agenda

mercredi 8 novembre 2017

homélie pour le 11 novembre

Nous voici rassemblés pour nous remettre à la mémoire ces évènements qui se sont produit il y a 100 ans et qui ont profondément marqué notre patrie et nos familles.
Nous sommes là pour prier pour tous ceux qui ont souffert et qui sont mort de cette guerre, nous sommes là pour prier pour que la paix demeure dans notre pays et que la paix revienne là où il y a des conflits dans le monde.


Beaucoup d’êtres humains ont endurés la violence des hommes qui nous paraît d’un autre âge mais qui est malheureusement toujours présente aujourd’hui par sa cruauté.
Alors que nous fêtons l’armistice de la guerre de 14 / 18, nous pouvons  imaginer tous les poilus au fond de leur tranchée qui passait des jours et des nuits à veiller l’ennemi afin qu’il ne vienne leur ôter la vie, celle de leur camarade, celle de leur famille et celle de leur patrie. Car la patrie était pour eux cet espace de territoire où ils pouvaient vivre en toute liberté, suivant les règles et les lois qu’ils s’étaient donnés. Toujours menacés d’être envahis par des étrangers qui ne respecteraient ni leur valeurs ni leur vie,
il fallait défendre les frontières.
         Aujourd’hui, les regards se portent au-delà des frontières géographiques,
les nouveaux moyens de communications permettent de franchir ces frontières aisément, mais nous avons toujours besoin de défendre notre liberté, pour vivre en paix sans se savoir menacé.
Mais qu'est-ce qu'être artisans de paix dans un monde qui est marqué très fortement par le terrorisme, une autre forme de guerre ?
En effet, si le terrorisme a toujours existé, ses manifestations, ces dernières années et même ces derniers mois, se sont amplifiées, au point d'en faire un facteur particulièrement marquant de notre scène internationale.
Devant cette situation, comment agir en artisans de paix ?
Quatre choses me semblent aujourd'hui demandées :

La première, c'est de condamner le plus fermement possible ces actes terroristes qui s'attaquent délibérément à des victimes innocentes. Nul n'a le droit pour quelque cause que ce soit de provoquer volontairement la mort d'enfants, de jeunes, d'adultes qui ne sont pas directement les protagonistes du conflit. Toute atteinte à l'homme créé à l'image de Dieu est une offense au Créateur. Il est normal qu'on cherche à démanteler les réseaux terroristes et à punir les responsables de tels attentats.
Mais il ne suffit pas de condamner. Il faut aussi s'attaquer, de par le monde, à tout ce qui peut contribuer à créer un terreau favorable au terrorisme. Nous savons que les situations de misère extrême, de déséquilibres économiques, peuvent être génératrices de violence. Les évêques d'Afrique, d'Asie, d'Indonésie, nous le rappelle. Il ne saurait y avoir de paix sans justice, sans mobilisation pour un ordre international plus juste, sans promotion de relations sociales moins inégalitaires. Saint Jacques nous dit :
" C'est dans la paix qu'est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de paix. "
Le terrorisme peut aussi se développer, là où un peuple se sent humilié, bafoué, enfermé dans une situation sans issue, sans horizon, sans espérance. La désespérance amène souvent à une radicalité dans la lutte. Etre artisans de paix appelle un combat pour la justice et la promotion de chaque peuple.
Mais le terrorisme peut avoir d'autres causes que la misère, l'injustice ou le désespoir.
Il peut aussi être lié au fanatisme religieux. Celui-ci est une vraie perversion de la religion. Il se sert de celle-ci pour promouvoir une idéologie qui souvent dans son fond n'est pas religieuse. Celui qui s’accroche à Dieu sans aimer ses semblables s’attache seulement à lui-même qui prétend aimer Dieu. Et dans son amour narcissique il va jusqu’à l’horreur contraire à l’esprit d’amour divin. Ceux qui agissent ainsi utilisent la religion pour justifier leur combat, absolutiser leur cause, radicaliser ce qu'ils veulent imposer aux autres. Dieu est annexé à leur combat politique. Et nous savons qu'il y a un intégrisme musulman agressif comme il y a un intégrisme juif ou un intégrisme chrétien. Notre combat est de dénoncer ces déviances, et ce n’est pas en créant un vide religieux que prétend faire une laïcité athée que l’on supprimera l’intégrisme religieux, bien au contraire, les chefs religieux intégristes profitent de ce vide religieux pour y installer leur idéologie de terreur au masque religieux. Tout agriculteur sait que ce n’est pas en laissant un champ sans culture qu’il n’y aura pas de mauvais herbes, c’est pareil pour l’âme humaine, ce n’est pas en ne lui donnant aucune culture religieuse qu’i n’y aura aucun mauvais esprit en elle, bien au contraire.

Il est important de lutter contre ces formes de fanatisme religieux. Etre artisans de paix implique qu'on soit des promoteurs d'un dialogue constructif avec d'autres religions que celle à laquelle on appartient, qu'on soit attaché à un respect mutuel, qu'on désire connaître l'autre, les autres traditions religieuses ou les autres familles de pensée, qu'on n'en reste pas à des caricatures ou à des jugements tout faits, souvent très éloignés de la réalité. Le dialogue transforme l'étranger en ami et libère du démon de la violence.. .
.A Dieu nous demandons de faire croître dans le monde l'art du dialogue et de la cohabitation. Le monde entier en a besoin. Ce n'est pas le conflit qui sauve.
"

Etre artisans de paix implique donc de condamner le terrorisme, de promouvoir la justice, de dénoncer le fanatisme et de s'engager dans le dialogue. Mais il appelle aussi à une conversion personnelle. La violence n'est pas qu'à l'extérieur de nous, dans des courants politiques ou religieux, dans des structures injustes ou dans des situations dramatiquement conflictuelles. Elle existe aussi en nous. Elle peut naître d'une gestion mal contrôlée de notre agressivité, de notre peur de l'autre ou des autres, de nos préjugés dévalorisants, de l'emprise de la jalousie, de rivalités ou d'une volonté de se venger.
Etre artisans de paix au contraire demande accueil et écoute de l'autre, bienveillance et respect, patience, sens du pardon et de la réconciliation. Cette paix peut nous paraître à certains jours hors de notre atteinte. N'oublions pas qu'elle est un don de Dieu et que nous pouvons la demander à Celui qui a dit à ses disciples : " C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne. " (Jn 14, 27) Que cette Eucharistie enracine nos cœurs dans cette paix que Dieu veut nous donner. Elle nous fera ainsi goûter à cette béatitude qui nous dit : " Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. " (Mt 5, 9) Amen.


De diverses sources

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire