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dimanche 26 novembre 2017

homélie de la fête du Christ Roi de l'Univers le 26.11.2017
Christ Roi de l’univers, je vois toujours cette statue du Christ Roi surplombant Rio de Janeiro. Mais les textes liturgiques de ce jour nous disent qu’il n’est pas un roi à la manière des grands de ce monde. Il ne faut pas confondre puissance politique d’un roi avec méchanceté, puissance de vie ou de mort que le roi aurait sur ses sujets, ça ce sont les rois de la Terre et ceux qui gouvernent. Jésus nous est présenté comme le berger qui rassemble. C’est cette bonne nouvelle que nous lisons dès la première lecture dans le livre d’Ézéchiel ; Dieu promet d’aller chercher la brebis perdue et d’en prendre soin : « C’est moi qui ferai paitre mon troupeau et qui le ferai reposer ». C’est ainsi que Dieu manifeste toute sa bonté. Cette bonté qu’il promet devient réalité avec la venue de Jésus dans le monde.
Tout l’Évangile nous montre qu’il se reconnaît à travers les plus humbles.
Il accomplit sa promesse en leur manifestant sa sollicitude.
Saint Paul dans la seconde lecture, rappelle que le Christ ressuscité est présent au cœur de nos vies. Il est vainqueur de toutes les puissances du mal et de la mort, autrement dit de la méchanceté. Il veut nous associer tous à sa victoire. Il marche à la tête de cette immense foule qui monte vers Dieu. Voilà cette bonne nouvelle qui doit raviver notre espérance.
L’Évangile s’ouvre avec une perspective grandiose : Jésus annonce que « le Fils de l’homme reviendra dans la gloire ». Tous les anges seront avec lui ; il siègera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui. Ces nations vont disparaître pour former
un nouveau peuple selon le cœur de Dieu.
Dans cet Évangile, nous retrouvons l’image du berger qui rassemble. Par sa puissance,
il comble les fossés, il enlève les barrières, il réconcilie ceux et celles qui s’étaient éloignés. Tout au long de l’histoire, Dieu manifeste son désir de rassembler et de réconcilier. Reconnaître la royauté du Christ c’est bâtir des ponts plutôt que des murs, c’est lutter contre toutes les formes de discrimination et de rejet.
L’Évangile de ce jour nous rappelle donc que la proximité et la tendresse doivent être notre règle de vie. C’est à l’amour que nous serons jugés. Ce sont les paroles mêmes du Christ : « Venez les bénis de mon Père car j’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli… » Il faut se rappeler que ces paroles sont pour toutes les nations. Beaucoup sont surpris car ils ne se souviendront pas d’avoir eu ces gestes de bonté à son égard. Ils découvriront que ce qu’ils ont fait pour le plus petit de ses frères, c’est à lui qu’ils l’ont fait.
Le pape François nous rappelle que « le salut ne commence pas par la confession de la Royauté du Christ mais par l’imitation des œuvres de miséricorde par lesquelles il a réalisé son Royaume ; celui qui les accomplit montre qu’il a accueilli la Royauté de Jésus, car il fait place dans son cœur à la charité de Dieu. Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour, sur la proximité et la tendresse envers nos frères ». Ce qui fait la valeur d’une vie, c’est notre amour de tous les jours pour tous ceux qui nous entourent.
Par sa victoire sur la mort et le péché, Jésus nous a ouvert les portes du Royaume ;
mais il nous revient d’y entrer déjà à partir de cette vie en nous faisant proches du frère qui demande du pain, un vêtement, un accueil, une solidarité. À travers lui, c’est Jésus qui est là. Il nous promet de récompenser tout acte d’amour, si modeste soit-il. Tout homme qui vit dans l’amour appartient déjà à Jésus. Il est urgent que chacun de nous prenne ses responsabilités dans la construction du Royaume.
Le jugement vient nous rappeler la primauté des actes sur les paroles. Il ne suffit pas de dire, il faut agir. C’est chaque jour que nous avons à puiser à la source de Celui qui est l’Amour. C’est avec le Christ Roi de l’univers que nous apprenons à aimer comme il nous aime.
Et bien sûr, c’est en regardant vers la croix du Christ que nous commençons à comprendre : Jésus y a souffert l’emprisonnement, les blessures, la soif, le rejet. Il est allé jusqu’au bout du don. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». En ce jour, nous sommes tous invités à mettre nos pas dans ceux du Christ pour vivre éternellement.

De diverses sources

jeudi 23 novembre 2017

homélie du dimanche 18 novembre, journée du secours catholique
Partager avec les pauvres nous permet de comprendre l’Évangile dans sa vérité la plus profonde.
 Les textes bibliques de ce dimanche nous disent que nous avons tous une mission à remplir. Cette mission nous a été confiée par le Seigneur. Un jour, il reviendra et nous aurons à lui rendre des comptes. C’est chaque jour que nous avons à nous préparer à cette grande rencontre. Pour cela, nous ne sommes pas seuls. Le Seigneur lui-même est là au cœur de nos vies pour nous conduire sur le chemin de la sainteté.
Le livre des Proverbes (1ère lecture) nous parle de la femme vaillante, très appréciée pour ses qualités d’épouse et de mère ; elle fait le bonheur de son mari et de ses enfants.
Elle montre également ses qualités de cœur devant Dieu et devant le pauvre. Elle nous rappelle que nous avons à répondre à notre vocation présente.  Les bonnes œuvres dont nous parle cette lecture, c’est notre amour pour Dieu et notre engagement au service des autres.
La journée du Secours catholique est là pour nous le rappeler.
Le pape François nous adresse une lettre pour la 1ère journée mondiale du pauvre,
je vous en lie un extrait :
Ne pensons pas aux pauvres uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois la semaine, ou encore moins de gestes improvisés de bonne volonté pour apaiser notre conscience. Ces expériences, même valables et utiles pour sensibiliser aux besoins de nombreux frères et aux injustices qui en sont souvent la cause, devraient introduire à une rencontre authentique avec les pauvres et donner lieu à un partage qui devient style de vie. En effet, la prière, le chemin du disciple et la conversion trouvent, dans la charité qui se fait partage, le test de leur authenticité évangélique.
Et de cette façon de vivre dérivent joie et sérénité d’esprit, car on touche de la main la chair du Christ. Si nous voulons rencontrer réellement le Christ, il est nécessaire que nous touchions son corps dans le corps des pauvres couvert de plaies, comme réponse à la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Le Corps du Christ, rompu dans la liturgie sacrée, se laisse retrouver, par la charité partagée, dans les visages et dans les personnes des frères et des sœurs les plus faibles. Toujours actuelles, résonnent les paroles du saint évêques Chrysostome : « Si vous voulez honorer le corps du Christ, ne le méprisez pas lorsqu’il est nu ; n’honorez pas le Christ eucharistique avec des ornements de soie, tandis qu’à l’extérieur du temple vous négligez cet autre Christ qui souffre du froid et de la nudité »

Nous sommes appelés, par conséquent, à tendre la main aux pauvres, à les rencontrer,
à les regarder dans les yeux, à les embrasser, pour leur faire sentir la chaleur de l’amour qui rompt le cercle de la solitude. Leur main tendue vers nous est aussi une invitation à sortir de nos certitudes et de notre confort, et à reconnaître la valeur que constitue en soi la pauvreté.
Que cette nouvelle Journée Mondiale, par conséquent, devienne un appel fort à notre conscience de croyants pour que nous soyons plus convaincus que partager avec les pauvres nous permet de comprendre l’Évangile dans sa vérité la plus profonde.

Les pauvres ne sont un problème : ils sont une ressource où il faut puiser pour accueillir et vivre l’essence de l’Évangile.
La journée du Secours catholique nous donne l’occasion de répondre à cet appel du Seigneur. Depuis 1946, cette structure s’efforce de rayonner la charité. Dans chrétiens s’organisent pour faire reculer tout ce qui déshumanise. Malheureusement, les pauvres sont trop souvent victimes de préjugés. Nous vivons dans un monde dur et violent.
Un jour, la question nous sera posée : « Qu’as-tu fait de ton frère ? » N’oublions pas,
ce qui donne de la valeur à notre vie, c’est notre amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent.
En ce jour, nous pouvons reprendre l’oraison du missel : « Accorde-nous, Seigneur,
de trouver notre joie dans notre fidélité car c’est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tous biens. Amen.

De diverses sources

dimanche 12 novembre 2017

homélie du 11 novembre

Nous voici rassemblés pour nous remettre à la mémoire ces évènements qui se sont produit il y a 100 ans et qui ont profondément marqué notre patrie et nos familles.
Nous sommes là pour prier pour tous ceux qui ont souffert et qui sont mort de cette guerre, nous sommes là pour prier pour que la paix demeure dans notre pays et que la paix revienne là où il y a des conflits dans le monde.


Beaucoup d’êtres humains ont endurés la violence des hommes qui nous paraît d’un autre âge mais qui est malheureusement toujours présente aujourd’hui par sa cruauté.
Alors que nous fêtons l’armistice de la guerre de 14 / 18, nous pouvons  imaginer tous les poilus au fond de leur tranchée qui passait des jours et des nuits à veiller l’ennemi afin qu’il ne vienne leur ôter la vie, celle de leur camarade, celle de leur famille et celle de leur patrie. Car la patrie était pour eux cet espace de territoire où ils pouvaient vivre en toute liberté, suivant les règles et les lois qu’ils s’étaient donnés. Toujours menacés d’être envahis par des étrangers qui ne respecteraient ni leur valeurs ni leur vie,
il fallait défendre les frontières.
         Aujourd’hui, les regards se portent au-delà des frontières géographiques,
les nouveaux moyens de communications permettent de franchir ces frontières aisément, mais nous avons toujours besoin de défendre notre liberté, pour vivre en paix sans se savoir menacé.
Mais qu'est-ce qu'être artisans de paix dans un monde qui est marqué très fortement par le terrorisme, une autre forme de guerre ?
En effet, si le terrorisme a toujours existé, ses manifestations, ces dernières années et même ces derniers mois, se sont amplifiées, au point d'en faire un facteur particulièrement marquant de notre scène internationale.
Devant cette situation, comment agir en artisans de paix ?
Quatre choses me semblent aujourd'hui demandées :

La première, c'est de condamner le plus fermement possible ces actes terroristes qui s'attaquent délibérément à des victimes innocentes. Nul n'a le droit pour quelque cause que ce soit de provoquer volontairement la mort d'enfants, de jeunes, d'adultes qui ne sont pas directement les protagonistes du conflit. Toute atteinte à l'homme créé à l'image de Dieu est une offense au Créateur. Il est normal qu'on cherche à démanteler les réseaux terroristes et à punir les responsables de tels attentats.
Mais il ne suffit pas de condamner. Il faut aussi s'attaquer, de par le monde, à tout ce qui peut contribuer à créer un terreau favorable au terrorisme. Nous savons que les situations de misère extrême, de déséquilibres économiques, peuvent être génératrices de violence. Les évêques d'Afrique, d'Asie, d'Indonésie, nous le rappelle. Il ne saurait y avoir de paix sans justice, sans mobilisation pour un ordre international plus juste, sans promotion de relations sociales moins inégalitaires. Saint Jacques nous dit :
" C'est dans la paix qu'est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de paix. "
Le terrorisme peut aussi se développer, là où un peuple se sent humilié, bafoué, enfermé dans une situation sans issue, sans horizon, sans espérance. La désespérance amène souvent à une radicalité dans la lutte. Etre artisans de paix appelle un combat pour la justice et la promotion de chaque peuple.
Mais le terrorisme peut avoir d'autres causes que la misère, l'injustice ou le désespoir.
Il peut aussi être lié au fanatisme religieux. Celui-ci est une vraie perversion de la religion. Il se sert de celle-ci pour promouvoir une idéologie qui souvent dans son fond n'est pas religieuse. Celui qui s’accroche à Dieu sans aimer ses semblables s’attache seulement à lui-même qui prétend aimer Dieu. Et dans son amour narcissique il va jusqu’à l’horreur contraire à l’esprit d’amour divin. Ceux qui agissent ainsi utilisent la religion pour justifier leur combat, absolutiser leur cause, radicaliser ce qu'ils veulent imposer aux autres. Dieu est annexé à leur combat politique. Et nous savons qu'il y a un intégrisme musulman agressif comme il y a un intégrisme juif ou un intégrisme chrétien. Notre combat est de dénoncer ces déviances, et ce n’est pas en créant un vide religieux que prétend faire une laïcité athée que l’on supprimera l’intégrisme religieux, bien au contraire, les chefs religieux intégristes profitent de ce vide religieux pour y installer leur idéologie de terreur au masque religieux. Tout agriculteur sait que ce n’est pas en laissant un champ sans culture qu’il n’y aura pas de mauvais herbes, c’est pareil pour l’âme humaine, ce n’est pas en ne lui donnant aucune culture religieuse qu’i n’y aura aucun mauvais esprit en elle, bien au contraire.

Il est important de lutter contre ces formes de fanatisme religieux. Etre artisans de paix implique qu'on soit des promoteurs d'un dialogue constructif avec d'autres religions que celle à laquelle on appartient, qu'on soit attaché à un respect mutuel, qu'on désire connaître l'autre, les autres traditions religieuses ou les autres familles de pensée, qu'on n'en reste pas à des caricatures ou à des jugements tout faits, souvent très éloignés de la réalité. Le dialogue transforme l'étranger en ami et libère du démon de la violence.. .
.A Dieu nous demandons de faire croître dans le monde l'art du dialogue et de la cohabitation. Le monde entier en a besoin. Ce n'est pas le conflit qui sauve.
"

Etre artisans de paix implique donc de condamner le terrorisme, de promouvoir la justice, de dénoncer le fanatisme et de s'engager dans le dialogue. Mais il appelle aussi à une conversion personnelle. La violence n'est pas qu'à l'extérieur de nous, dans des courants politiques ou religieux, dans des structures injustes ou dans des situations dramatiquement conflictuelles. Elle existe aussi en nous. Elle peut naître d'une gestion mal contrôlée de notre agressivité, de notre peur de l'autre ou des autres, de nos préjugés dévalorisants, de l'emprise de la jalousie, de rivalités ou d'une volonté de se venger.
Etre artisans de paix au contraire demande accueil et écoute de l'autre, bienveillance et respect, patience, sens du pardon et de la réconciliation. Cette paix peut nous paraître à certains jours hors de notre atteinte. N'oublions pas qu'elle est un don de Dieu et que nous pouvons la demander à Celui qui a dit à ses disciples : " C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne. " (Jn 14, 27) Que cette Eucharistie enracine nos cœurs dans cette paix que Dieu veut nous donner. Elle nous fera ainsi goûter à cette béatitude qui nous dit : " Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. " (Mt 5, 9) Amen.


De diverses sources

mercredi 8 novembre 2017

homélie pour le 11 novembre

Nous voici rassemblés pour nous remettre à la mémoire ces évènements qui se sont produit il y a 100 ans et qui ont profondément marqué notre patrie et nos familles.
Nous sommes là pour prier pour tous ceux qui ont souffert et qui sont mort de cette guerre, nous sommes là pour prier pour que la paix demeure dans notre pays et que la paix revienne là où il y a des conflits dans le monde.


Beaucoup d’êtres humains ont endurés la violence des hommes qui nous paraît d’un autre âge mais qui est malheureusement toujours présente aujourd’hui par sa cruauté.
Alors que nous fêtons l’armistice de la guerre de 14 / 18, nous pouvons  imaginer tous les poilus au fond de leur tranchée qui passait des jours et des nuits à veiller l’ennemi afin qu’il ne vienne leur ôter la vie, celle de leur camarade, celle de leur famille et celle de leur patrie. Car la patrie était pour eux cet espace de territoire où ils pouvaient vivre en toute liberté, suivant les règles et les lois qu’ils s’étaient donnés. Toujours menacés d’être envahis par des étrangers qui ne respecteraient ni leur valeurs ni leur vie,
il fallait défendre les frontières.
         Aujourd’hui, les regards se portent au-delà des frontières géographiques,
les nouveaux moyens de communications permettent de franchir ces frontières aisément, mais nous avons toujours besoin de défendre notre liberté, pour vivre en paix sans se savoir menacé.
Mais qu'est-ce qu'être artisans de paix dans un monde qui est marqué très fortement par le terrorisme, une autre forme de guerre ?
En effet, si le terrorisme a toujours existé, ses manifestations, ces dernières années et même ces derniers mois, se sont amplifiées, au point d'en faire un facteur particulièrement marquant de notre scène internationale.
Devant cette situation, comment agir en artisans de paix ?
Quatre choses me semblent aujourd'hui demandées :

La première, c'est de condamner le plus fermement possible ces actes terroristes qui s'attaquent délibérément à des victimes innocentes. Nul n'a le droit pour quelque cause que ce soit de provoquer volontairement la mort d'enfants, de jeunes, d'adultes qui ne sont pas directement les protagonistes du conflit. Toute atteinte à l'homme créé à l'image de Dieu est une offense au Créateur. Il est normal qu'on cherche à démanteler les réseaux terroristes et à punir les responsables de tels attentats.
Mais il ne suffit pas de condamner. Il faut aussi s'attaquer, de par le monde, à tout ce qui peut contribuer à créer un terreau favorable au terrorisme. Nous savons que les situations de misère extrême, de déséquilibres économiques, peuvent être génératrices de violence. Les évêques d'Afrique, d'Asie, d'Indonésie, nous le rappelle. Il ne saurait y avoir de paix sans justice, sans mobilisation pour un ordre international plus juste, sans promotion de relations sociales moins inégalitaires. Saint Jacques nous dit :
" C'est dans la paix qu'est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de paix. "
Le terrorisme peut aussi se développer, là où un peuple se sent humilié, bafoué, enfermé dans une situation sans issue, sans horizon, sans espérance. La désespérance amène souvent à une radicalité dans la lutte. Etre artisans de paix appelle un combat pour la justice et la promotion de chaque peuple.
Mais le terrorisme peut avoir d'autres causes que la misère, l'injustice ou le désespoir.
Il peut aussi être lié au fanatisme religieux. Celui-ci est une vraie perversion de la religion. Il se sert de celle-ci pour promouvoir une idéologie qui souvent dans son fond n'est pas religieuse. Celui qui s’accroche à Dieu sans aimer ses semblables s’attache seulement à lui-même qui prétend aimer Dieu. Et dans son amour narcissique il va jusqu’à l’horreur contraire à l’esprit d’amour divin. Ceux qui agissent ainsi utilisent la religion pour justifier leur combat, absolutiser leur cause, radicaliser ce qu'ils veulent imposer aux autres. Dieu est annexé à leur combat politique. Et nous savons qu'il y a un intégrisme musulman agressif comme il y a un intégrisme juif ou un intégrisme chrétien. Notre combat est de dénoncer ces déviances, et ce n’est pas en créant un vide religieux que prétend faire une laïcité athée que l’on supprimera l’intégrisme religieux, bien au contraire, les chefs religieux intégristes profitent de ce vide religieux pour y installer leur idéologie de terreur au masque religieux. Tout agriculteur sait que ce n’est pas en laissant un champ sans culture qu’il n’y aura pas de mauvais herbes, c’est pareil pour l’âme humaine, ce n’est pas en ne lui donnant aucune culture religieuse qu’i n’y aura aucun mauvais esprit en elle, bien au contraire.

Il est important de lutter contre ces formes de fanatisme religieux. Etre artisans de paix implique qu'on soit des promoteurs d'un dialogue constructif avec d'autres religions que celle à laquelle on appartient, qu'on soit attaché à un respect mutuel, qu'on désire connaître l'autre, les autres traditions religieuses ou les autres familles de pensée, qu'on n'en reste pas à des caricatures ou à des jugements tout faits, souvent très éloignés de la réalité. Le dialogue transforme l'étranger en ami et libère du démon de la violence.. .
.A Dieu nous demandons de faire croître dans le monde l'art du dialogue et de la cohabitation. Le monde entier en a besoin. Ce n'est pas le conflit qui sauve.
"

Etre artisans de paix implique donc de condamner le terrorisme, de promouvoir la justice, de dénoncer le fanatisme et de s'engager dans le dialogue. Mais il appelle aussi à une conversion personnelle. La violence n'est pas qu'à l'extérieur de nous, dans des courants politiques ou religieux, dans des structures injustes ou dans des situations dramatiquement conflictuelles. Elle existe aussi en nous. Elle peut naître d'une gestion mal contrôlée de notre agressivité, de notre peur de l'autre ou des autres, de nos préjugés dévalorisants, de l'emprise de la jalousie, de rivalités ou d'une volonté de se venger.
Etre artisans de paix au contraire demande accueil et écoute de l'autre, bienveillance et respect, patience, sens du pardon et de la réconciliation. Cette paix peut nous paraître à certains jours hors de notre atteinte. N'oublions pas qu'elle est un don de Dieu et que nous pouvons la demander à Celui qui a dit à ses disciples : " C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne. " (Jn 14, 27) Que cette Eucharistie enracine nos cœurs dans cette paix que Dieu veut nous donner. Elle nous fera ainsi goûter à cette béatitude qui nous dit : " Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. " (Mt 5, 9) Amen.


De diverses sources

mercredi 1 novembre 2017

homélie pour le 2 novembre  à partir de l'Evangile : Jean 11, 17-27

Tout le message de l’évangile est construit sur la résurrection de Jésus. Sans Jésus ressuscité, notre foi serait vaine. C’est son chemin que nous sommes invités à emprunter. 
Il y a un mot qui pourrait résumer le message de cet évangile : C’est le mot « Passage. » L’évangile nous rappelle que toute notre vie nous prépare à passer de ce monde au Père. Mais nous nous rappelons aussi qu’au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans l’amour de Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit, Dieu qui est amour. Désormais rien ne peut plus être comme avant. Nous avons sans cesse à passer d’une vie sans Dieu à une vie remplie de son amour. 
Cette découverte, nous la faisons à travers le cheminement de Marthe. Elle vient de dire :
 « Je sais qu’il ressuscitera à la fin des temps. » Mais Jésus l’invite à faire un pas de plus :
« Je suis la résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. »
Croire à la résurrection à la fin des temps, c’est déjà pas mal. Mais avec l’évangile de ce jour, nous sommes invités à aller plus loin : la résurrection est en Jésus. A la suite de Marthe,
nous sommes invités à faire confiance à sa parole. 
La suite, nous la connaissons : « Enlevez la pierre…  Lazare, viens dehors ! » Lazare est réellement mort. Jésus ne cache pas sa tristesse. Il pleure sur son ami comme nous le faisons pour l’un des nôtres qui vient de mourir. Mais il avait précisé que cette maladie était orientée vers la gloire de Dieu. Ce deuil va être l’occasion de la révéler. En même temps, nous voyons Marthe faire un passage important : Elle passe du « Je sais » au « Je crois. »
Elle passe de la certitude théorique à la reconnaissance de celui qui est la résurrection. 
 
Voilà cette bonne nouvelle qui remplit nos cœurs d’espérance : Celui qui croit en Jésus découvre avec émerveillement que la mort n’a pas le dernier mot. Désormais notre vie a un sens. Ce qui compte désormais c’est de suivre Jésus et de lui rester fidèles. Il nous assure que rien ne peut nous séparer de son amour : « Je suis avec vous tous les jours et jusqu’à la fin du monde. » Pour le moment, nous sommes en chemin avec des hauts et des bas. Mais le Seigneur est toujours là pour nous donner la force et le courage de tenir bon jusqu’au bout. 
Cette réflexion d’aujourd’hui nous renvoie à ce que nous vivons quand nous célébrons des obsèques. Nous sommes là, auprès d’une famille qui vit une séparation douloureuse.
Nous chrétiens, nous voulons que la célébration (avec ou sans messe) soit vraiment soignée. Une équipe de laïcs rencontre la famille et prépare avec elle. Le prêtre ou le laïc qui sont là prennent le temps de célébrer convenablement et avec délicatesse. Toute la célébration vise à exprimer au mieux cette foi et cette espérance en la Vie éternelle. 
Le cierge pascal, que l’on met en bonne place, est le signe du Christ ressuscité, le signe que la mort est vaincue, que la Lumière l’emporte sur la nuit. La résurrection est vraiment une lumière dans nos vies. Même si la séparation est douloureuse, nous sommes invités à ne pas rester abattus comme ceux qui n’ont pas d’espérance. Rien, pas même la mort, ne peut nous séparer de l’amour qui est en Jésus. 


Notre foi en la résurrection est liée à notre foi au vrai Dieu qui est amour et vie. Il n’est pas le Dieu de la mort, mais celui de la vie. Son grand projet c’est de nous faire partager la plénitude de sa vie et de son amour. Pour le moment, nous sommes en apprentissage de notre vie de ressuscités. Nous sommes en train de ressusciter en nous laissant transformer par Jésus au plus profond de nous-mêmes. L’Eucharistie que nous célébrons chaque dimanche nous donne de participer à la vie totale qui s’achève dans la résurrection. Pour cette vie nouvelle, nous pouvons chanter la louange de Dieu.
homélie de la fête de la Toussaint
Nous avons l’habitude de chanter à la messe : « Saint, saint, saint, le seigneur, Dieu de l’univers », et là nous nous adressons à Dieu en reprenant un texte impressionnant qui nous vient de l’Ancien Testament, la vocation d’Isaïe. Quand Isaïe entend ce triple « saint » dit par les anges il est effrayé et il s’écrie : malheur à moi, je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures. La sainteté n’appartient donc qu’à Dieu. Et pourtant nous célébrons aujourd’hui la fête de tous les saints. Tous. Il y a, dans le nombre, des saints pour ainsi dire officiels, pour lesquels le mot « saint » est devenu comme une partie de leur nom : saint François, par exemple ou sainte Thérèse. Mais le propre de la Toussaint c’est de fêter un grand nombre de saints qui ne le sont pas officiellement, qui ne sont ni dans le calendrier ni dans la liste officielle. La fête que nous célébrons aujourd’hui suppose que des saints ordinaires et anonymes existent, autrement elle n’aurait pas de sens. Des gens ordinaires,
des gens que peut-être nous avons connus, ont donc été des saints dans leur vie d’ici-bas. Mais comment est-ce possible, si la sainteté appartient seulement à Dieu ? C’est possible parce que la sainteté n’est pas d’abord au bout de nos efforts ; elle est d’abord un don de Dieu. Dieu communique sa propre sainteté à ceux qui croient. La première lecture parlait du « sceau qui imprime la marque du Dieu vivant » sur les rachetés. Dans l’Eglise des débuts le « sceau » devient un des noms du baptême. Quand on imprime un sceau sur quelque chose, cela veut dire qu’on en prend possession. Dieu prend possession de nous au baptême.
Notre sainteté commence là et Dieu en est la source. Il arrive qu’on dise, au moment où on apprend la mort de quelqu’un : c’était une sainte, c’était un saint. Il ou elle l’était évidemment durant sa vie. Il y a donc bien une sainteté pour le présent, pour l’aujourd’hui. On le voit bien quand on fait un peu attention à la façon dont saint Paul commence ses lettres. Ainsi, Paul adresse une lettre « aux saints qui habitent à Ephèse et qui croient au Christ Jésus » Quand il écrit « à l’église de Dieu qui est à Corinthe », il précise : « à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ ». À ces mêmes Corinthiens il dit encore :
« Dieu nous a marqués d’un sceau » et il renvoie à l’Esprit de Dieu reçu par les chrétiens. Bref, on est saint dès qu’on appartient à Dieu. Mais on appartient à Dieu non pas comme un esclave qui appartient à son maître, mais on appartient à Dieu parce que l’on se donne volontairement à lui et non pas une fois pour toute, mais à chaque instant de la vie, il nous faut sans cesse renouveler le don de notre personne à Dieu, un peu comme l’oxygène qui se donne à notre corps. On est saint avant d’avoir eu le temps de faire la moindre bonne action, on est saint par vocation. En résumé Paul dit ceci : Par le baptême, « nous avons été lavés, nous avons été sanctifiés, nous avons été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’esprit de notre Dieu ” (cf 1 Co 6,11). Comment reconnaît-on ces saintes et ces saints qui vivent parmi nous ? Comment la sainteté rayonne-t-elle dans le concret ? Des gens ordinaires, des chrétiens ordinaires sont rayonnants parce que les béatitudes illuminent leur vie et en font des témoins de la sainteté. Il y a parmi nous, dans nos communautés, des gens qui vivent quelque chose des béatitudes. Si nous ne les voyons pas, c’est parce que notre regard n’est pas assez fin ; il faut de temps en temps nettoyer nos lunettes, regarder mieux et nous trouverons où se cache la sainteté.
Il y a des personnes qui sont habitées par la miséricorde, qui ont le cœur sensible,
qui ne se détournent pas quand il s’agit d’aider le pauvre et le malheureux. Heureux les miséricordieux. Il y en a qui sont des passionnés de la paix, qui savent déconstruire les murs de la haine, qui s’emploient discrètement, patiemment et efficacement, souvent au prix de leur propre confort et de leur propre tranquillité, pour que les gens brouillés se réconcilient, se parlent de nouveau. Heureux les faiseurs de paix. Il y en a qui subissent des agressions blessantes, qui sont frappés par des calomnies, salis dans leur honneur, qui prennent des coups, et qui trouvent dans l’évangile la force de pardonner et de donner à l’agresseur une nouvelle chance. Heureux serez-vous si l’on vous insulte et si vous pardonnez.
Oui, La force des béatitudes se manifeste dans la vie de nombreux chrétiens.
Pourquoi ne seraient-elles pas aussi pour chacun de nous un chemin de vie ?

De diverses sources