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dimanche 10 décembre 2017

homélie du 1er dimanche de l'Avent
L’avent est aujourd’hui présenté comme ce qui n’est pas encore, comme un événement qui se situe dans le futur, peut-être même dans un futur lointain.
L’apôtre Paul rappelle aux chrétiens de Corinthe qu’ils sont en route vers le « jour du Seigneur », c’est-à-dire vers le jour de son retour, et qu’en attendant ce jour, il faut tenir bon,
jusqu’au bout. L’Evangile d’aujourd’hui nous parle aussi d’un moment futur, celui de l’arrivée, du retour du maître. L’avent c’est donc le temps de l’attente, du regard porté vers l’avenir.
Que faire plus précisément ? Attendre peut apparaître comme un temps vide, creux, ennuyeux. Nous en avons l’expérience quand nous attendons notre tour à la caisse du Supermarché, ou bien
quand nous nous trouvons dans la salle d’attente de la gare, du dentiste ou du médecin.
Alors, nous ne faisons rien, nous nous ennuyons en attendant que le temps passe.
Mais l’évangile nous parle d’une autre attente, celle qu’on appelle veiller. C’est l’attitude de quelqu’un qui sait qu’il va se passer quelque chose, mais à un moment qu’on ignore. L’attente du chasseur qui guette le gibier. Une attente qui mobilise les énergies. L’attente du portier qui sait que le maître peut revenir à n’importe quel moment, et que donc il ne doit pas dormir,
qu’il doit être en mesure d’entendre le moindre bruit. Mais veiller, c’est aussi être actif.
Le maître de la petite parabole d’aujourd’hui est parti pour un voyage qui a l’air d’être long puisqu’il a pris ses dispositions envers ses serviteurs et fixé à chacun son travail.
L’évangile envisage donc bien deux situations : celle du maître qui est parti pour un temps très court, l’espace d’une soirée ou d’une nuit, et qui peut revenir à toute heure ; et celle du maître qui part pour longtemps et qui demandera des comptes à ses serviteurs auxquels il a confié des responsabilités. Voilà l’essentiel de ce court passage d’évangile.
Quelle leçon pouvons-nous en tirer pour notre vie et plus précisément pour les quelques semaines qui nous séparent de Noël.
Une leçon générale. Dans la tradition de l’Église l’avent est un temps marqué par ce qu’on
peut appeler le sérieux, un temps de l’effort,
La couleur violette des ornements du prêtre nous le rappelle. Elle n’est pas le signe de la
tristesse, mais de la tension, de la mobilisation des énergies. Il s’agit pour nous de faire avec
plus d’intensité ce que nous faisons habituellement dans notre vie de travail, dans notre vie
familiale, dans nos divers engagements, dans nos relations avec les gens, mais aussi dans
notre relation avec Dieu.
En un mot on pourrait dire : c’est le temps du devoir accompli, le temps de la charité et le temps de la prière, un peu comme cet autre temps fort qu’est le carême. Un temps de la reprise en main dans tous les domaines. Et puis, de manière plus précise, c’est le temps de la veille. Veiller c’est vivre de façon telle qu’on puisse réagir rapidement et convenablement devant l’imprévu.
Et l’imprévu, c’est avant tout la venue du Seigneur, plus exactement les venues du Seigneur. Elles sont diverses, en effet. A côté de la venue finale, à côté de la venue du Seigneur que sera pour chacune et chacun de nous le moment imprévisible de notre mort, il y a d’autres venues.
La grâce qui peut nous toucher dans un moment de prière. Le secours que le Seigneur nous donne à travers une parole ou un geste bienfaisant qui nous vient d’un ami, une petite attention qui nous remonte le moral et nous redonne du courage. Mais aussi, dans le sens inverse, l’appel que le Seigneur nous adresse à travers ceux qui nous entourent et qui attendent quelque chose de nous. L’évangile de la fête du Christ-roi, dimanche dernier, nous a donné des exemples saisissants des venues du Seigneur à travers les pauvres, les malades, les prisonniers,
les affamés. Veiller c’est apprendre à discerner dans nos vies ces moments où le Seigneur vient à nous incognito, sous les traits du pauvre et du malheureux. Voilà, frères et sœurs quelques pistes qui nous permettront, si nous le voulons, si nous nous y appliquons, de vivre ce temps avec intensité et dans l’esprit de l’évangile.

En ce temps où le commerce nous invite à acheter des choses matérielles, cadeau, nourriture,  ne nous laissons pas voler l’essentiel, prenons un peu de temps, un peu plus de temps, pour cet essentiel, ne manquons pas les rendez-vous que Dieu lui-même nous donne et les rencontres qu’il nous propose pour recharger nos batteries spirituelles. Amen.



De diverses sources

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