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mercredi 1 novembre 2017

homélie de la fête de la Toussaint
Nous avons l’habitude de chanter à la messe : « Saint, saint, saint, le seigneur, Dieu de l’univers », et là nous nous adressons à Dieu en reprenant un texte impressionnant qui nous vient de l’Ancien Testament, la vocation d’Isaïe. Quand Isaïe entend ce triple « saint » dit par les anges il est effrayé et il s’écrie : malheur à moi, je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures. La sainteté n’appartient donc qu’à Dieu. Et pourtant nous célébrons aujourd’hui la fête de tous les saints. Tous. Il y a, dans le nombre, des saints pour ainsi dire officiels, pour lesquels le mot « saint » est devenu comme une partie de leur nom : saint François, par exemple ou sainte Thérèse. Mais le propre de la Toussaint c’est de fêter un grand nombre de saints qui ne le sont pas officiellement, qui ne sont ni dans le calendrier ni dans la liste officielle. La fête que nous célébrons aujourd’hui suppose que des saints ordinaires et anonymes existent, autrement elle n’aurait pas de sens. Des gens ordinaires,
des gens que peut-être nous avons connus, ont donc été des saints dans leur vie d’ici-bas. Mais comment est-ce possible, si la sainteté appartient seulement à Dieu ? C’est possible parce que la sainteté n’est pas d’abord au bout de nos efforts ; elle est d’abord un don de Dieu. Dieu communique sa propre sainteté à ceux qui croient. La première lecture parlait du « sceau qui imprime la marque du Dieu vivant » sur les rachetés. Dans l’Eglise des débuts le « sceau » devient un des noms du baptême. Quand on imprime un sceau sur quelque chose, cela veut dire qu’on en prend possession. Dieu prend possession de nous au baptême.
Notre sainteté commence là et Dieu en est la source. Il arrive qu’on dise, au moment où on apprend la mort de quelqu’un : c’était une sainte, c’était un saint. Il ou elle l’était évidemment durant sa vie. Il y a donc bien une sainteté pour le présent, pour l’aujourd’hui. On le voit bien quand on fait un peu attention à la façon dont saint Paul commence ses lettres. Ainsi, Paul adresse une lettre « aux saints qui habitent à Ephèse et qui croient au Christ Jésus » Quand il écrit « à l’église de Dieu qui est à Corinthe », il précise : « à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ ». À ces mêmes Corinthiens il dit encore :
« Dieu nous a marqués d’un sceau » et il renvoie à l’Esprit de Dieu reçu par les chrétiens. Bref, on est saint dès qu’on appartient à Dieu. Mais on appartient à Dieu non pas comme un esclave qui appartient à son maître, mais on appartient à Dieu parce que l’on se donne volontairement à lui et non pas une fois pour toute, mais à chaque instant de la vie, il nous faut sans cesse renouveler le don de notre personne à Dieu, un peu comme l’oxygène qui se donne à notre corps. On est saint avant d’avoir eu le temps de faire la moindre bonne action, on est saint par vocation. En résumé Paul dit ceci : Par le baptême, « nous avons été lavés, nous avons été sanctifiés, nous avons été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’esprit de notre Dieu ” (cf 1 Co 6,11). Comment reconnaît-on ces saintes et ces saints qui vivent parmi nous ? Comment la sainteté rayonne-t-elle dans le concret ? Des gens ordinaires, des chrétiens ordinaires sont rayonnants parce que les béatitudes illuminent leur vie et en font des témoins de la sainteté. Il y a parmi nous, dans nos communautés, des gens qui vivent quelque chose des béatitudes. Si nous ne les voyons pas, c’est parce que notre regard n’est pas assez fin ; il faut de temps en temps nettoyer nos lunettes, regarder mieux et nous trouverons où se cache la sainteté.
Il y a des personnes qui sont habitées par la miséricorde, qui ont le cœur sensible,
qui ne se détournent pas quand il s’agit d’aider le pauvre et le malheureux. Heureux les miséricordieux. Il y en a qui sont des passionnés de la paix, qui savent déconstruire les murs de la haine, qui s’emploient discrètement, patiemment et efficacement, souvent au prix de leur propre confort et de leur propre tranquillité, pour que les gens brouillés se réconcilient, se parlent de nouveau. Heureux les faiseurs de paix. Il y en a qui subissent des agressions blessantes, qui sont frappés par des calomnies, salis dans leur honneur, qui prennent des coups, et qui trouvent dans l’évangile la force de pardonner et de donner à l’agresseur une nouvelle chance. Heureux serez-vous si l’on vous insulte et si vous pardonnez.
Oui, La force des béatitudes se manifeste dans la vie de nombreux chrétiens.
Pourquoi ne seraient-elles pas aussi pour chacun de nous un chemin de vie ?

De diverses sources

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