçoit de Dieu, Marie et l’enfant Jésus, et cet enfant, il va l’aimer, l’élever,
lui apprendre non seulement le métier de charpentier, mais aussi toute la culture Juive.

Zacharie et Elizabeth ont aussi reçu cette joie de Dieu dans l’accueil de leur enfant Jean Baptiste. Et aujourd’hui dans l’évangile que nous venons d’entendre Jean donne des conditions très concrètes d’accueil de la joie de Dieu
1. La conversion
Le chemin de la joie, pour Jean Baptiste, passe par la conversion du coeur. Nous portons en nous un désir de bonheur bien plus grand que nous. Seul Dieu peut dilater notre désir à sa mesure qui est d’aimer sans mesure. On n’est libre que dans la mesure où l’on aime,
d’un amour de compassion, d’un amour gratuit.

2. Que devons-nous faire ?
Pour cela, nous n’avons rien à faire, poursuit Jean Baptiste, que des choses simples.
« Si tu as deux manteaux, partage avec celui qui n’en a pas ». Ce n’est pas possible que certains, qui sont en position de force professionnellement, aient une sorte de privilège sur ceux qui sont sous leurs ordres. Eh bien, vous, les percepteurs d’impôts, vous les soldats... vous tous, qui par votre situation, avez les moyens de dominer les autres,
« ne faites ni violence ni tort à personne ».
Les chemins du bonheur empruntent ceux du partage et de la justice.

3. Etre plongé dans le feu
Jean le Baptiste, enfin, après nous avoir invité au partage spirituel nous
 appelle à ouvrir notre coeur. « Ecoute ! Surtout ne fais pas de bruit !
Ecoute les pas du Seigneur vers toi ».

Se convertir peut paraître encore facile. Jean ne demande que des choses simples et concrètes. Mais essayons... et nous verrons que changer de vie nous est pratiquement impossible.
Il y faut un acte de Dieu autant qu’un acte de l’homme. Et cet acte il vient l’accomplir en nous comme il l’a accompli en la famille de Nazareth.
Noël approche mettons notre confiance en Dieu.

De différentes sources


samedi 8 décembre 2018

homélie du 9 décembre 2018 2ème dimanche de l'Avent

Nous avons écouté dans la première lecture un très beau texte du prophète Baruc. Il demande à son peuple de quitter « sa robe de tristesse et de misère ». Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il s’adresse à des gens qui souffrent : tout va mal ; le peuple est prisonnier en exil.
Bien pire que ce que nous connaissons aujourd’hui en France. C’est au cœur de cette situation dramatique que Baruc annonce le lever du jour. Les exilés vont pouvoir revenir chez eux. Pour eux, ce sera un jour de joie et d’allégresse. Pour Dieu, il n’y a pas de situation bloquée. Avec lui, c’est la fin du cauchemar qui arrive, c’est l’irruption de la lumière.

A travers ce message d’espérance, Baruc nous dit ce qui est au cœur de la foi biblique : même dans les difficultés les plus extrêmes, les croyants sont invités à tenir le coup et à se relever. Ils doivent comprendre que leur Dieu est un Dieu qui les aime et qu’il ne veut que leur bonheur. C’est un Dieu libérateur. Les malheurs n’auront qu’un temps. Un jour, ils s’effaceront pour faire place à la joie. Ce sera la victoire de Dieu, de sa miséricorde et de sa justice. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons tous à témoigner. C’est peut-être ce qui manque aujourd’hui à notre pays : l’espérance, tout en sachant que l’avenir d’un monde meilleur n’est pas donné par le père Noël, mais par une communauté qui s’organise dans la justice et la fraternité et non pas dans l’anarchie comme nous l’a montrée l’actualité de ces dernier jours.
L’Evangile insiste très fortement sur la conversion ; et il nous en donne la raison par Jean Baptiste : « Tout homme verra le salut de Dieu. » C’est une bonne nouvelle qui nous interpelle tous ; la voix de Jean Baptiste nous montre le chemin : « Préparez le chemin du Seigneur. Aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé. Toutes montagnes et collines seront abaissées… Il faut savoir que les esclaves Juifs à l’époque de leur déportation à Babylone, c’est à dire 500 ans avant Jésus Christ étaient embauchés pour faire une grande voie,
comme une autoroute à travers le désert pour le dieu Mardouk.
Mais  Isaïe annonce que c’est le Seigneur qui va prendre la tête du cortège pour faire rentrer les Juifs au pays, en Israël, non pas pour aller vers le dieu Mardouk ou d’autres dieux, mais vers le Dieu d’Israël, vous allez pouvoir adorer le vrai Dieu, et non plus vous épuiser pour tous ces dieux païens. D’où un chemin de retournement, un chemin de conversion.
Jean baptiste nous invite à nous aussi à la conversion, à retrouver le bon chemin, la voie du Seigneur pour le pardon des péchés. Il s’agit donc pour nous de redresser nos chemins pour qu’ils deviennent chemins de Dieu. Ce n’est pas dans la violence que Dieu pourra venir à nous, mais par les sentiers que nous lui aurons tracés. Sentiers de paix, de silence et de paroles justes, et d’amour pour notre prochain.
Jean Baptiste nous parle aussi de ravins à combler. Quand nous sommes déprimés et que nous perdons confiance, nous sommes au fond d’un ravin, nous disons : « je suis au creux de la vague » nous sommes sans espoir. Il nous faut remplir ce ravin par notre attitude confiante, confiante en la personne qui vient nous aider, aimable envers elle. Le Seigneur va venir.
Il compte sur nous pour témoigner de l’espérance qui nous anime. C’est ce que nous essayons de vivre quand nous rendons visite à un malade très éprouvé, à une famille en deuil et à toute autre personne qui souffre physiquement ou moralement. C’est ensemble que nous avons à préparer la venue du Seigneur dans le monde d’aujourd’hui.

« Toute montagne et toute colline seront abaissées ». Cela signifie que nous devons adopter une attitude sincère et humble. Les montagnes qu’il faut abaisser, ce sont celles de l’orgueil et de l’autosuffisance. Nous dépendons de la bonté du Seigneur. Si nous avons compris cela, nous savons que nous devons nous tenir éloignés des attitudes qui nous détournent de lui. Pour concrétiser son appel, Jean Baptiste proclamait « un baptême de conversion ».
Le mot baptême signifie « plongeon ». Le temps de l’Avent doit être celui du plongeon dans la conversion, dans le changement. Préparer la venue du Seigneur, c’est renoncer au péché, c’est nous ouvrir au Christ et à son amour.

Nous sommes donc tous appelés à nous convertir. C’est le meilleur service que nous pouvons rendre à l’Eglise. Ce qui rendra nos communautés plus crédibles, c’est l’amour que nous mettrons dans nos vies. C’est tous les jours que nous avons à ajuster notre vie et nos paroles à cet amour qui est en Dieu. Ce qui est en jeu, ce n’est pas de devenir meilleurs,
plus vertueux ni plus aimable. L’Evangile n’est pas une morale mais une bonne nouvelle : « Tout homme verra le Salut de Dieu ». Notre Dieu est un Dieu sauveur. Il attend de nous que nous le mettions au centre de nos vies.

Sur ce point, nous sommes bien d’accord. On voudrait que cette conversion ce soit faite une fois pour toutes. Mais quand nous regardons notre vie, nous voyons bien que ce n’est pas aussi simple. Il nous faut sans cesse recommencer car nous retombons souvent dans les mêmes péchés. Nous nous écartons souvent du chemin qui nous mène à la vraie vie. Un jour, un enfant demandait au pape Benoît XVI pourquoi se confesser quand on sait qu’on va retomber dans les mêmes péchés. Le pape lui a répondu : « Dans une maison, on fait bien le ménage toutes les semaines et pourtant c’est toujours la même poussière ». Le sacrement du pardon est un moment essentiel dans notre vie, nous y retrouvons la grâce du baptême, une force mystérieuse qui fait de nous des témoins plus éclatants de l’amour de Dieu.
En ce jour, nous supplions le Seigneur : qu’il nous donne chaque jour et à chaque instant le courage et surtout l’amour pour constamment nous convertir et continuer notre marche. Qu’il soit avec nous pour entraîner les autres vers lui. Oui, Seigneur, fais-nous découvrir que tu ne cesses de nous aimer. Donne-nous de répondre à ton amour et d’en être les témoins tout au long de notre vie. Amen


de diverses sources