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lundi 25 décembre 2017

homélie de Noël
Aujourd’hui nous fêtons la naissance de celui qui nous permet de vivre éternellement
Noël est ce temps plein d’espérance, c’est pour cela qu’au fond de notre cœur nous avons au moins un peu de joie, elle est discrète comme le germe qui est dissimulé dans un fruit, mais plein d’espérance car un sauveur nous est né, une passerelle est jetée pour passer sur l’autre rive. Qui n’a pas un jour emprunté un chemin, et au milieu du chemin, une rivière, un précipice qui interdit d’aller plus loin et la déception est là « et nous qui pensions aller plus loin, car l’aventure ne peut pas se terminer ainsi, elle est faite pour aller plus loin, le chemin est fait pour aller plus loin ». Notre vie n’est pas faite pour s’arrêter, elle est faite pour l’éternité. Et quand une passerelle  a été construite, nous avons la joie au cœur, le bonheur de continuer le chemin. Et bien Jésus est cette passerelle sur le chemin de notre vie, pour aller plus loin, car ce chemin est infini et il nous permet de croitre et de découvrir des paysages toujours plus beau et d’emplir notre être de rencontres merveilleuses, et de le nourrir de substances succulentes.
Quelqu’un a dit un jour que ce petit enfant fragile de la crèche apparaît « comme le sauveur de Dieu ». Voilà une réflexion qui peut nous sembler un peu paradoxale. Dieu aurait-il besoin d’être sauvé ? Mais regardons de près ce qui se passe dans notre monde. Nous voyons bien à quel point notre Dieu est malmené. Son image a été déformée et caricaturée. On en a fait un Dieu vengeur et sévère. On se sert de la religion pour massacrer des innocents, des hommes, des femmes et même des enfants. C’est là qu’il nous faut revenir au vrai message de Noël. Cette fête nous révèle un Dieu Amour qui n’a rien à voir avec toute cette violence. Dans un monde plein de haine, Jésus est Celui qui apporte l’amour et la Lumière.
Noël, c’est Jésus qui vient. Il est venu un jour dans l’histoire des hommes. Et si nous fêtons Noël c’est pour nous remettre à la mémoire cet évènement essentiel de l’histoire, comme l’on pourrait faire chaque année la fête de la passerelle qui  a permis de franchir la rivière. Aujourd’hui nous fêtons la naissance de celui qui nous permet de vivre éternellement et il ne demande qu’à venir chaque jour dans notre vie, il compte sur notre accueil.
Son grand désir  c’est de nous combler de son amour, un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Vivre Noël, c’est accueillir le Christ dans notre cœur et notre vie.
C’est avec lui et en lui que nous trouvons la vraie joie.
En ce jour de Noël, nous rendons grâce au Seigneur pour cette merveille.

Ce cadeau de Dieu, nous ne pouvons pas le garder pour nous. Nous sommes envoyés pour le partager avec tous ceux et celles qui nous entourent, les membres de nos familles, les enfants, les personnes malades ou seules. Noël c’est Jésus qui est là. Il est la Lumière qui vient éclairer nos ténèbres. Il se donne à nous. C’est un cadeau que Dieu nous offre, gratuitement et sans mérite de notre part. Cette joie qu’il met en nos cœurs c’est quelque chose d’extraordinaire. Elle nous est donnée pour la partager, la communiquer aux autres. Pour cela, il n’est pas nécessaire de faire de grandes dépenses.
Une simple présence, un sourire, une parole gentille, une main tendue suffisent.


Nous avons tous à refléter un rayon de Noël qui est un rayon d’espérance au cœur de cette fête, ce ne sont ni les réveillons, ni les cadeaux qui sont au cœur de la fête, mais l’esprit de Jésus qui est en vous. Il frappe à la porte de notre cœur. Il vient à nous pour nous mener à Dieu ; et Dieu nous mène aux hommes, nos frères. Avec Jésus, nous apprenons à vivre l’amour, le véritable amour qui est don de soi. Dans notre monde qui souffre de l’exclusion, de la haine et de la violence, c’est l’Amour qui aura le dernier mot.

En cette nuit (ce jour), nous nous tournons vers toi, Seigneur. Tu fais sans cesse le premier pas vers nous. Tu fais de nous des messagers de ta paix et de ton amour. Nous te prions : « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour ». Amen

de diverses sources

jeudi 21 décembre 2017

homélie du 3ème dimanche de l'avent
 Préparons notre cœur à la Fête
Quelque chose de mystérieux se passe sur les bords du Jourdain, dans le désert.
Un homme prêche et baptise. Il a du succès, parce que beaucoup de gens de son époque, sont dans l'attente d'un événement qui transformera leur vie. Les autorités religieuses de Jérusalem envoient une mission d'inspection. Après tout, ce Jean pourrait être un de ces révolutionnaires qui aiment rassembler leurs gens au désert et qui risquent de mener des actions de commandos contre l'occupant romain. Ce pourrait être aussi un illuminé qui se prend pour le Messie. Les autorités juives envoient une délégation qui doit l'interroger. Pour comprendre les questions il faut se rappeler un peu ce que disait l'Ancien Testament. Elie, le célèbre prophète, n'était pas mort comme les autres hommes, il avait été enlevé au ciel. On pensait qu'il allait revenir et jouer un rôle au moment où Dieu allait se manifester pour libérer son peuple.  La tradition rapportait aussi une parole mystérieuse que Dieu avait adressée à Moïse : "C'est un prophète comme toi, dit Dieu à Moïse, que je susciterai du milieu de leurs frères et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai" (Dt 18,15-18).
Un prophète d'un genre spécial, le Grand Prophète comme dit notre évangile, qui devait venir seulement à la fin des temps. Et puis il y a le personnage bien connu que nous appelons le Messie, un roi descendant de David, qui devait venir apporter le salut, la libération définitive à son peuple. Le prophète qui baptise dans le désert serait-il un de ces personnages -là ? Vous avez entendu la réponse claire et nette de Jean Baptiste : non, non et non. Il est seulement une voix, un cri qui s'élève pour annoncer la venue d'un Autre. Plus tard, le lendemain est-il dit dans l'évangile de Jean, il va dire de façon un peu plus précise qui est cet Autre mystérieux : l'Agneau de Dieu, le Fils de Dieu. Mais pour le moment il se contente d'alerter les gens. Les choses se passent un peu comme au théâtre. Tout est prêt, le spectacle va commencer. L'acteur principal est déjà en place mais on ne le voit pas encore, le rideau n'est pas encore levé. La liturgie de l'avent nous met dans une situation du même genre. Aujourd'hui, par la lecture de l'évangile, le prophète joue pour nous son rôle d'Annonceur. Il frappe les trois coups pour dire que ça va commencer.
Il nous met en condition, il nous prépare. Si nous ne voulons pas passer à côté de Noël,
il faut que nous retrouvions un peu notre âme d'enfant et que nous nous laissions prendre au jeu. Quand les enfants vont assister à un spectacle ils sont tendus et même un peu nerveux. Ils attendent quelque chose d’important pour eux. Et bien nous aussi, nous devons à un moment ou à un autre, quitter un peu les préoccupations de la vie quotidienne et préparer notre cœur à la Fête. Nous préparer à rencontrer le Seigneur. Nous le connaissons déjà, c'est vrai, nous savons le nommer, mais il est vrai aussi que nous le connaissons mal et qu'il est si riche que nous n'aurons jamais fini de le découvrir.
Alors, frères et sœurs, permettons à Jean le Baptiste de nous sortir de notre indifférence,
de nous arracher à notre sommeil, de nos glues matérialistes, de nous alerter, de nous communiquer la faim et la soif de Dieu, de créer en nous un manque, un creux, une attente. Nous sommes bien souvent des chrétiens tristes, blasés, fatigués.
Que la voix forte qui crie dans le désert nous fasse sursauter et lever la tête.
Que le Dieu de la paix garde parfaits et sans reproche votre esprit,
votre âme et votre corps pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ.

De diverses sources 

dimanche 10 décembre 2017

homélie du 2ème dimanche de l'Avent
« Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu » :
en quatre mots tout le mystère de Jésus de Nazareth est dit :
 « Bonne Nouvelle » : il faudrait entendre cette expression dans toute sa force !
Au sens de « Grande Nouvelle », une grande Nouvelle qui serait excellente.
A l'époque, les heureuses grandes nouvelles officielles comme la naissance d'un roi ou une victoire militaire étaient appelées des « évangiles ». Matthieu, Marc, Luc et Jean n'ont pas écrit des livres de souvenirs, des biographies de Jésus de Nazareth ; pour eux il s'agit d'une Nouvelle extraordinaire et elle est bonne ! « Croyez à la Bonne Nouvelle »
 Cette Bonne Nouvelle, les évangélistes ne peuvent pas, ne veulent pas la garder pour eux ; alors ils prennent la plume pour dire au monde et aux générations futures :
Celui que le peuple de Dieu attendait est venu : il donne sens à la vie et à la mort, il ouvre nos horizons, illumine nos yeux aveugles, il fait vibrer nos tympans durcis, met en marche les membres paralysés et va jusqu'à relever les morts. Voilà une Bonne Nouvelle !
« Voici que j'envoie mon messager devant toi pour préparer ta route. A travers le désert,
une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route ».
« Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins,
et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. » Les sauterelles et le miel sauvage sont la nourriture du désert, avec ce que cela signifie d'ascétisme, mais aussi de promesses, puisque c'est au désert que la grande aventure de l'Alliance avec Dieu a commencé :
manière de dire « la venue de Jean-Baptiste est votre chance d'un retour au désert,
des retrouvailles avec votre Dieu ».
Quant au vêtement de poil de chameau, il était celui du grand prophète Elie (2 R 1, 8) :
c'était même à cela qu'on le reconnaissait de loin ; Jean-Baptiste est donc présenté comme le successeur d'Elie ; on disait d'ailleurs couramment qu'Elie reviendrait en personne pour annoncer la venue du Messie ;
- Pas étonnant, donc, qu'il y ait toute une effervescence autour de Jean-Baptiste : qui sait ? c'est peut-être Elie qui est revenu ; cela voudrait dire que l'arrivée du Messie est imminente, cette effervescence prouve en tout cas que l'attente du Messie était vive au temps de Jésus). Les foules accourent donc autour de Jean-Baptiste, il sait qu'il n'est qu'une voix, un signe et qu'il annonce plus grand que lui. Il détrompe fermement ceux qui le prennent pour le Messie et il en tire tout simplement les conséquences :
Celui que je vous annonce est tellement plus grand que moi que je ne suis même pas digne de me courber à ses pieds pour dénouer la courroie de sa sandale.
- Comme Elie, comme tout vrai prophète, Jean-Baptiste prêche la conversion : et tous ceux qui veulent changer de vie, il leur propose un baptême. Il ne s'agit plus seulement de se laver les mains avant chaque repas, comme la religion juive le demandait, il s'agit de se plonger tout entier dans l'eau pour manifester la ferme résolution de purifier toute sa vie : entendez de tourner définitivement le dos à toutes les idoles quelles qu'elles soient.


Mais Jean-Baptiste précise bien : entre son Baptême à lui et celui qu'inaugure le Christ,
il y a un monde (au vrai sens du terme) ! « Moi, je vous baptise dans l'eau » : c'est un signe qui montre votre désir d'une nouvelle vie ; le geste du baptiseur et le mouvement du baptisé sont des gestes d'hommes. Tandis que le geste du Christ sera le geste même de Dieu
« Il vous baptisera dans l'Esprit Saint ».
C'est Dieu lui-même qui transformera son peuple en lui donnant son Esprit.
Ici, c'est notre conception même de la pureté qu'il faut convertir :
Premièrement, la pureté n'est pas ce que nous pensons : spontanément, nous pensons pureté en termes d'innocence, une sorte de propreté spirituelle ; et la purification serait alors de l'ordre du nettoyage, en quelque sorte. Comme si on pouvait laver son âme.
En réalité, la pureté au sens religieux a le même sens qu'en chimie : on dit d'un corps qu'il est pur quand il est sans mélange. Le coeur pur, c'est celui qui est tout entier tourné vers Dieu, qui a tourné le dos aux idoles ; (de la même manière que Saint Jean, parlant de Jésus dans le Prologue, dit « Il était tourné vers Dieu »).
Deuxièmement, notre purification n'est pas notre oeuvre, elle n'est pas à notre portée,
elle est l'oeuvre de Dieu : pour nous purifier, nous dit Jean-Baptiste, Dieu va nous remplir de l'Esprit-Saint. Nous n'avons qu'à nous laisser faire et accueillir le don de Dieu.
Nous sommes dans ce temps de l’Avent,  et nous sommes invités à nous tourner vers le Seigneur pour l’accueillir, nous sommes dans la perspective de la venue du Jour de Dieu ;
Pour que notre cœur soit pur, détournons-nous des idoles qui nous prennent le temps que nous devrions réserver au Seigneur.



De diverses sources
homélie du 1er dimanche de l'Avent
L’avent est aujourd’hui présenté comme ce qui n’est pas encore, comme un événement qui se situe dans le futur, peut-être même dans un futur lointain.
L’apôtre Paul rappelle aux chrétiens de Corinthe qu’ils sont en route vers le « jour du Seigneur », c’est-à-dire vers le jour de son retour, et qu’en attendant ce jour, il faut tenir bon,
jusqu’au bout. L’Evangile d’aujourd’hui nous parle aussi d’un moment futur, celui de l’arrivée, du retour du maître. L’avent c’est donc le temps de l’attente, du regard porté vers l’avenir.
Que faire plus précisément ? Attendre peut apparaître comme un temps vide, creux, ennuyeux. Nous en avons l’expérience quand nous attendons notre tour à la caisse du Supermarché, ou bien
quand nous nous trouvons dans la salle d’attente de la gare, du dentiste ou du médecin.
Alors, nous ne faisons rien, nous nous ennuyons en attendant que le temps passe.
Mais l’évangile nous parle d’une autre attente, celle qu’on appelle veiller. C’est l’attitude de quelqu’un qui sait qu’il va se passer quelque chose, mais à un moment qu’on ignore. L’attente du chasseur qui guette le gibier. Une attente qui mobilise les énergies. L’attente du portier qui sait que le maître peut revenir à n’importe quel moment, et que donc il ne doit pas dormir,
qu’il doit être en mesure d’entendre le moindre bruit. Mais veiller, c’est aussi être actif.
Le maître de la petite parabole d’aujourd’hui est parti pour un voyage qui a l’air d’être long puisqu’il a pris ses dispositions envers ses serviteurs et fixé à chacun son travail.
L’évangile envisage donc bien deux situations : celle du maître qui est parti pour un temps très court, l’espace d’une soirée ou d’une nuit, et qui peut revenir à toute heure ; et celle du maître qui part pour longtemps et qui demandera des comptes à ses serviteurs auxquels il a confié des responsabilités. Voilà l’essentiel de ce court passage d’évangile.
Quelle leçon pouvons-nous en tirer pour notre vie et plus précisément pour les quelques semaines qui nous séparent de Noël.
Une leçon générale. Dans la tradition de l’Église l’avent est un temps marqué par ce qu’on
peut appeler le sérieux, un temps de l’effort,
La couleur violette des ornements du prêtre nous le rappelle. Elle n’est pas le signe de la
tristesse, mais de la tension, de la mobilisation des énergies. Il s’agit pour nous de faire avec
plus d’intensité ce que nous faisons habituellement dans notre vie de travail, dans notre vie
familiale, dans nos divers engagements, dans nos relations avec les gens, mais aussi dans
notre relation avec Dieu.
En un mot on pourrait dire : c’est le temps du devoir accompli, le temps de la charité et le temps de la prière, un peu comme cet autre temps fort qu’est le carême. Un temps de la reprise en main dans tous les domaines. Et puis, de manière plus précise, c’est le temps de la veille. Veiller c’est vivre de façon telle qu’on puisse réagir rapidement et convenablement devant l’imprévu.
Et l’imprévu, c’est avant tout la venue du Seigneur, plus exactement les venues du Seigneur. Elles sont diverses, en effet. A côté de la venue finale, à côté de la venue du Seigneur que sera pour chacune et chacun de nous le moment imprévisible de notre mort, il y a d’autres venues.
La grâce qui peut nous toucher dans un moment de prière. Le secours que le Seigneur nous donne à travers une parole ou un geste bienfaisant qui nous vient d’un ami, une petite attention qui nous remonte le moral et nous redonne du courage. Mais aussi, dans le sens inverse, l’appel que le Seigneur nous adresse à travers ceux qui nous entourent et qui attendent quelque chose de nous. L’évangile de la fête du Christ-roi, dimanche dernier, nous a donné des exemples saisissants des venues du Seigneur à travers les pauvres, les malades, les prisonniers,
les affamés. Veiller c’est apprendre à discerner dans nos vies ces moments où le Seigneur vient à nous incognito, sous les traits du pauvre et du malheureux. Voilà, frères et sœurs quelques pistes qui nous permettront, si nous le voulons, si nous nous y appliquons, de vivre ce temps avec intensité et dans l’esprit de l’évangile.

En ce temps où le commerce nous invite à acheter des choses matérielles, cadeau, nourriture,  ne nous laissons pas voler l’essentiel, prenons un peu de temps, un peu plus de temps, pour cet essentiel, ne manquons pas les rendez-vous que Dieu lui-même nous donne et les rencontres qu’il nous propose pour recharger nos batteries spirituelles. Amen.



De diverses sources

dimanche 26 novembre 2017

homélie de la fête du Christ Roi de l'Univers le 26.11.2017
Christ Roi de l’univers, je vois toujours cette statue du Christ Roi surplombant Rio de Janeiro. Mais les textes liturgiques de ce jour nous disent qu’il n’est pas un roi à la manière des grands de ce monde. Il ne faut pas confondre puissance politique d’un roi avec méchanceté, puissance de vie ou de mort que le roi aurait sur ses sujets, ça ce sont les rois de la Terre et ceux qui gouvernent. Jésus nous est présenté comme le berger qui rassemble. C’est cette bonne nouvelle que nous lisons dès la première lecture dans le livre d’Ézéchiel ; Dieu promet d’aller chercher la brebis perdue et d’en prendre soin : « C’est moi qui ferai paitre mon troupeau et qui le ferai reposer ». C’est ainsi que Dieu manifeste toute sa bonté. Cette bonté qu’il promet devient réalité avec la venue de Jésus dans le monde.
Tout l’Évangile nous montre qu’il se reconnaît à travers les plus humbles.
Il accomplit sa promesse en leur manifestant sa sollicitude.
Saint Paul dans la seconde lecture, rappelle que le Christ ressuscité est présent au cœur de nos vies. Il est vainqueur de toutes les puissances du mal et de la mort, autrement dit de la méchanceté. Il veut nous associer tous à sa victoire. Il marche à la tête de cette immense foule qui monte vers Dieu. Voilà cette bonne nouvelle qui doit raviver notre espérance.
L’Évangile s’ouvre avec une perspective grandiose : Jésus annonce que « le Fils de l’homme reviendra dans la gloire ». Tous les anges seront avec lui ; il siègera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui. Ces nations vont disparaître pour former
un nouveau peuple selon le cœur de Dieu.
Dans cet Évangile, nous retrouvons l’image du berger qui rassemble. Par sa puissance,
il comble les fossés, il enlève les barrières, il réconcilie ceux et celles qui s’étaient éloignés. Tout au long de l’histoire, Dieu manifeste son désir de rassembler et de réconcilier. Reconnaître la royauté du Christ c’est bâtir des ponts plutôt que des murs, c’est lutter contre toutes les formes de discrimination et de rejet.
L’Évangile de ce jour nous rappelle donc que la proximité et la tendresse doivent être notre règle de vie. C’est à l’amour que nous serons jugés. Ce sont les paroles mêmes du Christ : « Venez les bénis de mon Père car j’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli… » Il faut se rappeler que ces paroles sont pour toutes les nations. Beaucoup sont surpris car ils ne se souviendront pas d’avoir eu ces gestes de bonté à son égard. Ils découvriront que ce qu’ils ont fait pour le plus petit de ses frères, c’est à lui qu’ils l’ont fait.
Le pape François nous rappelle que « le salut ne commence pas par la confession de la Royauté du Christ mais par l’imitation des œuvres de miséricorde par lesquelles il a réalisé son Royaume ; celui qui les accomplit montre qu’il a accueilli la Royauté de Jésus, car il fait place dans son cœur à la charité de Dieu. Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour, sur la proximité et la tendresse envers nos frères ». Ce qui fait la valeur d’une vie, c’est notre amour de tous les jours pour tous ceux qui nous entourent.
Par sa victoire sur la mort et le péché, Jésus nous a ouvert les portes du Royaume ;
mais il nous revient d’y entrer déjà à partir de cette vie en nous faisant proches du frère qui demande du pain, un vêtement, un accueil, une solidarité. À travers lui, c’est Jésus qui est là. Il nous promet de récompenser tout acte d’amour, si modeste soit-il. Tout homme qui vit dans l’amour appartient déjà à Jésus. Il est urgent que chacun de nous prenne ses responsabilités dans la construction du Royaume.
Le jugement vient nous rappeler la primauté des actes sur les paroles. Il ne suffit pas de dire, il faut agir. C’est chaque jour que nous avons à puiser à la source de Celui qui est l’Amour. C’est avec le Christ Roi de l’univers que nous apprenons à aimer comme il nous aime.
Et bien sûr, c’est en regardant vers la croix du Christ que nous commençons à comprendre : Jésus y a souffert l’emprisonnement, les blessures, la soif, le rejet. Il est allé jusqu’au bout du don. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». En ce jour, nous sommes tous invités à mettre nos pas dans ceux du Christ pour vivre éternellement.

De diverses sources

jeudi 23 novembre 2017

homélie du dimanche 18 novembre, journée du secours catholique
Partager avec les pauvres nous permet de comprendre l’Évangile dans sa vérité la plus profonde.
 Les textes bibliques de ce dimanche nous disent que nous avons tous une mission à remplir. Cette mission nous a été confiée par le Seigneur. Un jour, il reviendra et nous aurons à lui rendre des comptes. C’est chaque jour que nous avons à nous préparer à cette grande rencontre. Pour cela, nous ne sommes pas seuls. Le Seigneur lui-même est là au cœur de nos vies pour nous conduire sur le chemin de la sainteté.
Le livre des Proverbes (1ère lecture) nous parle de la femme vaillante, très appréciée pour ses qualités d’épouse et de mère ; elle fait le bonheur de son mari et de ses enfants.
Elle montre également ses qualités de cœur devant Dieu et devant le pauvre. Elle nous rappelle que nous avons à répondre à notre vocation présente.  Les bonnes œuvres dont nous parle cette lecture, c’est notre amour pour Dieu et notre engagement au service des autres.
La journée du Secours catholique est là pour nous le rappeler.
Le pape François nous adresse une lettre pour la 1ère journée mondiale du pauvre,
je vous en lie un extrait :
Ne pensons pas aux pauvres uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois la semaine, ou encore moins de gestes improvisés de bonne volonté pour apaiser notre conscience. Ces expériences, même valables et utiles pour sensibiliser aux besoins de nombreux frères et aux injustices qui en sont souvent la cause, devraient introduire à une rencontre authentique avec les pauvres et donner lieu à un partage qui devient style de vie. En effet, la prière, le chemin du disciple et la conversion trouvent, dans la charité qui se fait partage, le test de leur authenticité évangélique.
Et de cette façon de vivre dérivent joie et sérénité d’esprit, car on touche de la main la chair du Christ. Si nous voulons rencontrer réellement le Christ, il est nécessaire que nous touchions son corps dans le corps des pauvres couvert de plaies, comme réponse à la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Le Corps du Christ, rompu dans la liturgie sacrée, se laisse retrouver, par la charité partagée, dans les visages et dans les personnes des frères et des sœurs les plus faibles. Toujours actuelles, résonnent les paroles du saint évêques Chrysostome : « Si vous voulez honorer le corps du Christ, ne le méprisez pas lorsqu’il est nu ; n’honorez pas le Christ eucharistique avec des ornements de soie, tandis qu’à l’extérieur du temple vous négligez cet autre Christ qui souffre du froid et de la nudité »

Nous sommes appelés, par conséquent, à tendre la main aux pauvres, à les rencontrer,
à les regarder dans les yeux, à les embrasser, pour leur faire sentir la chaleur de l’amour qui rompt le cercle de la solitude. Leur main tendue vers nous est aussi une invitation à sortir de nos certitudes et de notre confort, et à reconnaître la valeur que constitue en soi la pauvreté.
Que cette nouvelle Journée Mondiale, par conséquent, devienne un appel fort à notre conscience de croyants pour que nous soyons plus convaincus que partager avec les pauvres nous permet de comprendre l’Évangile dans sa vérité la plus profonde.

Les pauvres ne sont un problème : ils sont une ressource où il faut puiser pour accueillir et vivre l’essence de l’Évangile.
La journée du Secours catholique nous donne l’occasion de répondre à cet appel du Seigneur. Depuis 1946, cette structure s’efforce de rayonner la charité. Dans chrétiens s’organisent pour faire reculer tout ce qui déshumanise. Malheureusement, les pauvres sont trop souvent victimes de préjugés. Nous vivons dans un monde dur et violent.
Un jour, la question nous sera posée : « Qu’as-tu fait de ton frère ? » N’oublions pas,
ce qui donne de la valeur à notre vie, c’est notre amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent.
En ce jour, nous pouvons reprendre l’oraison du missel : « Accorde-nous, Seigneur,
de trouver notre joie dans notre fidélité car c’est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tous biens. Amen.

De diverses sources

dimanche 12 novembre 2017

homélie du 11 novembre

Nous voici rassemblés pour nous remettre à la mémoire ces évènements qui se sont produit il y a 100 ans et qui ont profondément marqué notre patrie et nos familles.
Nous sommes là pour prier pour tous ceux qui ont souffert et qui sont mort de cette guerre, nous sommes là pour prier pour que la paix demeure dans notre pays et que la paix revienne là où il y a des conflits dans le monde.


Beaucoup d’êtres humains ont endurés la violence des hommes qui nous paraît d’un autre âge mais qui est malheureusement toujours présente aujourd’hui par sa cruauté.
Alors que nous fêtons l’armistice de la guerre de 14 / 18, nous pouvons  imaginer tous les poilus au fond de leur tranchée qui passait des jours et des nuits à veiller l’ennemi afin qu’il ne vienne leur ôter la vie, celle de leur camarade, celle de leur famille et celle de leur patrie. Car la patrie était pour eux cet espace de territoire où ils pouvaient vivre en toute liberté, suivant les règles et les lois qu’ils s’étaient donnés. Toujours menacés d’être envahis par des étrangers qui ne respecteraient ni leur valeurs ni leur vie,
il fallait défendre les frontières.
         Aujourd’hui, les regards se portent au-delà des frontières géographiques,
les nouveaux moyens de communications permettent de franchir ces frontières aisément, mais nous avons toujours besoin de défendre notre liberté, pour vivre en paix sans se savoir menacé.
Mais qu'est-ce qu'être artisans de paix dans un monde qui est marqué très fortement par le terrorisme, une autre forme de guerre ?
En effet, si le terrorisme a toujours existé, ses manifestations, ces dernières années et même ces derniers mois, se sont amplifiées, au point d'en faire un facteur particulièrement marquant de notre scène internationale.
Devant cette situation, comment agir en artisans de paix ?
Quatre choses me semblent aujourd'hui demandées :

La première, c'est de condamner le plus fermement possible ces actes terroristes qui s'attaquent délibérément à des victimes innocentes. Nul n'a le droit pour quelque cause que ce soit de provoquer volontairement la mort d'enfants, de jeunes, d'adultes qui ne sont pas directement les protagonistes du conflit. Toute atteinte à l'homme créé à l'image de Dieu est une offense au Créateur. Il est normal qu'on cherche à démanteler les réseaux terroristes et à punir les responsables de tels attentats.
Mais il ne suffit pas de condamner. Il faut aussi s'attaquer, de par le monde, à tout ce qui peut contribuer à créer un terreau favorable au terrorisme. Nous savons que les situations de misère extrême, de déséquilibres économiques, peuvent être génératrices de violence. Les évêques d'Afrique, d'Asie, d'Indonésie, nous le rappelle. Il ne saurait y avoir de paix sans justice, sans mobilisation pour un ordre international plus juste, sans promotion de relations sociales moins inégalitaires. Saint Jacques nous dit :
" C'est dans la paix qu'est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de paix. "
Le terrorisme peut aussi se développer, là où un peuple se sent humilié, bafoué, enfermé dans une situation sans issue, sans horizon, sans espérance. La désespérance amène souvent à une radicalité dans la lutte. Etre artisans de paix appelle un combat pour la justice et la promotion de chaque peuple.
Mais le terrorisme peut avoir d'autres causes que la misère, l'injustice ou le désespoir.
Il peut aussi être lié au fanatisme religieux. Celui-ci est une vraie perversion de la religion. Il se sert de celle-ci pour promouvoir une idéologie qui souvent dans son fond n'est pas religieuse. Celui qui s’accroche à Dieu sans aimer ses semblables s’attache seulement à lui-même qui prétend aimer Dieu. Et dans son amour narcissique il va jusqu’à l’horreur contraire à l’esprit d’amour divin. Ceux qui agissent ainsi utilisent la religion pour justifier leur combat, absolutiser leur cause, radicaliser ce qu'ils veulent imposer aux autres. Dieu est annexé à leur combat politique. Et nous savons qu'il y a un intégrisme musulman agressif comme il y a un intégrisme juif ou un intégrisme chrétien. Notre combat est de dénoncer ces déviances, et ce n’est pas en créant un vide religieux que prétend faire une laïcité athée que l’on supprimera l’intégrisme religieux, bien au contraire, les chefs religieux intégristes profitent de ce vide religieux pour y installer leur idéologie de terreur au masque religieux. Tout agriculteur sait que ce n’est pas en laissant un champ sans culture qu’il n’y aura pas de mauvais herbes, c’est pareil pour l’âme humaine, ce n’est pas en ne lui donnant aucune culture religieuse qu’i n’y aura aucun mauvais esprit en elle, bien au contraire.

Il est important de lutter contre ces formes de fanatisme religieux. Etre artisans de paix implique qu'on soit des promoteurs d'un dialogue constructif avec d'autres religions que celle à laquelle on appartient, qu'on soit attaché à un respect mutuel, qu'on désire connaître l'autre, les autres traditions religieuses ou les autres familles de pensée, qu'on n'en reste pas à des caricatures ou à des jugements tout faits, souvent très éloignés de la réalité. Le dialogue transforme l'étranger en ami et libère du démon de la violence.. .
.A Dieu nous demandons de faire croître dans le monde l'art du dialogue et de la cohabitation. Le monde entier en a besoin. Ce n'est pas le conflit qui sauve.
"

Etre artisans de paix implique donc de condamner le terrorisme, de promouvoir la justice, de dénoncer le fanatisme et de s'engager dans le dialogue. Mais il appelle aussi à une conversion personnelle. La violence n'est pas qu'à l'extérieur de nous, dans des courants politiques ou religieux, dans des structures injustes ou dans des situations dramatiquement conflictuelles. Elle existe aussi en nous. Elle peut naître d'une gestion mal contrôlée de notre agressivité, de notre peur de l'autre ou des autres, de nos préjugés dévalorisants, de l'emprise de la jalousie, de rivalités ou d'une volonté de se venger.
Etre artisans de paix au contraire demande accueil et écoute de l'autre, bienveillance et respect, patience, sens du pardon et de la réconciliation. Cette paix peut nous paraître à certains jours hors de notre atteinte. N'oublions pas qu'elle est un don de Dieu et que nous pouvons la demander à Celui qui a dit à ses disciples : " C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne. " (Jn 14, 27) Que cette Eucharistie enracine nos cœurs dans cette paix que Dieu veut nous donner. Elle nous fera ainsi goûter à cette béatitude qui nous dit : " Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. " (Mt 5, 9) Amen.


De diverses sources

mercredi 8 novembre 2017

homélie pour le 11 novembre

Nous voici rassemblés pour nous remettre à la mémoire ces évènements qui se sont produit il y a 100 ans et qui ont profondément marqué notre patrie et nos familles.
Nous sommes là pour prier pour tous ceux qui ont souffert et qui sont mort de cette guerre, nous sommes là pour prier pour que la paix demeure dans notre pays et que la paix revienne là où il y a des conflits dans le monde.


Beaucoup d’êtres humains ont endurés la violence des hommes qui nous paraît d’un autre âge mais qui est malheureusement toujours présente aujourd’hui par sa cruauté.
Alors que nous fêtons l’armistice de la guerre de 14 / 18, nous pouvons  imaginer tous les poilus au fond de leur tranchée qui passait des jours et des nuits à veiller l’ennemi afin qu’il ne vienne leur ôter la vie, celle de leur camarade, celle de leur famille et celle de leur patrie. Car la patrie était pour eux cet espace de territoire où ils pouvaient vivre en toute liberté, suivant les règles et les lois qu’ils s’étaient donnés. Toujours menacés d’être envahis par des étrangers qui ne respecteraient ni leur valeurs ni leur vie,
il fallait défendre les frontières.
         Aujourd’hui, les regards se portent au-delà des frontières géographiques,
les nouveaux moyens de communications permettent de franchir ces frontières aisément, mais nous avons toujours besoin de défendre notre liberté, pour vivre en paix sans se savoir menacé.
Mais qu'est-ce qu'être artisans de paix dans un monde qui est marqué très fortement par le terrorisme, une autre forme de guerre ?
En effet, si le terrorisme a toujours existé, ses manifestations, ces dernières années et même ces derniers mois, se sont amplifiées, au point d'en faire un facteur particulièrement marquant de notre scène internationale.
Devant cette situation, comment agir en artisans de paix ?
Quatre choses me semblent aujourd'hui demandées :

La première, c'est de condamner le plus fermement possible ces actes terroristes qui s'attaquent délibérément à des victimes innocentes. Nul n'a le droit pour quelque cause que ce soit de provoquer volontairement la mort d'enfants, de jeunes, d'adultes qui ne sont pas directement les protagonistes du conflit. Toute atteinte à l'homme créé à l'image de Dieu est une offense au Créateur. Il est normal qu'on cherche à démanteler les réseaux terroristes et à punir les responsables de tels attentats.
Mais il ne suffit pas de condamner. Il faut aussi s'attaquer, de par le monde, à tout ce qui peut contribuer à créer un terreau favorable au terrorisme. Nous savons que les situations de misère extrême, de déséquilibres économiques, peuvent être génératrices de violence. Les évêques d'Afrique, d'Asie, d'Indonésie, nous le rappelle. Il ne saurait y avoir de paix sans justice, sans mobilisation pour un ordre international plus juste, sans promotion de relations sociales moins inégalitaires. Saint Jacques nous dit :
" C'est dans la paix qu'est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de paix. "
Le terrorisme peut aussi se développer, là où un peuple se sent humilié, bafoué, enfermé dans une situation sans issue, sans horizon, sans espérance. La désespérance amène souvent à une radicalité dans la lutte. Etre artisans de paix appelle un combat pour la justice et la promotion de chaque peuple.
Mais le terrorisme peut avoir d'autres causes que la misère, l'injustice ou le désespoir.
Il peut aussi être lié au fanatisme religieux. Celui-ci est une vraie perversion de la religion. Il se sert de celle-ci pour promouvoir une idéologie qui souvent dans son fond n'est pas religieuse. Celui qui s’accroche à Dieu sans aimer ses semblables s’attache seulement à lui-même qui prétend aimer Dieu. Et dans son amour narcissique il va jusqu’à l’horreur contraire à l’esprit d’amour divin. Ceux qui agissent ainsi utilisent la religion pour justifier leur combat, absolutiser leur cause, radicaliser ce qu'ils veulent imposer aux autres. Dieu est annexé à leur combat politique. Et nous savons qu'il y a un intégrisme musulman agressif comme il y a un intégrisme juif ou un intégrisme chrétien. Notre combat est de dénoncer ces déviances, et ce n’est pas en créant un vide religieux que prétend faire une laïcité athée que l’on supprimera l’intégrisme religieux, bien au contraire, les chefs religieux intégristes profitent de ce vide religieux pour y installer leur idéologie de terreur au masque religieux. Tout agriculteur sait que ce n’est pas en laissant un champ sans culture qu’il n’y aura pas de mauvais herbes, c’est pareil pour l’âme humaine, ce n’est pas en ne lui donnant aucune culture religieuse qu’i n’y aura aucun mauvais esprit en elle, bien au contraire.

Il est important de lutter contre ces formes de fanatisme religieux. Etre artisans de paix implique qu'on soit des promoteurs d'un dialogue constructif avec d'autres religions que celle à laquelle on appartient, qu'on soit attaché à un respect mutuel, qu'on désire connaître l'autre, les autres traditions religieuses ou les autres familles de pensée, qu'on n'en reste pas à des caricatures ou à des jugements tout faits, souvent très éloignés de la réalité. Le dialogue transforme l'étranger en ami et libère du démon de la violence.. .
.A Dieu nous demandons de faire croître dans le monde l'art du dialogue et de la cohabitation. Le monde entier en a besoin. Ce n'est pas le conflit qui sauve.
"

Etre artisans de paix implique donc de condamner le terrorisme, de promouvoir la justice, de dénoncer le fanatisme et de s'engager dans le dialogue. Mais il appelle aussi à une conversion personnelle. La violence n'est pas qu'à l'extérieur de nous, dans des courants politiques ou religieux, dans des structures injustes ou dans des situations dramatiquement conflictuelles. Elle existe aussi en nous. Elle peut naître d'une gestion mal contrôlée de notre agressivité, de notre peur de l'autre ou des autres, de nos préjugés dévalorisants, de l'emprise de la jalousie, de rivalités ou d'une volonté de se venger.
Etre artisans de paix au contraire demande accueil et écoute de l'autre, bienveillance et respect, patience, sens du pardon et de la réconciliation. Cette paix peut nous paraître à certains jours hors de notre atteinte. N'oublions pas qu'elle est un don de Dieu et que nous pouvons la demander à Celui qui a dit à ses disciples : " C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne. " (Jn 14, 27) Que cette Eucharistie enracine nos cœurs dans cette paix que Dieu veut nous donner. Elle nous fera ainsi goûter à cette béatitude qui nous dit : " Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. " (Mt 5, 9) Amen.


De diverses sources

mercredi 1 novembre 2017

homélie pour le 2 novembre  à partir de l'Evangile : Jean 11, 17-27

Tout le message de l’évangile est construit sur la résurrection de Jésus. Sans Jésus ressuscité, notre foi serait vaine. C’est son chemin que nous sommes invités à emprunter. 
Il y a un mot qui pourrait résumer le message de cet évangile : C’est le mot « Passage. » L’évangile nous rappelle que toute notre vie nous prépare à passer de ce monde au Père. Mais nous nous rappelons aussi qu’au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans l’amour de Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit, Dieu qui est amour. Désormais rien ne peut plus être comme avant. Nous avons sans cesse à passer d’une vie sans Dieu à une vie remplie de son amour. 
Cette découverte, nous la faisons à travers le cheminement de Marthe. Elle vient de dire :
 « Je sais qu’il ressuscitera à la fin des temps. » Mais Jésus l’invite à faire un pas de plus :
« Je suis la résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. »
Croire à la résurrection à la fin des temps, c’est déjà pas mal. Mais avec l’évangile de ce jour, nous sommes invités à aller plus loin : la résurrection est en Jésus. A la suite de Marthe,
nous sommes invités à faire confiance à sa parole. 
La suite, nous la connaissons : « Enlevez la pierre…  Lazare, viens dehors ! » Lazare est réellement mort. Jésus ne cache pas sa tristesse. Il pleure sur son ami comme nous le faisons pour l’un des nôtres qui vient de mourir. Mais il avait précisé que cette maladie était orientée vers la gloire de Dieu. Ce deuil va être l’occasion de la révéler. En même temps, nous voyons Marthe faire un passage important : Elle passe du « Je sais » au « Je crois. »
Elle passe de la certitude théorique à la reconnaissance de celui qui est la résurrection. 
 
Voilà cette bonne nouvelle qui remplit nos cœurs d’espérance : Celui qui croit en Jésus découvre avec émerveillement que la mort n’a pas le dernier mot. Désormais notre vie a un sens. Ce qui compte désormais c’est de suivre Jésus et de lui rester fidèles. Il nous assure que rien ne peut nous séparer de son amour : « Je suis avec vous tous les jours et jusqu’à la fin du monde. » Pour le moment, nous sommes en chemin avec des hauts et des bas. Mais le Seigneur est toujours là pour nous donner la force et le courage de tenir bon jusqu’au bout. 
Cette réflexion d’aujourd’hui nous renvoie à ce que nous vivons quand nous célébrons des obsèques. Nous sommes là, auprès d’une famille qui vit une séparation douloureuse.
Nous chrétiens, nous voulons que la célébration (avec ou sans messe) soit vraiment soignée. Une équipe de laïcs rencontre la famille et prépare avec elle. Le prêtre ou le laïc qui sont là prennent le temps de célébrer convenablement et avec délicatesse. Toute la célébration vise à exprimer au mieux cette foi et cette espérance en la Vie éternelle. 
Le cierge pascal, que l’on met en bonne place, est le signe du Christ ressuscité, le signe que la mort est vaincue, que la Lumière l’emporte sur la nuit. La résurrection est vraiment une lumière dans nos vies. Même si la séparation est douloureuse, nous sommes invités à ne pas rester abattus comme ceux qui n’ont pas d’espérance. Rien, pas même la mort, ne peut nous séparer de l’amour qui est en Jésus. 


Notre foi en la résurrection est liée à notre foi au vrai Dieu qui est amour et vie. Il n’est pas le Dieu de la mort, mais celui de la vie. Son grand projet c’est de nous faire partager la plénitude de sa vie et de son amour. Pour le moment, nous sommes en apprentissage de notre vie de ressuscités. Nous sommes en train de ressusciter en nous laissant transformer par Jésus au plus profond de nous-mêmes. L’Eucharistie que nous célébrons chaque dimanche nous donne de participer à la vie totale qui s’achève dans la résurrection. Pour cette vie nouvelle, nous pouvons chanter la louange de Dieu.
homélie de la fête de la Toussaint
Nous avons l’habitude de chanter à la messe : « Saint, saint, saint, le seigneur, Dieu de l’univers », et là nous nous adressons à Dieu en reprenant un texte impressionnant qui nous vient de l’Ancien Testament, la vocation d’Isaïe. Quand Isaïe entend ce triple « saint » dit par les anges il est effrayé et il s’écrie : malheur à moi, je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures. La sainteté n’appartient donc qu’à Dieu. Et pourtant nous célébrons aujourd’hui la fête de tous les saints. Tous. Il y a, dans le nombre, des saints pour ainsi dire officiels, pour lesquels le mot « saint » est devenu comme une partie de leur nom : saint François, par exemple ou sainte Thérèse. Mais le propre de la Toussaint c’est de fêter un grand nombre de saints qui ne le sont pas officiellement, qui ne sont ni dans le calendrier ni dans la liste officielle. La fête que nous célébrons aujourd’hui suppose que des saints ordinaires et anonymes existent, autrement elle n’aurait pas de sens. Des gens ordinaires,
des gens que peut-être nous avons connus, ont donc été des saints dans leur vie d’ici-bas. Mais comment est-ce possible, si la sainteté appartient seulement à Dieu ? C’est possible parce que la sainteté n’est pas d’abord au bout de nos efforts ; elle est d’abord un don de Dieu. Dieu communique sa propre sainteté à ceux qui croient. La première lecture parlait du « sceau qui imprime la marque du Dieu vivant » sur les rachetés. Dans l’Eglise des débuts le « sceau » devient un des noms du baptême. Quand on imprime un sceau sur quelque chose, cela veut dire qu’on en prend possession. Dieu prend possession de nous au baptême.
Notre sainteté commence là et Dieu en est la source. Il arrive qu’on dise, au moment où on apprend la mort de quelqu’un : c’était une sainte, c’était un saint. Il ou elle l’était évidemment durant sa vie. Il y a donc bien une sainteté pour le présent, pour l’aujourd’hui. On le voit bien quand on fait un peu attention à la façon dont saint Paul commence ses lettres. Ainsi, Paul adresse une lettre « aux saints qui habitent à Ephèse et qui croient au Christ Jésus » Quand il écrit « à l’église de Dieu qui est à Corinthe », il précise : « à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ ». À ces mêmes Corinthiens il dit encore :
« Dieu nous a marqués d’un sceau » et il renvoie à l’Esprit de Dieu reçu par les chrétiens. Bref, on est saint dès qu’on appartient à Dieu. Mais on appartient à Dieu non pas comme un esclave qui appartient à son maître, mais on appartient à Dieu parce que l’on se donne volontairement à lui et non pas une fois pour toute, mais à chaque instant de la vie, il nous faut sans cesse renouveler le don de notre personne à Dieu, un peu comme l’oxygène qui se donne à notre corps. On est saint avant d’avoir eu le temps de faire la moindre bonne action, on est saint par vocation. En résumé Paul dit ceci : Par le baptême, « nous avons été lavés, nous avons été sanctifiés, nous avons été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’esprit de notre Dieu ” (cf 1 Co 6,11). Comment reconnaît-on ces saintes et ces saints qui vivent parmi nous ? Comment la sainteté rayonne-t-elle dans le concret ? Des gens ordinaires, des chrétiens ordinaires sont rayonnants parce que les béatitudes illuminent leur vie et en font des témoins de la sainteté. Il y a parmi nous, dans nos communautés, des gens qui vivent quelque chose des béatitudes. Si nous ne les voyons pas, c’est parce que notre regard n’est pas assez fin ; il faut de temps en temps nettoyer nos lunettes, regarder mieux et nous trouverons où se cache la sainteté.
Il y a des personnes qui sont habitées par la miséricorde, qui ont le cœur sensible,
qui ne se détournent pas quand il s’agit d’aider le pauvre et le malheureux. Heureux les miséricordieux. Il y en a qui sont des passionnés de la paix, qui savent déconstruire les murs de la haine, qui s’emploient discrètement, patiemment et efficacement, souvent au prix de leur propre confort et de leur propre tranquillité, pour que les gens brouillés se réconcilient, se parlent de nouveau. Heureux les faiseurs de paix. Il y en a qui subissent des agressions blessantes, qui sont frappés par des calomnies, salis dans leur honneur, qui prennent des coups, et qui trouvent dans l’évangile la force de pardonner et de donner à l’agresseur une nouvelle chance. Heureux serez-vous si l’on vous insulte et si vous pardonnez.
Oui, La force des béatitudes se manifeste dans la vie de nombreux chrétiens.
Pourquoi ne seraient-elles pas aussi pour chacun de nous un chemin de vie ?

De diverses sources

dimanche 29 octobre 2017

homélie du dimanche 29 octobre
Aimer Dieu et aimer ton prochain, Ces deux plus grands commandements qui sont simples à retenir et s’adressent à tout le monde. Aujourd’hui ils nous concernent particulièrement,
car la première lecture que nous venons d’entendre nous interpelle sur un sujet au combien brulant pour le monde d’aujourd’hui. « Tu n’exploiteras pas l’immigré, tu ne l’opprimeras pas, car vous étiez vous-mêmes des immigrés au pays d’Egypte ». La foi judéo chrétienne nait d’un problème migratoire en Egypte. Dieu c’est révélé à un peuple de migrants.
C’est au cœur de la migration que l’amour de Dieu va se révéler.
L’Evangile d’aujourd’hui nous invite à aimer notre prochain comme nous-même.
Mais qui est mon prochain ? Vous vous souvenez, c’est une question qui introduit la parabole du bon Samaritain ! C’est l’étranger, le Samaritain qui s’est fait le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits, c’est lui qui a aimé en définitive.
Le migrants, l’étranger dérange, il nous sort de nos habitude, il faut partager ce que l’on a avec lui. Aujourd’hui ils arrivent en Europe par milliers et cela ne vas pas sans poser des problèmes. Voici ce que nous dit le pape François dans son message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié en janvier 2018
(Lv 19, 34). « L’immigré qui réside avec vous sera parmi vous comme un compatriote,
et tu l’aimeras comme toi-même, car vous-mêmes avez été immigrés au pays d’Égypte.
Je suis le Seigneur votre Dieu »
Durant les premières années de mon pontificat, j’ai exprimé à maintes reprises une préoccupation spéciale concernant la triste situation de nombreux migrants et réfugiés qui fuient les guerres, les persécutions, les catastrophes naturelles et la pauvreté. Il s’agit sans doute d’un ‘‘signe des temps’’ que j’ai essayé de lire, en invoquant la lumière de l’Esprit Saint depuis ma visite à Lampedusa  le 8 juillet 2013
Tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus Christ, qui s’identifie à l’étranger de toute époque accueilli ou rejeté (cf. Mt 25, 35.43).
Le Seigneur confie à l’amour maternel de l’Église tout être humain contraint à quitter sa propre patrie à la recherche d’un avenir meilleur.
Cette sollicitude doit s’exprimer concrètement à chaque étape de l’expérience migratoire : depuis le départ jusqu’au voyage, depuis l’arrivée jusqu’au retour. C’est une grande responsabilité que l’Église entend partager avec tous les croyants ainsi qu’avec tous les hommes et femmes de bonne volonté, qui sont appelés à répondre aux nombreux défis posés par les migrations contemporaines, avec générosité, rapidité, sagesse et clairvoyance, chacun selon ses propres possibilités.
À ce sujet, nous souhaitons réaffirmer que « notre réponse commune pourrait s’articuler autour de quatre verbes fondés sur les principes de la doctrine de l’Église :
accueillir, protéger, promouvoir et intégrer »
En considérant la situation actuelle, accueillir signifie avant tout offrir aux migrants et aux réfugiés de plus grandes possibilités d’entrée sûre et légale dans les pays de destination.
Le principe de la centralité de la personne humaine, fermement affirmé par mon bien-aimé prédécesseur 
Benoît XVI (Cf. Lettre encyclique Caritas in veritate, 47), nous oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale.
Le deuxième verbe, protéger, se décline en toute une série d’actions pour la défense des droits et de la dignité des migrants ainsi que des réfugiés, indépendamment de leur statut migratoire. Cette protection commence dans le pays d’origine et consiste dans la mise à disposition d’informations sûres et certifiées avant le départ et dans la prévention contre les pratiques de recrutement illégal.
Promouvoir veut dire essentiellement œuvrer afin que tous les migrants et les réfugiés ainsi que les communautés qui les accueillent soient mis en condition de se réaliser en tant que personnes dans toutes les dimensions qui composent l’humanité voulue par le Créateur.
Le dernier verbe, intégrer, se place sur le plan des opportunités d’enrichissement interculturel général du fait de la présence de migrants et de réfugiés. L’intégration n’est pas « une assimilation, qui conduit à supprimer ou à oublier sa propre identité culturelle.
Le contact avec l’autre amène plutôt à en découvrir le ‘‘secret’’, à s’ouvrir à lui pour en accueillir les aspects valables et contribuer ainsi à une plus grande connaissance de chacun. Il s’agit d’un processus de longue haleine qui vise à former des sociétés et des cultures,
en les rendant toujours davantage un reflet des dons multiformes de Dieu aux hommes ».
fin de citation.
Je reviens à l’évangile car je ne vous ai pas parlé du 1er commandement
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit »
« Aime ton Dieu le premier.»  Afin que demeure l’amour parmi nous, il est nécessaire d’aimer Dieu d’abord. Moi, les autres, et celui qui nous soutient : ce n’est pas qu’il y ait trois amours, mais un amour réel ne se fait que dans le lien entre ces trois. Et ce qui assure cette réciprocité est l’humilité devant le Transcendant. Si on ne trouve pas une image divine à la fois dans soi-même et dans l’autre personne, toutes sortes d’amour restent des attachements égocentriques qui engendrent des égoïsmes personnels, tribaux ou nationalistes. Je lisais quelque part : « Celui qui s’accroche à Dieu sans aimer ses semblables s’attache seulement à lui-même qui prétend aimer Dieu. Son dieu est son soi narcissique. La relation équilibrée dépend de la distinction et du respect. Si ceux-ci manquent, dans nos cœurs facilement surgissent le totalitarisme et l’égoïsme. Ces deux tendances partagent une même racine. Le totalitarisme est l’égoïsme élargi, et l’égoïsme est la cellule du totalitarisme".
Je voudrais terminer sur cet extrait de la prière de St Elisabeth de la Trinité :
« O feu consumant, Esprit d’amour, survenez en moi afin qu’il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je lui sois une humanité de surcroît en laquelle il renouvelle tout son  Mystère ». 

De diverses sources

lundi 23 octobre 2017

homélie du dimanche 22 octobre
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Voilà une expression qui est devenue célèbre. Dans notre esprit, c’est clair : si telle chose appartient à telle personne,
il faut absolument la lui restituer. C’est une question de justice. D’autre part, chacun a des droits et des devoirs par rapport aux autres. Quand on s’attaque aux plus faibles pour s’accaparer de leurs biens, on se détourne du message de l’Evangile. Si nous voulons être en accord avec le grand commandement de Jésus, il est indispensable de respecter les autres dans leurs personnes, leurs idées et leurs biens.

Mais l’évangile de ce dimanche va beaucoup plus loin. Nous sommes face à des adversaires de Jésus : D’un côté, nous avons les partisans d’Hérode qui sont fidèles au pouvoir de l’occupant Romain ; Ils se joignent au complot des chefs religieux. En effet, les uns et les autres ne supportent plus le message de Jésus. Alors, ils se mettent d’accord pour lui poser la question : « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? » S’il répond oui, il sera traité comme un collaborateur qui trahit la cause de son pays. S’il répond non, il sera dénoncé comme un ennemi de l’empereur. Dans les deux cas, c’est le piège qui le conduira à la condamnation.
Il y a là une question qui nous rejoint tous aujourd’hui. Le piège tendu à Jésus est toujours bien actuel : Des hommes et des femmes s’engagent pour témoigner de leur foi dans le monde d’aujourd’hui et osent êtres missionnaires. Leur engagement au service des plus pauvres les amène à dénoncer les injustices, les magouilles, les violences. Alors on fait tout pour les compromettre en les faisant parler. On n’hésite pas à les accuser d’actes qu’ils n’ont pas commis. Ainsi leur parole ne sera plus crédible ; ils seront donc mis hors circuit.
Mais le Seigneur n’abandonne pas ses envoyés. Tout au long de la Bible,
nous lisons un message qui revient souvent : « Ne crains pas, je suis avec toi. »

La question piège des adversaires de Jésus concerne l’impôt à César. En répondant positivement ou négativement, il aurait mécontenté les deux groupes. Mais le piège le plus sournois est ailleurs. Jésus se présente comme l’Envoyé du Père. Il vient annoncer la bonne nouvelle aux petits, aux pauvres, aux exclus. Ce message dérange ceux qui sont bien installés dans leurs certitudes. Au lieu de se laisser interpeller, ils font tout pour le piéger.
Leur question commence par des flatteries : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. Donne-nous ton avis, est-il permis, oui ou non de payer l’impôt à l’empereur ?»

Jésus a très bien repéré leur hypocrisie. Alors il se fait lui-même interrogateur : « Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Puis il leur pose cette question : « cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? » – « De l’empereur » répondent-ils.  Dans sa réponse, Jésus remet chacun à sa juste place : « Rendez à César ce qui lui appartient et à Dieu ce qui lui revient. »
 Or sur la pièce qu’ils montrent, on pouvait lire : « Tibère divin César. Les empereurs romains se donnaient le titre de dieux. Ils voulaient se faire vénérer comme des dieux.

La pièce de monnaie est à l’effigie de César, rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, car Dieu a créé l’homme à son image, nous avons donc à rendre un culte à Dieu et non au pouvoir de l’argent.
César n’est pas Dieu. Les Juifs n’avaient pas à lui rendre un culte et n’aient pas à lui obéir quand il s’attribue des droits qui n’appartiennent qu’à Dieu. Dans la Bible, nous lisons cette parole de Dieu : « Je suis le Seigneur et il n’y en a pas d’autre en dehors de moi. » Nous pouvons faire notre le refrain du psaume 95 : « Rendez au Seigneur la gloire et la puissance »
Nous portons la marque de Dieu. Au jour de notre baptême, nous avons été marqués de la croix du Christ ; nous sommes devenus des enfants de Dieu. C’est une marque qui doit orienter toute notre vie. Désormais, nous cherchons à nous imprégner de la présence et de l’amour de Dieu. Quand on aime vraiment, on ne cherche plus à savoir ce qui est permis ou défendu. Celui qui aime comprend qu’il doit aimer comme Dieu. Jésus invite tous les hommes à vivre en « citoyens du ciel » et en « voyageurs en marche vers le Royaume de Dieu. »
Cela ne signifie pas que l’action politique est sans importance. Nous avons tous à nous engager pour plus de justice. Il est urgent de lutter pour que la dignité des plus pauvres et des plus défavorisés soit reconnue et respectée. C’est dans ce monde tel qu’il est que nous sommes tous envoyés comme messagers de l’Evangile. En cette semaine missionnaire qui termine aujourd’hui, nous sommes invités à prendre conscience de notre responsabilité et de ense
mble oser la mission. Le Christ veut que nous soyons en état de mission quelle que soit notre âge et notre situation.
Le dimanche c’est bien le jour idéal pour rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Il nous est donné de le faire, non pas chacun dans son coin, mais en peuple de Dieu qui se rassemble et se disperse pour aller vers les autres. Au cours de la messe, nous nous associerons à l’offrande du Christ à son Père et nous communierons à son corps et à son sang, à sa personne toute entière. Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, ce n’est pas faire des choses extraordinaires, c’est les vivre de manière pas ordinaire, à la manière de Jésus sous la conduite de l’Esprit. Sans lui, nous en serions incapables. « Par lui, avec lui et en lui » : voilà tout simplement l’orientation de notre vie ! Seigneur, fais de nos vies une eucharistie, une action de grâce à la louange de ta gloire. Amen.


De diverses sources

dimanche 15 octobre 2017

homélie du 15 octobre
Nous ne pouvons pas être disciples du Christ sans être missionnaires.
L’évangile de ce dimanche nous présente un roi qui célébrait les noces de son fils.
Ce roi, c’est Dieu. Il invite l’humanité entière à la noce de son Fils Jésus. Envoyé par le Père, Jésus a épousé notre humanité par son incarnation. Et le Père veut absolument  que tous s’en bénéficient et s’en réjouissent. C’est donc toute l’humanité que Dieu veut rassembler auprès de lui. La fête de Toussaint va nous y faire penser très fort. La joie de Dieu n’est pas réservée à une élite. Elle n’est pas offerte à ceux et celles qui en seraient dignes, elle est pour tous. Les paroles de Jésus sont très claires : « Allez donc à la croisée des chemins ;
tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noces. »

La mission de l’Eglise, notre mission à tous, c’est d’être les messagers de cette invitation. Il faut absolument que tous les habitants du monde entier entendent prononcer le nom de Jésus. Ils doivent aussi savoir que ce nom signifie « le Seigneur sauve ». En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner de cette bonne nouvelle et de l’espérance qui nous anime. C’est en vue de cette mission que Jésus nous envoie son Esprit Saint. Nous ne pouvons pas être disciples du Christ sans être missionnaires. C’est toute notre vie qui doit contribuer à l’annonce de Jésus.
Voilà donc cette invitation à la fête. Mais l’évangile nous montre l’obstination des chefs religieux qui se sont éloignés de la bonne nouvelle. Nous sommes surpris et même choqués devant l’attitude désinvolte des invités de cette parabole. On leur propose quelque chose d’extraordinaire qui va transformer leur vie ; or voilà qu’ils n’ont pas le temps, ils sont débordés de travail, accablés de soucis. Pire, ils se retournent contre les messagers porteurs de cette bonne nouvelle qui insistent et ils les maltraitent sauvagement. C’est une allusion à tous les martyrs de tous les temps, les prophètes de l’Ancien Testament mais aussi tous ceux de l’histoire de l’Eglise.
Nous aussi, nous trouvons facilement des excuses pour ne pas répondre à l’invitation du Seigneur. Je n’ai pas le temps de prier ni d’aller à la messe parce que j’ai trop de travail ou des loisirs, ou encore parce que j’ai des invités. On oublie alors que l’Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation.
C’est vraiment le rendez-vous le plus important de la semaine. Le Christ est là ;
il rejoint les communautés chrétiennes réunies en son nom. Il vient nous redire l’amour passionné de Dieu pour tous les hommes. Malheureusement, beaucoup préfèrent être tranquillement installés chez eux et éviter tout ce qui dérange leur tranquillité.

Bien sûr, Jésus ne force personne à venir à ses noces. Mais il poursuit inlassablement son invitation. Il ne peut pas se résigner  à nous voir malheureux loin de lui. Dieu est amour.
Il ne peut pas ne pas aimer. « Comment ces hommes que j’avais choyés  peuvent-ils rejeter mon Fils unique, mon amour ? » C’est ainsi que Dieu va proposer son amour aux autres peuples. Ces derniers viendront de tous les pays car Dieu ne peut pas rester sans aimer.
A travers le monde, les missionnaires de l’Evangile vont annoncer à tous les peuples que Dieu les aime. Ces invitations doivent être adressées en priorité à ceux qui en ont le plus de besoin, les pauvres, les malades, les prisonniers, les rejetés. Ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Notre Eglise doit être perçue comme l’Eglise de tous. Sa mission,
notre mission, c’est de témoigner de l’amour universel de Dieu qui invite tous les hommes sans faire de différence.

Cet appel du Seigneur se concrétise tout spécialement chaque dimanche. L’Eucharistie est ce repas de noces auquel nous sommes tous invités. Jésus est là pour approfondir notre alliance avec lui. Toute la Bible nous montre Dieu s’adressant aux hommes en termes d’amour et d’alliance. C’est comme un feu que rien ne peut arrêter. Quand on est ainsi passionné,
on en arrive à des attitudes extrêmes. Aucune religion n’a pu imaginer une telle folie.
Et la plus grande folie de l’Amour, c’est que Dieu a envoyé son Fils unique parmi les hommes. Par sa mort et par sa résurrection l’Amour a triomphé de la haine.
Alors frères chrétiens, quand vous avez de la haine, mettez-là à la poubelle et revêtez la tunique de l’amour. Car en effet,  la deuxième partie de l’évangile nous montre le rassemblement dans la salle des noces. Nous assistons à l’entrée du Roi. Et là, il y a un problème. L’un des convives n’a pas son vêtement de noces. Alors on se pose la question : Comment reprocher à un homme que l’on a ramassé sur la route de ne pas avoir son vêtement nuptial ? Si Jésus a ajouté cette exagération, c’est qu’il a un message important à nous transmettre. Jésus vient en effet nous rappeler que nous devons nous habiller de justice, porter des fruits de droiture. Porter le vêtement de noces, c’est être converti, c’est se changer le cœur comme on change de vêtement. Le vêtement dans la bible dit l’identité de celui qui le porte, à notre baptême nous sommes revêtus du vêtement blanc, c’est notre nouvelle identité, celle du chrétien qui accueille l’appel du Seigneur dans la foi, la reconnaissance et l’amour. Dans sa lettre aux Galates, saint Paul nous invite tous à revêtir le Christ.

En ce jour, nous te prions Seigneur : Toi qui nous invites tous à la fête, donne-nous de répondre avec joie. Fais de nous des messagers de ton invitation auprès de tous ceux que nous rencontrerons sur notre route et que nous soyons rayonnants de ton amour.
Amen

De diverses sources