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vendredi 22 mars 2019

homélie du dimanche 24 mars 3ème dimanche du carême

Deux buissons nous sont présentés dans les lectures d’aujourd’hui :
Je vais commencer par le second, celui de l’évangile, le figuier, un arbuste aux larges feuilles qui donnent de bons fruits et qui généralement ne demande pas d’entretien. Mais voilà que ce figuier de l’évangile ne donne pas de fruit. A quoi bon le laisser épuiser la terre de la vigne, il est préférable de le couper, mais le propriétaire est patient, il veut bien que l’on prenne soin de lui et voir encore une année.

L’autre buisson est le buisson ardent qui est sur une terre aride puisque perché sur la montagne, mais voilà que ce buisson qui brûle ne se consume pas, c’est tout le contraire du figuier qui lui consume la terre et ne donne rien, alors que le buisson ardant donne de la clarté et de la chaleur sans rien consommé !
Je vous laisse contempler le tableau. Le buisson ardent symbolise la présence de Dieu qui est là présent : « N'approche pas d'ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob. » Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : Celui qui m'a envoyé vers vous, c'est JE-SUIS. Cette présence de Dieu nous est éternelle pour que nous portions du fruit.
Et sur le figuier, absence de fruit, rien. Le figuier était en Israël symbole de la sagesse : rappelez-vous Jésus qui dit à Nathanaël : « quand je t’ai vu sous le figuier », Nathanaël était un sage en Israël. Mais les sages en Israël, mis à part Nathanaël et quelques autres, non pas su voir la présence de Dieu en Jésus Christ, et c’est pour cela que Jésus parle du figuier stérile, les sages qui épuisent le peuple de Dieu mais ne produisent pas de Fruit. Ainsi va notre communauté chrétienne si elle ne sait pas voir la présence de Dieu, voir où il est.
Moïse était parti d’Egypte, il avait quitté son peuple pour le désert, et Dieu le renvoie en Egypte, non pas pour faire alliance avec Pharaon, mais pour libérer le peuple qui vit dans la misère. Moïse opère une conversion, littéralement, il se retourne, revient en Egypte. Moïse répondit à Dieu :
« J'irai donc trouver les fils d'Israël, et je leur dirai : Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous. Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? »
Le plus important pour nous, c’est de faire, comme Moïse l’expérience de sa présence et de son action pour les autres. Alors on découvre qu’il est  avec nous, qu’on ne peut le connaître que si l’on est présent à ses côtés, et ainsi nous sommes témoins de sa présence.
Plus tard, Jésus sera précisément appelé « Emmanuel » ce qui veut dire « Dieu avec nous ». Toute la Bible nous montre qu’il est avec le pauvre dans l’angoisse, avec le petit qui est réduit à la misère. Il est encore avec celui qui subit la domination de l’exploiteur.
L’important c’est de comprendre que Dieu est celui qui se rend présent pour nous libérer.
Il est Celui qui a vu la misère de son peuple et il fait appel à Moïse pour le sortir de cette situation. Cette lecture nous révèle Dieu qui établit des relations personnelles avec les hommes, il est plein de bonté,  sauveur et libérateur.
Le Carême est donc pour nous une invitation à changer notre présence à Dieu, où nous sommes trop souvent absents. Chacun peut se poser la question : le Dieu que nous avons dans notre tête, est-il pour nous un feu dévorant ?
Est-il ce foyer dévorant d’amour qui consume nos égoïsmes ? Est-il cette flamme de colère contre les injustices ?

L’apôtre Paul invite les chrétiens et chacun d’entre nous à faire une relecture des événements de l’Exode : « Dieu était là pour les libérer de l’esclavage et de leur péché ».
Mais « La plupart n’ont fait que déplaire à Dieu et sont tombés dans le péché ;
ce constat douloureux, nous le trouvons souvent dans la Bible et dans notre vie.
Mais là où le péché a abondé, l’amour a surabondé. Saint Paul nous invite à une lecture chrétienne des événements : « Ils buvaient à un rocher qui les accompagnait et ce rocher c’était le Christ. » Cette aventure de la sortie d’Egypte est, pour nous chrétiens, un avertissement : attention à ne pas tomber. Restez bien accrochés à ce rocher qu’est le Christ. « Rien ne peut nous séparer de son amour » (Rm 8. 39).

Devant la souffrance, les maladies, les catastrophes, nous pouvons avoir des réactions violentes. Il y a une question qui revient souvent : « Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter cela ? » Nous réagissons comme si les accidents, les drames et la mort étaient un châtiment de Dieu. S’il arrive quelque chose ce serait parce que Dieu nous punit. Aujourd’hui, Jésus réagit très fermement contre cette manière de voir. Les malheurs qui s’abattent sur les hommes et sur le monde ne viennent pas de Dieu. il n’y a aucun lien entre la souffrance et le péché. Un autre jour, on lui posera la même question au sujet d’un aveugle-né :
« Qui a péché pour qu’il soit né ainsi ? Lui ou ses parents ? » Et Jésus répondra :
« Ni lui, ni ses parents. » Ainsi, Jésus laisse ouverte la difficile question du rapport entre le malheur et le péché personnel. Une seule chose est sûre : Dieu est amour.
Il n’est surtout pas un justicier sans cœur. Ce n’est pas notre péché qui entraine la condamnation mais notre refus de nous convertir.
« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez comme eux. » Non ce n’est pas une menace, ce n’est pas Dieu qui va nous faire périr ; c’est nous qui allons à notre perte. C’est pour cela que le Christ nous demande instamment de ne pas remettre à demain notre conversion.

Écoutez cette confession d’un moine de l’Église d’Orient :
« Il fut un temps où j’étais fervent, généreux, sans compromis. Le Christ entrait chez moi en ami, en intime. Je lui avais donné la clé de la porte de derrière, il entrait comme il voulait.
Je brûlais. Peu à peu, ces visites m’ont gêné : entrant par derrière, il traversait inévitablement mon domaine plus personnel où, depuis un temps, le désordre s’installait. Il me demandait des explications que j’écartais évasivement, prétextant mon manque de temps, mes occupations… Un jour, il trouva la porte de derrière fermée. Il fit le tour, entrant par la porte officielle. Je me suis excusé : « J’ai mis un verrou la serrure ne marche plus ». Depuis je le reçois encore, mais par cette porte du tout-venant, quand d’autres sont là, ce qui me préserve de ses questions plus directes. Nous en sommes aux politesses, aux conversations de routine. Parfois je la regarde, la porte-arrière de mon cœur. Les herbes, depuis ont poussées, sauvages et hautes, les charnières doivent être coincées. Plusieurs fois il est revenu frapper à cette porte. Je me cachais, faisais semblant de n’être pas là. Chaque fois, cela m’a rendu malade. Au fond, je voudrais bien… comme au temps où il entrait quand il voulait par la porte de derrière. »


De diverses sources

lundi 18 mars 2019

homélie du dimanche 17 mars 2ème dimanche de carême.

« Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le » 
En ce début de carême, nous pouvons prendre un peu de recul et nous laisser poser cette question par Jésus : « Qui suis-je au dire des foules ? » Pierre a su répondre :
«Tu es le Christ (c'est-à-dire le
Messie) de Dieu ». Et lui aussitôt a mis les choses au point : le Messie, oui, mais peut-être pas comme on l'attendait. « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes,
qu'il soit mis à mort et que, le troisième jour, il ressuscite. » Déjà il annonçait que la gloire du fils de l'homme était inséparable de la Croix. Face aux réponses que nous pouvons entendre autour de nous, nous avons, nous aussi à mettre les choses au point.
Ce temps de carême est aussi ce temps pour nous, pour comprendre que la personne de Jésus est inséparable de l’action de l’Eglise, beaucoup ont de l’admiration pour la personne de Jésus Christ, pour sa vie, ses œuvres, mais ils ont moins d’admiration pour l’Eglise.
l’Eglise n’est pas uniquement le clergé, mais l’ensemble des Chrétiens que nous formons, nous sommes le corps du Christ,
pas simplement les catholiques, mais aussi les protestants et orthodoxes, nous sommes une diversité de membres. Nous sommes invités à prier pour l’unité de l’Eglise dans sa diversité et non dans son uniformité. Comment le faisons-nous ?
Jésus conduit ses
disciples Pierre, Jacques et Jean sur la montagne, il veut de nouveau aller prier avec eux. Les trois disciples découvrent que pour Jésus, la prière est une rencontre transfigurante.
C'est ce moment de prière sur la montagne que Dieu choisit pour révéler à ces trois privilégiés le
mystère du Fils de l'homme. Car, ici, ce ne sont plus des hommes, la foule ou les disciples, qui donnent leur opinion, (pour vous qui suis-je ?), c'est Dieu lui-même qui apporte la réponse et nous donne à contempler le mystère du Christ : « Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le ».

Evidemment, cette montagne nous fait penser au Sinaï ; à la nuée, la gloire, la voix qui retentit, les tentes... C’est pourquoi, nous ne devons pas être étonnés, de la présence de Moïse et Elie aux côtés de Jésus. Quand on sait que Moïse a passé quarante jours sur le Sinaï en présence de Dieu et qu'il en est redescendu le visage tellement rayonnant que tous en furent saisis : « Quand Moïse descendit de la montagne, il ne savait pas que la peau de son visage était devenue rayonnante en parlant avec le Seigneur. Aaron et tous les fils d'Israël virent Moïse : la peau de son visage rayonnait. » (Ex 34, 29-30).
Quant à Elie, lui aussi « marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, l'Horeb ... La parole du SEIGNEUR lui fut adressée : Sors et tiens-toi sur la montagne, devant le SEIGNEUR ; voici, le SEIGNEUR va passer... Il y eut alors un vent puissant, un tremblement de terre, un feu, mais le SEIGNEUR n'était ni dans le vent puissant, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu... Il y eut alors le bruissement d'une brise légère.
Alors en l'entendant, Elie se voila le visage avec son manteau, et la voix du SEIGNEUR s'adressa à lui. » (1 R 19, 8... 14).

Ainsi, Moïse et Elie personnages de l'Ancien Testament qui ont eu le privilège de la révélation de la gloire de Dieu sur la montagne sont également présents lors de la manifestation de la gloire du Christ. Que disent-ils ? : « Ils parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem. » Le mot précis, n’est pas départ, mais  « Exode »). Comme la Pâque de Moïse avait inauguré l'Exode du peuple, de l'esclavage en Egypte vers la terre de liberté, la Pâque du Christ ouvre le chemin de la libération pour toute l'humanité.

Dans la nuée lumineuse de la
Transfiguration, la voix du Père supplie « Ecoutez-le »,
et cette voix continue à nous dire : « Ecoutez-le » c'est-à-dire faites-lui confiance.

« Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le » ; écouter Jésus, c’est lire les Evangiles, mais aussi regarder et contempler ceux qui vivent des évangiles. Au catéchisme il nous arrive de mimer l’Evangile, et alors nous voyons, nous ne faisons pas qu’écouter,
nous voyons l’action des acteurs. Et nous autres, nous avons à regarder l’actions de ceux qui joue l’évangile au quotidien, à les soutenir, exemples de ceux qui consacrent leur vie à soutenir les plus pauvres, de ceux qui consacrent leur vie à soutenir la famille, à ceux qui consacrent leur vie à faire la paix autour d’eux. Nous avons donc le devoir d’encourager ceux qui vivent l’évangile, et tentent de rendre ce monde plus beau, de transfigurer ce monde.

Pierre, émerveillé du visage transfiguré de Jésus, parle de s'installer : « Maître, il est heureux que nous soyons ici ; dressons trois tentes... » ; « Pierre ne savait pas ce qu'il disait. »
Il n'est pas question de s'installer à l'écart du monde et de ses problèmes : le temps presse ; Pierre, Jacques et Jean, ces trois privilégiés, doivent se hâter de rejoindre les autres.
Car le projet de Dieu ne se limite pas à quelques privilégiés : au dernier jour, c'est l'humanité tout entière qui sera transfigurée ; comme dit Saint Paul dans la lettre aux Philippiens
(notre deuxième lecture) « nous sommes citoyens des cieux. »
 
De diverses sources

samedi 9 mars 2019

homélie du 1er dimanche de carême, le 10 mars
« Il fut conduit par l’Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à
l’épreuve par le démon… »
Pendant quarante jours, le Christ mène un combat. En effet, être tenté, ce n’est pas
seulement être attiré, séduit, provoqué par une réalité qui serait interdite ou mauvaise.
Être tenté, c’est entrer dans un combat contre le Tentateur, contre le démon.
Ce combat, Jésus le mènera jusqu’à l’heure de son agonie – un mot qui signifie
« combat ». Saint Luc nous en rend compte dans son récit de la Passion, que nous lirons le
dimanche des Rameaux : « Jésus sortit pour se rendre, comme d’habitude, au mont des
Oliviers, et ses disciples le suivirent. Arrivé là, il leur dit : « Priez pour ne pas entrer en
tentation. » Puis il s’écarta à la distance d’un jet de pierre environ. Se mettant à genoux,
il priait : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma
volonté qui se fasse, mais la tienne.  Alors du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait… »
Combat de Gethsémani, qui culminera sur la croix, lorsque les défis lancés au Crucifié
reprendront les tentations du désert : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Mais une question nous vient sûrement à l’esprit. Comment Jésus peut-il être tenté ?
Comme Jésus peut-il être tenté à la manière dont nous, les hommes, sommes tentés ?
« Si tu es le Fils de Dieu… », dit le démon à Jésus. Ce « si » est capital. Il signifie :
puisque tu es le Fils de Dieu, autrement dit : puisque tu es comblé d’un don inouï,
puisque tu es engendré par le Père, puisque tu es son enfant bien-aimé, alors ordonne à cette pierre de devenir du pain !
La tentation ne porte pas sur la séduction du mal, mais sur ce que Dieu me donne.
Être tenté ne consiste pas à être fasciné par le mal pour lui-même,
mais à être tellement fasciné par le don de Dieu que j’en viens à oublier le Donateur. S’incliner devant le démon, c’est mettre la main sur le don de Dieu en écartant Dieu qui donne. Et faire un peu comme le démon s’approprier ce qui en fait n’est pas a nous :
« Je te donnerai tous ces royaumes car cela m’appartient » dit le démon à Jésus.
Du coup, nous comprenons que la tentation sera toujours à la mesure des dons que
nous avons reçus de Dieu. Plus les dons que j’ai reçus seront importants et plus la tentation
sera redoutable.
Le démon éprouve le Christ en lui faisant miroiter sa condition de Fils de Dieu et en lui
demandant d’oublier Celui de qui il tient cette condition : « Allez, tu te rends compte,
tu es le Fils de Dieu, donc tu peux faire de cette pierre du pain… ».
Le don et le donateur sont étroitement lié, il y a un service après vente si je puis m’exprimer ainsi. C’est quoi un service après vente, c’est quand un marchand fourni une machine à son utilisateur, il lui garanti de l’aider à son bon fonctionnement.
Dieu nous fait un don et il nous garanti à ce qu’il soit bien exercé et trop souvent nous voulons faire sans lui, je suis doué pour une certaine chose et j’en fais mon affaire plutôt que de le mettre au service de la communauté, ou alors je le fais payer très cher.

Les apôtres, eux aussi, seront tentés sur les dons reçus, et en particulier sur le don par
excellence qu’est la foi au Christ. Mais ils seront portés et fortifiés par la prière de leur
Maître : « Simon, Simon, dit Jésus à Pierre, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ; mais moi, j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas »
La tentation sur les dons reçus, et tout spécialement sur le don de la foi au Christ,
est aussi la nôtre. Mais dans ce combat nous ne sommes pas seuls, il nous accompagne tous les jours de notre vie : le Christ a été victorieux du mal et du malin pour qu’à sa suite – par lui, avec lui, en lui – nous soyons vainqueurs et témoin de l’action de l’Esprit Saint dans le monde. Vu les l’actualité de l’Eglise dans le monde ces temps-ci, il serait bon que nous portions nos efforts de carême non seulement d’une manière personnelle, mais aussi d’une manière communautaire, ecclésiale. Les médias se plaisent à montrer des prêtres, religieux et religieuses qui n’agissent pas selon la morale de l’Eglise et même d’une manière honteuse qui nous choque. Il est juste de dénoncer ces comportements.
Cependant nous devons témoigner de l’Evangile qui nous habite et de l’Esprit Saint qui agit en nous.
Et c’est en plusieurs lieux de la paroisse que nous pouvons le faire.
C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaîtra pour mes disciples.

Le combat contre le démon est un combat de chaque jour. Mais chaque jour Jésus,
 le Vainqueur du démon nous donne sa grâce et nous invite à nous tourner vers son Père et notre Père et à lui dire : « Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal » !

de diverses sources

vendredi 1 mars 2019

homélie du dimanche 3 mars

La Parole de Dieu nous invite aujourd’hui à la sagesse, et la Bible fourmille de paroles de sagesse humaine. La première lecture que nous venons d’entendre est tiré d’un livre de sagesse appelé naguère « l’Écclésiastique » et aujourd’hui le « Siracide ». Un des rares livres dont on connaît l’auteur, Ben Sirac, qui vivait à Jérusalem vers l’an 200 avant Jésus Christ. Ce que nous lisons de lui sous la forme de dictons est savoureux et donne envie de le découvrir dans nos Bibles. Curieusement il s’appelait Jésus Ben Sirac.
« Quand on secoue le tamis, il reste les déchets ;
de même, les petits côtés d’un homme apparaissent dans ses propos.
Le four éprouve les vases du potier ;
on juge l’homme en le faisant parler. »
Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que date la sagesse.
Souvenez-vous de ce passage de l’évangile de Luc, Jésus de Nazareth grandissait en taille et en sagesse, sans doute ses parents furent-ils eux aussi des sages. Dans les villages,
en son temps, les charpentiers étaient hommes d’expérience constructive, disait-on.
Dans son Évangile, Luc nous propose un condensé de quelques paroles de sagesse sous forme de dictons ou de paraboles que Jésus adresse à la foule,
dont fait partie l’Evangile que nous avons lu aujourd’hui :
« Il leur dit encore en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?
Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère,
alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?
Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit :
on ne cueille pas des figues sur des épines ;
on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. »
Paroles aussi de sagesse de la part de Jésus.
Sois sage, dit-on souvent aux enfants, pour avoir la paix. C’est-à-dire sois conforme, tiens-toi bien, sois soumis, sois poli. Être sage ce n’est pas forcément cela. De vrais sages peuvent passer pour des fous. C’est ce qui arriva à Jésus. Ses parents vinrent un jour le chercher parce que, pensaient-ils, il avait perdu la raison. « Ta mère et tes frères de cherchent, lui dit-on »
Pour les scribes, les prêtres et les pharisiens, Jésus aussi a pu passer pour un fou pour ce qu’il disait. Ainsi, des vrais sages peuvent déranger, et ceux qui passent pour fous peuvent être plus sages que ceux qui les jugent ainsi.
Saint Paul parlait aux Corinthiens de la folie de Dieu et de l’Evangile et il ajoutait :
« Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages. » (1 Co 1 19-27) Aujourd’hui il leur rappelle leur condition humaine et divine aussi, parce que destinés à revêtir l’immortalité.
« Il faut en effet que cet être périssable que nous sommes
revête ce qui est impérissable ;
il faut que cet être mortel revête l’immortalité.
La sagesse humaine dans toutes les cultures est une trace de la sagesse de Dieu en l’homme, sans laquelle, depuis longtemps, l’homme aurait disparu de la terre. »
La sagesse est comprise comme étant le bon sens, la distance et le recul,
 le sens de l’observation, le fruit d’une méditation et d’une réflexion.
C’est une denrée qui se faire rare dans notre monde rationnel, matérialiste et financier.
La sagesse est une qualité humaine peut-être plus répandue dans notre monde rural où l’on peut observer la vie de la nature, regarder les étoiles pendant la nuit quand le ciel est clair,  que chez ceux qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas, qui oublient leur condition humaine et leur fragilité, qui se soûlent d’arrogance et de prétention.
La sagesse était naguère le privilège des anciens dans les familles.
Ils pouvaient être sages parce qu’ils étaient expérimentés.
Le mot sagesse en français traduit le mot latin “sapientia”; du verbe “sapere” goûter.
On peut remarquer à ce sujet la saveur des paroles de Jésus dans l’Évangile, parfois pleines d’humour. Elles s’appuient sur les choses les plus concrètes de la vie : la paille et la poutre, l’arbre et les fruits, les figues et les épines. Elles mettent en mouvement aussi le corps :
on les voit, ces deux aveugles qui se tiennent par la main et tombent dans un trou et l’on sourit même de leur malheur. On se reconnaît tellement aussi dans celui-là qui regarde la paille dans l’œil de son frère et ne remarque pas la poutre dans le sien. On rit à la pensée qu’un imbécile voudrait vendanger du raisin sur les ronces, qu’il confonde les sarments de la vigne et la tige courbe de la ronce, la grappe de raisin et la grappe de mûre. Les ronces peuvent porter de bons fruits, pour la confiture peut-être, mais pas pour le vin.
Le langage imagé des paraboles et des proverbes détend l’esprit, donne à la vie la saveur de l’humour, et permet de prendre de la distance vis-à-vis des choses parfois les plus graves, donne de l’espace à notre vie.
 Puisque ce que dit la bouche c’est ce qui déborde du cœur, faisons de notre cœur une malle souriante pleine de trésors de sourire, de bienveillance et de lumière.
Jésus nous révèle ce qu’est la sagesse évangélique.
De diverses sources