La semaine dernière en marchant dans la rue,
j’entends une dame qui disait à un monsieur qui venait de l’aider à fermer son
parapluie récalcitrant, « Grazié millé ». J’ai trouvé cette
expression très belle, surtout quelle était dite avec un large sourire et en
dit plus long que notre simple merci
français ou merci beaucoup, « Moutcha gracias » en espagnol.
La grâce est un don gratuit, un don de bonté ; En Dieu elle est la faveur, le secours gratuit qu’il nous donne pour répondre à son appel: devenir enfants de Dieu, fils adoptifs, participants de la divine nature, de la vie éternelle (cf. Jn 17,3).
La grâce est un don gratuit, un don de bonté ; En Dieu elle est la faveur, le secours gratuit qu’il nous donne pour répondre à son appel: devenir enfants de Dieu, fils adoptifs, participants de la divine nature, de la vie éternelle (cf. Jn 17,3).
La grâce est
une participation à la vie de Dieu, elle nous introduit dans l'intimité
de la vie trinitaire, de la vie en Dieu: Par le Baptême le chrétien participe à
la grâce du Christ,
nous dit le catéchisme de l’Eglise Catholique.
nous dit le catéchisme de l’Eglise Catholique.
Alors quel est c’est être que nous sommes capable de
donner mille grâces pour un petit service.
Si c’était cela un saint, tout simplement donner une
surabondance de grâces, une surabondance de bonnes choses. Oui nous en sommes
capables, alors osons le faire.
Quels sont donc nos sentiments en cette fête de
Tous les Saints ? Joie de célébrer la sainteté de tant de nos
frères et sœurs, tristesse de
ne pas encore être ce que nous sommes appelés à devenir ? Saint Jean, dans
la 2e lecture nous dévoile cet horizon entre
espérance et frustration : « dès maintenant, nous sommes
enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. »
La vie chrétienne est toujours un entre-deux : entre le don déjà fait par
Dieu de sa sainteté, et le temps qu’il nous faut pour répondre à cette sainteté,
et en être témoins auprès de nos frères. Mais en quoi consiste exactement la
sainteté ?
De nouveau, saint Jean nous met sur la piste : être saint, c’est vivre en profondeur de notre identité d’enfants de Dieu. Plus nous nous exercerons à vivre de cette identité dès maintenant, plus nous serons prêts pour le grand passage qui nous placera dans la vie de ressuscités. Alors « nous serons semblables à Dieu car nous le verrons tel qu’il est. »
Nous deviendrons en effet pleinement ce que nous avons cherché à être, les enfants du Père. Nous verrons Dieu dans son Fils et tout ce que nous contemplerons s’imprimera en nous : nous deviendrons enfants de Dieu par le Fils dans la lumière de l’Esprit. Voilà la sainteté promise : vivre la vie même de Dieu par et avec Jésus.
De nouveau, saint Jean nous met sur la piste : être saint, c’est vivre en profondeur de notre identité d’enfants de Dieu. Plus nous nous exercerons à vivre de cette identité dès maintenant, plus nous serons prêts pour le grand passage qui nous placera dans la vie de ressuscités. Alors « nous serons semblables à Dieu car nous le verrons tel qu’il est. »
Nous deviendrons en effet pleinement ce que nous avons cherché à être, les enfants du Père. Nous verrons Dieu dans son Fils et tout ce que nous contemplerons s’imprimera en nous : nous deviendrons enfants de Dieu par le Fils dans la lumière de l’Esprit. Voilà la sainteté promise : vivre la vie même de Dieu par et avec Jésus.
Tel est le terme de
notre route et nous avons bien besoin d’une vie pour nous y préparer. Apprendre un peu plus chaque jour à vivre en enfants de Dieu. Cette
compréhension de la sainteté n’est pas théorique mais incarnée : elle ne
se comprend qu’en méditant la vie de Jésus. La sainteté n’est pas une
perfection morale inatteignable et désespérante ; c’est la participation à
la vie même de Jésus dès aujourd’hui. Dieu seul est saint et seul Jésus est
appelé dans les évangiles le « Saint de Dieu » (Mc 1,24). Et pourquoi Jésus est-il saint ? Parce qu’il est le Fils de Dieu,
parce que toute sa vie ne se comprend que dans cette identité qui informe ses
sentiments, ses pensées et son agir.
Il n’y a rien dans
l’humanité de Jésus qui échappe à son être de fils. Absolument rien.
Jésus se reçoit totalement de Dieu et fait passer tout ce qu’il vit de joyeux
et de douloureux dans sa relation au Père, dans leur Esprit commun. Il n’y a
pas un moment de sa vie où le Christ met sa relation au Père entre parenthèses
pour vivre une vie indépendante et faire enfin ce qui lui passe par la tête,
comme nous le faisons en voulant exprimer notre indépendance. Quelle unité
avons-nous entre notre démarche de venir à la messe aujourd’hui et la vie à la
maison ou au travail. La sainteté à laquelle nous sommes tous appelés, c’est de
vivre de la vie même de Dieu en Jésus, donc de vivre en enfants de Dieu comme
lui là où nous trouvons, maintenant à la messe et tout à l’heure à la maison,
dans une attitude différente certes, mais dans le même esprit.
Comme Jésus : il s’agit bien d’accueillir l’Esprit Saint. Pas d’autre
chemin vers la sainteté. Tous les saints canonisés le sont en tant qu’ils sont
des reflets de l’Esprit Saint qui habite en eux, dans la diversité de leurs
appels, de leurs histoires et de leurs personnalités. Chacun d’eux témoigne
avec ses propres couleurs de l’unique lumière du Christ, lumière du monde. Il
en est de même pour tous les autres saints dont la vie est cachée : leur
vie est toute filiale, toute emplie des sentiments du Fils.
Notre sainteté est une
invention à faire ; elle est à créer chaque jour par le don de
l’Esprit car seuls « ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de
Dieu sont enfants de Dieu. » (Rm 8,14) Plus nous apprenons à
connaître Jésus, plus nous découvrons notre propre mystère, notre identité
cachée. Seul le Fils Unique nous aide à devenirs aussi des enfants uniques du
Père, des êtres qui ont découvert la liberté des enfants de Dieu, capables
d’ouvrir de nouveaux chemins de sainteté à chaque époque. Cette sainteté est
bien une vie pleinement humaine mais qui est vécue au sein de la Trinité
sainte ; c’est une communion fraternelle avec Jésus et entre nous qui nous
dévoile le visage de notre Père et nous aide à nous laisser guider par l’Esprit
d’amour. La vie divine nous humanise ! Si les béatitudes nous sont
données en ce jour de la Toussaint, ce n’est pas comme un programme moral
au-dessus de nos forces. C’est un portrait, celui de Jésus, pauvre
de cœur, affligé, doux, affamé de justice, miséricordieux, au cœur pur, artisan
de paix, persécuté pour la justice. Tel est le portrait du Fils qui nous est
proposé pour qu’il devienne le nôtre, non par notre propre force mais par le
don de l’Esprit qui fera en nous beaucoup plus que ce que nous pouvons
imaginer.
Devenir saint est
impossible tout seul car cela ne se réalise que par le Christ et en lui. Cela
passe par notre engagement concret pour nous approcher de lui dans la prière,
pour le connaître dans les Ecritures, pour nous inspirer de sa vie comme tous
ceux qui nous ont précédés. Moins nous fréquentons Jésus,
plus nous avons une idée déformée de la sainteté, avec des accents
moralisateurs ; nous deviendrons alors des pharisiens ou
des désespérés de la sainteté. Mais si nous nous mettons à l’école du bon
Jésus, nous marcherons sur un chemin de miséricorde car le Cœur du Fils est
miséricordieux ; la sainteté partagée au sein de la Trinité, c’est leur
Amour miséricordieux qui se déverse sur tous ceux qui n’ont pas peur de le
demander et de l’accueillir ; sur tous ceux qui entrevoient la sainteté
non comme une possession mais comme une grande pauvreté capable d’accueillir et
de donner sans rien calculer. La joie de Dieu est celle des
pauvres, ceux qui n’ont que Lui mais qui justement ont compris que
Dieu seul suffit pour combler une vie. Puisse cette joie des saints devenir
aussi la nôtre. Amen.
De diverses sources