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samedi 27 mai 2017

homélie du 7ème dimanche de Pâques
L’attitude de prière est fondamentale pour recevoir l’Esprit Saint car elle nous établit dans une totale disponibilité au don de Dieu.
Nous venons de fêter l’Ascension et nous nous dirigeons vers la Pentecôte que nous célèbrerons dimanche prochain. Autrement dit nous sommes dans le temps de l’attente de la réalisation de la promesse faite par Jésus à ses disciples de leur envoyer l’Esprit Saint.
 « Après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel, les apôtres retournèrent du mont des Oliviers à Jérusalem… et montèrent à l’étage de la maison ; où ils se tenaient tous. »
Mettons-nous  avec les apôtres au Cénacle. Le Seigneur est remonté auprès de son Père tout en nous promettant de ne pas nous laisser orphelins et de revenir vers nous (Jn 14, 18).
Mais nous ne savons pas encore avec précision en quoi consistera ce nouveau mode de présence du Seigneur à nos côtés, qui est purement spirituel.
Nous savons seulement que « nous allons recevoir dans les jours qui viennent,
 une force, celle du Saint Esprit, qui viendra sur nous » (Ac 1, 8).

Pour bien comprendre qui est l’Esprit Saint, la prière sacerdotale de Jésus,
dans l’évangile de ce dimanche, nous est d’un grand secours.
En effet, Jésus, avant d’entrer dans sa passion, lève les yeux vers son Père et commence à s’adresser à lui en ces termes :
« Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie. »
Cette gloire c’est la révélation de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, c’est la révélation de la relation qu’il y a entre les trois personnes de la trinité, relation dont nous avons part et qui nous fait entrer dans cette gloire.
Nous comprenons comment, à la Pentecôte, le Fils glorifie le Père, lorsqu’il envoie l’Esprit qui révèle le Père plein d’Amour et de tendresse et qui fait que chacune de nos vies se trouve sanctifiée par sa présence aimante et miséricordieuse. A la Pentecôte, le cœur des croyants, animés par l’Esprit Saint, peut se tourner vers celui qui nous réconcilie avec le Père pour l’appeler à nouveau « Abba, Père… ».

La liturgie de ce dimanche nous invite à prier avec insistance tout au long de cette semaine pour que le Fils glorifie le Père en chacune de nos vies par le don de l’Esprit Saint.
Tout procède du Père, qui glorifie son Fils en lui communiquant sa propre vie dans l’Esprit. Le Fils à son tour, grâce au pouvoir qu’il a acquis sur toute chair par son incarnation, glorifie son Eglise en répandant sur elle ce même Esprit par lequel elle lui est unie, la coupe déborde des grâces de Dieu, ce n’est pas simplement l’ensemble des baptisés qui profitent de l’Esprit de Dieu, mais ce sont tous les hommes, même les non chrétiens qui se trouve à proximité de cette grâce qui est donné à l’Eglise corps du Christ.
C’est ainsi que la gloire de Dieu descend du ciel sur terre.


Comme les Apôtres qui d’un seul cœur, au Cénacle, participaient fidèlement à la prière avec Marie (Cf. 1ère lecture), désirons ardemment que l’Esprit vienne en nous pour nous glorifier. Désirons que le nom du Père soit sanctifié en chacun de nous, en d’autres termes que « nous soyons saints et immaculés en sa présence, dans l’amour » (Cf. Ep 1, 4)
L’attitude de prière est fondamentale pour recevoir l’Esprit Saint car elle nous établit dans une totale disponibilité au don de Dieu.

Rappelons-nous aussi que c’est d’abord par son exaltation sur la Croix que le Père a glorifié le Fils. Autrement dit, la conséquence s’impose à nous : c’est à travers les souffrances voire les persécutions qui nous seront imposés ici-bas à cause de notre appartenance au Christ que le Père nous glorifiera (Cf. 2ème lecture). Le Père nous glorifiera parce que dans ces moments d’épreuves nous seront unis au Christ. Il nous glorifiera parce qu’il fera reposer sur nous son Esprit qui fait de nous des fils nous faisant goûter déjà la vie éternelle qu’il veut nous donner en plénitude.
En retour, notre témoignage glorifiera le Père car il manifestera à la face du monde le visage de Celui qui donne sens à toute notre vie. Notre témoignage se fera alors porteur de vie éternelle pour ceux qui nous verrons.
« La vie éternelle, c’est de te connaître toi le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Cf. Evangile).

De diverses sources

mercredi 24 mai 2017

Homélie du Jour de l’Ascension
Quarante jours après Pâques, nous fêtons l’Ascension de Jésus ressuscité. C’est le jour où il s’éleva au ciel et disparaît au regard de ses apôtres. Comme eux, nous avons notre regard tourné vers le ciel. Mais en même temps, nous ne devons pas oublier de regarder vers la terre qui nous attire, qui attire notre corps ; c’est le message de l’ange aux apôtres : « Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » En d’autres termes, nous chrétiens, nous sommes « citoyens du ciel » ; nous marchons ici-bas, nos pieds collés à la terre, mais notre tête plus près du ciel notre patrie définitive. Oublier notre foi au Christ ressuscité serait pour nous un aveuglement mortel, comme mettre notre tête sous nos pieds. Mais cela ne doit pas nous faire négliger la mission confiée par le Christ : « Allez donc, de toutes les nations,
faites des disciples… »

Tout au long des cinquante jours du temps pascal, nous fêtons le Christ mort et ressuscité ; c’est le grand passage de Jésus vers son Père. Cette période est là pour raviver et fortifier notre foi. L’évangile nous dit que les disciples étaient encombrés par le doute. Mais si le Christ ressuscité est resté visible quarante jours, c’est précisément pour les faire passer du doute à la foi. N’oublions pas que le vendredi saint, ils ont subi un grave traumatisme.
Ils ont vu leur Maître mis à mort sur une croix et enfermé dans un tombeau. Pour eux,
c’était la fin d’une espérance. Mais voilà que le jour de Pâque, Jésus ressuscité les rejoint.
Sa première parole est un message de paix.

C’est ce message d’espérance que nous avons à transmettre à notre monde. Beaucoup vivent dans l’indifférence. D’autres sont hostiles à la foi chrétienne. Ils sont également nombreux ceux et celles qui sont douloureusement marqués par la souffrance, la maladie, le découragement.
Mais nous pouvons aider les autres dans les moments difficiles de leur vie. Nous pouvons leur communiquer l’espérance qui nous anime, cela ne sera possible que si nous l’entretenons en nous. Il ne suffit pas de regarder ce qui va mal dans le monde. Il nous faut aussi regarder vers le ciel. Des moments de ressourcement sont nécessaires. Se ressourcer, c’est prendre du temps pour la prière ; c’est se nourrir de la parole de Dieu et de l’Eucharistie. C’est surtout se rappeler que l’Esprit Saint nous précède dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route.
A la suite des apôtres, nous sommes envoyés pour proclamer la bonne nouvelle à toute la création. Le jour de l’Ascension, c’est le temps de l’Eglise qui commence. Ce que Jésus a fait, l’Eglise doit le continuer. Il a pardonné ; l’Eglise pardonne par le sacrement de la réconciliation. Jésus a donné l’Esprit Saint ; l’Eglise le donne par le sacrement du baptême, celui de la confirmation et celui de l’Ordre et du mariage. Pour cette mission, nous ne sommes pas seuls. Jésus reste avec nous. Le principal travail, c’est lui qui le fait dans le cœur des hommes.
En venant à l’église, nous nous imprégnons de l’amour qui est en Dieu ; puis nous sommes envoyés pour le communiquer autour de nous. Le monde doit pouvoir découvrir en nous quelque chose de l’amour passionné de Dieu pour tous les hommes. Il est important que notre cœur soit de plus en plus accordé à son infinie tendresse pour l’humanité.
Alors, ne perdons pas une minute. C’est à chaque instant que nous avons à rayonner de cette lumière qui vient de lui.

Cette fête vient donc nous rappeler le but de notre vie. Nous avons pris l’habitude de parler du « pont de l’Ascension ». Quatre jours de congé, c’est très apprécié. Mais en parlant de pont, on ne croyait pas si bien dire. Avec Jésus, l’Ascension est un pont qui nous permet de passer d’une rive à l’autre ; nous sommes en marche vers ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume des cieux ; c’est là qu’il veut rassembler tous les hommes. C’est cette bonne nouvelle que nous avons à annoncer aux hommes et aux femmes de notre temps. Rien ne doit l’arrêter. Les violences, les guerres, les attentats, les catastrophes n’auront pas le dernier mot. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire sur la mort et le péché.
Nous sommes à dix jours de la Pentecôte. Les apôtres en ont profité pour faire une retraite. Avec eux, nous te supplions, Seigneur : Envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre.

D’après diverses sources

samedi 20 mai 2017

Homélie du 6ème dimanche de Pâques année A
 « Ce Dieu caché, cette force mystérieuse, qui a le visage de l'amour »
« Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements ... Celui qui a reçu mes commandements, et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime » (Jn 21,15 ...21). Il y a des mots forts dans cet évangile, des mots qui nous interpellent « Amour et commandement »
Mais ce mot français « amour » je ne l’aime guère, c’est paradoxal me direz-vous !
Je ne l’aime pas trop, car il est plein de confusion, il veut dire trop de choses car on n’aime pas les bonbons comme on aime ses parents, on n’aime pas jouer au tennis comme on n’aime sa famille. Pourtant on emploie le même mot.
L’encyclique du pape Benoît XVI « Dieu est amour » Nous précise de quel amour Dieu nous aime, car il part de l’origine du texte de l’évangile qui est en grec et cette langue distingue
le mot amour en trois mots différents : l’amour d’amitié, l’amour érotique, et l’amour charitable, fraternel.
C’est de ce dernier dont nous parle Jésus.
Dans le discours après la Cène le mot amour est marié à celui de commandement :
« Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements ... Si quelqu'un m'aime
il restera fidèle à ma parole » (v.23). Ces deux mots-là peuvent-ils faire bon ménage ?
Qu'est-ce qu'un amour qui est soumis à un commandement ? le mot Parole est quelquefois aussi compris comme commandement: « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ». Cependant, la parole suggère le dialogue davantage que le commandement intransigeant.
La parole attend une écoute réceptive, elle guette une réponse. Dans la bouche de Jésus :
« Si vous m'aimez ... » n'est pas un ordre. C'est une demande, une prière : « Simon fils de Jean, est-ce que tu m'aimes ? Plus que ceux-ci ? » La réponse de Pierre vient en écho :
« Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais.» Alors le Seigneur lui donne une réponse, une mission : « Sois le berger de mes agneaux » (Jn 21,17). Ainsi Jésus ne cesse de poser la question à chacun de nous: Est-ce que tu m'aimes ? De cet amour dont je vous ai aimé tout au long
de notre vie communautaire.
 Mais nous, quelle réponse allons-nous faire à cet appel de communion avec Dieu ?
La preuve de notre amour pour Lui, ce sera un amour qui se traduira en actes: « Je vous donne un commandement nouveau: c'est de vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13.14). Dans sa première épître, st Jean insiste: « C'est à ceci désormais que nous connaissons l'amour: lui, Jésus a donné sa vie pour nous; nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères » (1 Jn 3,16). Un amour qui se traduira en actes dans la vie quotidienne en pratique de justice, de fraternité, de compassion, de pardon, de don de soi.

La fidélité: un amour qui affronte l'épreuve de la durée. Un amour qui se donne et qui engage pour la vie. Un amour durable. Un amour fidèle: « Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements » (14,15). Combien de fois dans les infidélités l’amour laisse place au désir du plaisir égoïste.
Le Christ appelle ceux qui veulent marcher à sa suite à un choix sans retour en arrière :
« Quiconque met la main à la charrue puis regarde en arrière n'est pas fait pour le Royaume de Dieu » (Luc 9,62).
La fidélité est une ascèse quotidienne, qui nécessite, certains jours, de l'héroïsme.
Cependant, nous demander cela, à nous qui ne sommes justement pas des héros?
C'est pourquoi, lorsque le disciple s'engage à la suite de Jésus, répondant à un appel,
il aura conscience de sa fragilité. Aussi devra-t-il puiser sa force dans la confiance de Celui qui  a appelé : « Si vous m'aimez... moi je prierai le Père et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous: c'est l'Esprit de vérité » (v. 16-17) Mis ainsi en communion avec Dieu le serviteur fidèle peut compter sur l’amour infini de Dieu :
« Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous ... vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que mon Père est en moi, et moi en vous » (v. 18 et 20). Le disciple serviteur, qui reste fidèlement à l'écoute de l'Esprit de vérité, ce disciple est entraîné dans une dynamique, aspiré par un Souffle, dans une ronde qui fait danser dans une même communion le Père,
le Fils et l'Esprit: « Si quelqu'un m'aime ... mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui,
nous irons demeurer auprès de lui » (v. 23).
 A quelques jours de la fête de la Pentecôte nous sommes invités à accueillir l’Esprit Saint et à répondre à l’amour du Christ qui s’est donné pour le salut du monde. Prions-le pour qu’il nous transforme au plus profond de nous-mêmes pour nous aider à vivre et à aimer comme lui et avec lui. Amen

De diverses sources

vendredi 19 mai 2017

Homélie du 5ème dimanche de Pâques année A
Jésus n’est venu sur terre et vivre sa Pâque, uniquement pour avoir la joie de nous accueillir un jour dans la maison de « son Père et notre Père, de son Dieu et notre Dieu »
Les disciples sont « bouleversés », car ils commencent à comprendre que le chemin de leur Maître va passer par la mort ; et eux qui le suivent se voient entrer à sa suite aussi dans la mort. Jésus les rassure par une parole que nous pourrions traduire comme suit :
« De même que vous croyez au Dieu d’Israël, qui a sauvé son peuple en lui faisant traverser la Mer Rouge à la suite de Moïse, croyez aussi en moi, car je m’apprête à vous sauver d’une manière définitive en traversant pour vous les grandes eaux de la mort ».
En parlant ainsi, Jésus annonce non seulement que la mort ne pourra le retenir puisqu’il prendra pied sur l’autre rive, celle de la vie définitive, mais il révèle également qu’il va réaliser cet exode pour ses disciples,
comme un nouveau Moïse ouvrant le passage devant le nouveau peuple de Dieu.
Pas un instant Jésus ne se préoccupe de lui-même, de sa Passion désormais proche ;
il cherche uniquement à rassurer ses disciples sur leur sort. Quant à lui, il ne part pas pour l'inconnu : il rentre chez lui au terme d'un long voyage. Comment ne serait-il pas heureux à la veille de retrouver « la maison de son Père » ! Sa joie déborde malgré la dureté du chemin qu’il s’apprête à prendre. Pas l’ombre d’une amertume pour l’incompréhension persistante de ses compagnons de route ;  son bonheur ne sera total que lorsqu'ils partageront sa joie.
Il part en premier pour nous préparer une place et s’assurer que tout soit prêt pour notre arrivée ; et lorsque nous le rejoindrons, il viendra personnellement nous accueillir, pour nous prendre avec lui et chez lui.
Jésus n’est venu sur terre et vivre sa Pâque, uniquement pour avoir la joie de nous accueillir un jour dans la maison de « son Père et notre Père, de son Dieu et notre Dieu »
Mourir ce n'est pas, comme le pensaient les Juifs, descendre dans les entrailles de la terre, pour y mener une vie ténébreuse ; ce n'est pas, comme le prétendent certains athées, restituer à la nature sa propre matière organique pour une utilisation ultérieure par d'autres êtres vivants. Pour les croyants, mourir c’est « entrer dans la vie » (Ste Thérèse de l’Enfant Jésus), c'est aller demeurer avec le Christ dans le sein du Père, partageant sa propre vie divine.
Dans sa Lettre encyclique sur l'espérance, le pape Benoît XVI constate que certaines personnes ne désirent pas la vie éternelle : elles semblent même en avoir peur ! Probablement parce que nous ne réussissons pas à penser à la vie éternelle où ce qui est mortel n’aura pas lieu d’être. La vie éternelle, dit l'Encyclique, sera une « immersion dans l'océan de l'amour infini ». La vie éternelle est une pleine communion, corps et âme, avec le Christ ressuscité, dont nous partagerons la gloire et la joie.
La question de Thomas est celle du vrai disciple, soucieux de suivre et de rejoindre au plus vite son Maître. Elle permet à Jésus de nous donner cette magnifique réponse :
« Je suis le chemin, la vérité, la vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi ».
Jésus est aussi la porte qu’il faut franchir, pour accéder à la « maison du Père »,
terme de notre pèlerinage à sa suite.
Ce qui nous renvoie à l’Evangile de dimanche passé : d’une part, le Bon Berger passe par la porte à la tête de son troupeau (Jn 10, 4) ; de l’autre il est aussi la porte des brebis, qui donne accès aux pâturages où elles pourront « aller et venir » (Jn 10, 9).
« Celui qui m’a vu a vu le Père » ; c'est-à-dire : celui qui dans la foi accueille la Parole du Fils, connaît aussi le Père dont Jésus révèle le vrai visage.
Tel est l’inouï de l’Evangile : Dieu, l'invisible, l'inaccessible,
l’Au-delà de tout, veut être connu, rencontré, aimé en son Verbe incarné.
Franchi ce seuil, toutes les audaces sont permises au croyant :
« Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi, voire de plus grandes ». Chacun d’entre nous a pour vocation de révéler un aspect de l’infinie tendresse du Père,
« qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (2nd lect.) ;
c’est ainsi que nous deviendrons des « pierres vivantes du Temple spirituel »
 édifié sur la « Pierre angulaire » : le Christ.
Comme les disciples après la Pentecôte, « approchons-nous du Seigneur Jésus » (2nd lect.)
« remplis de foi et d’Esprit Saint » (1ère lect.), et devenons ce que nous sommes :
« la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu », chargé d’annoncer à tous les hommes que Jésus est le vrai chemin, celui qui donne accès à la vie éternelle. Le Seigneur nous redit, à nous et à tous ceux à qui nous nous adresserons :
« Je vous ai révélé cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie »

« Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté, celle qui consiste à tout accueillir avec action de grâce de ta main. Devenant toujours plus transparents à ton amour, à l’image de Jésus, nous pourrons alors vivre de ta vie et être des témoins crédibles de la Bonne Nouvelle de ton amour miséricordieux pour tous les hommes nos frères. »

D’après diverses sources


vendredi 5 mai 2017

Homélie  dimanche des vocations
En ce dimanche des vocations, l’Eglise nous invite à  réfléchir et à considérer avec une foi plus profonde le problème du manque de prêtres. Nous sommes bien conscients que la problématique des vocations est plus vaste que les vocations de prêtres ; il y a aussi les diacres, la vie religieuse, les vocations laïques. Mais aujourd’hui, nous nous en tiendrons à la question du prêtre. Pourquoi a-t-on besoin de prêtres? La réponse découle encore trop souvent de cette autre question: que fait le prêtre? «Qui d’autre s’occuperait de la prédication, de la liturgie et des sacrements? Qui d’autre dirigerait les communautés au nom du Christ? C’est pour cela qu’il faut effectivement des prêtres.» Pareille réponse va-t-elle vraiment au fond des choses? Les prêtres sont davantage que ce qu’ils font. D’ailleurs vous voyez bien que les laïcs arrivent tout aussi à assurer des tâches qui autrefois étaient réalisées par le prêtre, comme la catéchèse, les sépultures, et bien d’autres choses encore.  Un prêtre est davantage que ce qu’il «fait». Un regard de foi nous invite à creuser plus profondément: dans la personne du prêtre, c’est le Christ qui se rend présent aux hommes d’une manière bien particulière ; en chaque prêtre, c’est le Seigneur Jésus lui-même qui parle, qui célèbre et qui agit. Non pas que le prêtre soit meilleur ou plus saint que les autres, mais bien parce que, sans mérite aucun de sa part, il a été appelé à pareil service. Tout comme Jésus fit au cours de sa vie terrestre le choix de douze hommes parmi la multitude de ses disciples afin que ceux-ci le suivent de plus près et aient part à sa mission, de même en est-il encore aujourd’hui : dans la communauté des baptisés, le Seigneur en appelle quelques-uns à qui Il confie son oeuvre d’une manière toute particulière. Ils ne valent pas mieux que les autres, mais sont différents. L’Eglise ne peut donc s’en passer. Dieu s’est-il endormi pour ne plus appeler autant de prêtre alors qu’il y a un siècle ?
La prière est une condition incontournable. «La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson» (Mt 9,37). Si Jésus — le propre Fils de Dieu — a déjà dû en faire la demande à son Père, combien plus le devons-nous? Car des prêtres, nous ne pouvons pas en faire, il nous faut les obtenir, même si les prêtres étaient mariés, on ne pourrait pas être prêtre de père en fils. Et on n’obtient rien sans « demander ». Mais on ne demande pas à Dieu quelque chose comme un enfant demande un bonbon à sa maman. Dans la prière il faut se mettre en désir de communion avec Dieu, désirer cette union à Dieu, et parce que nous désirons l’amour de Dieu, il nous le donnera comme il a toujours donné à son peuple quand il l’a désiré : Le peuple hébreux en esclavage en Egypte a reçu Moïse comme pasteur pour le conduire en terre de liberté. Plus tard les Juifs envahis par les Romains ont reçu Jésus Christ pour eux et pour tous les peuples afin qu’ils soient libérés une fois pour toute du péché et de la mort. C’est ainsi que c’est au nom de Jésus Christ que les prêtres célèbrent les sacrements pour donner la grâce de Dieu. Il faut donc reconnaître qu’il y a un manque à combler en nous Dieu seul le combler. Mais s’il l’homme est enfermé dans ses satisfactions matérielles,
il ne laisse pas la place à Dieu pour venir chez lui et il n’y a donc pas besoin de prêtre pour donner la grâce de Dieu.
Alors pouvons-nous prétendre en toute honnêteté que dans notre Eglise nous prions vraiment pour des prêtres?
Le cardinal Danels disait : Nous devons dès lors prier bien davantage pour avoir des prêtres et de préférence, le faire ensemble. Mais prier ne suffit pas. Les prêtres sont issus de communautés et, plus en amont encore, d’une famille. Ils sont comme les fruits d’un arbre. Et il n’y jamais de fruits sans floraison préalable. Or, quand est-ce qu’une communauté «fleurit»? Et une famille, quand fleurit-elle? Une floraison divine n’advient que là où se vit une passion pour le Christ. Là où le Christ est aimé, règne le printemps, et les fruits sont en attente dans leurs bourgeons: là où parents et enfants ont une intimité avec le Christ, là où ils portent en eux comme une blessure d’amour qui leur fait dire: «Je l’aime et je n’y peux rien : c’est plus fort que moi». Là où l’on écoute volontiers les paroles du Maître et où elles viennent naturellement sur les lèvres, là où l’on s’entretient volontiers avec Lui, là où l’on a le coeur sensible, c’est là que naissent des vocations.
Dans les familles et les communautés qui sont touchées par le Christ, la porte est toujours grande ouverte pour les enfants et les humbles, ainsi que pour les pauvres et les malades. Cette sensibilité du coeur pour tout ce qui est petit, est une qualité essentielle du terrain où germent les vocations. Les vocations sacerdotales ne germent que là où les pauvres sont admis et invités à s’asseoir. Parce qu’un prêtre porte en lui le désir — qui est avant tout celui du Christ — de «donner la vie», il y a en lui quelque chose de tout à la fois «paternel et maternel». Le foyer où une vocation à la prêtrise se développe le mieux — telle une plante qui pousse dans un jardin — est donc la famille où l’homme est vraiment père et la femme pleinement mère. Le souci pour de nouveaux prêtres commence par le souci d’avoir de bons pères et mères de famille. Car l’amour qui anime le prêtre, agit d’abord en eux. Qui aime le Christ aime aussi l’Eglise. En effet, celui qui aime la tête, aime également les membres.
Ils ne peuvent être séparés l’un de l’autre. Certes il y a dans l’Eglise de l’indifférence,
des compromis, de la suffisance et du péché. Certaines critiques sont dès lors justifiées.
Il faut aussi constater que l’on est souvent plus attaché à l’Eglise en prenant de l’âge. Cependant, il y a un lien direct entre l’amour pour l’Eglise dans nos communautés et familles et la question des vocations. N’est-ce pas des mains de l’Eglise que nous recevons tout: l’Ecriture, les sacrements, notre paroisse, nos frères et soeurs dans la foi? Nous ne pouvons pas avoir Dieu pour Père, si nous n’avons pas l’Eglise pour Mère. Les prêtres proviennent de lieux où règne un goût profond pour la vie intérieure et pour la joie de se recueillir.
Ils surgissent là où l’on prie également régulièrement pour autrui. En effet, ce sont les intentions du monde entier qui passent par le coeur d’un prêtre afin d’être portées devant Dieu.  Moïse qui intercède sur la montagne pour son peuple? Comment donc pourrait-il intercéder, si personne ne lui a jamais appris à le faire? Finalement le terreau d’où jaillissent les vocations à la prêtrise se caractérise toujours par la discrétion, le sens de l’accueil et la joie évangélique. C’est aussi un lieu où l’on est disposé à porter le fardeau de l’Evangile.
Qui donne beaucoup, dit Jésus, reçoit beaucoup en retour (cf. Mt 19,29).
Il y a davantage de joie dans le partage et dans la confiance en un Dieu qui veille sur nous que pour tous les oiseaux du ciel et les lys des champs. Comme Jésus nous a demandé de le faire, nous voulons dès lors demander au Père des vocations. Mais nous Lui demandons aussi des communautés et des familles où le Christ et son Eglise sont passionnément aimés, où les pauvres et les petits sont les bienvenus, où résident de bons pères et de bonnes mères de famille tout à la fois pieux, discrets et accueillants, et où règnent la joie et la confiance parce que Dieu veut être notre Père à tous. C’est de là que peuvent venir et que viendront des prêtres. Mais ces communautés et ces familles, il nous faut les demander à Dieu en nous mettant dans une attitude de communion avec lui.
Seigneur, c’est ce que nous désirons au cours de cette eucharistie.


De diverses sources