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lundi 24 décembre 2018

homélie de la nuit de Noël

Quelles que soient les ténèbres qui recouvrent le monde d’aujourd’hui actualisons notre espérance.
Pour un peu, j’aurais pu mettre  une chasuble jaune en ce jour de fête de la naissance de Jésus, et ainsi rejoindre les « gilets jaunes ». Il y a souvent dans les sacristies, des chasubles blanches, jaunes ou dorées pour exprimer la fête.  Car si nous fêtons la venue du sauveur envoyé par Dieu, il n’est pas indifférent aux problèmes sociologiques et politiques que connaît le monde aujourd’hui, saurons-nous transmettre l’espérance aux nombreuses personnes qui vivent dans des situations modestes ?
Dans la première lecture, Isaïe annonce la naissance d’un roi qui rétablira la justice :
« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur les habitants du pays de l’ombre une lumière a resplendi. »
Voilà deux phrases qui font partie du rituel du sacre de chaque nouveau roi dans le peuple juif. Traditionnellement, l’avènement d’un nouveau roi est comparé à un levé de soleil,
car on compte bien qu’il rétablira la grandeur de la dynastie. C’est donc d’une naissance royale qu’il est question. Et ce roi assurera à la fois la sécurité du royaume du Sud et la réunification des deux royaumes d’Israël, cela se passe 500 ans avant J.C.  « un enfant nous est né, un fils nous a été donné… sur son épaule est le signe du pouvoir… prince de la paix… son règne qu’il établira, il l’affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours» . Ce qui est sûr aux yeux d’Isaïe, c’est que Dieu ne laissera pas indéfiniment son peuple en esclavage. Dieu veut libérer son peuple contre toutes servitudes. Le message d’Isaïe, c’est : « ne crains pas. Dieu n’abandonnera jamais la dynastie de David ».
On pourrait traduire pour aujourd’hui : ne crains pas, petit troupeau : c’est la nuit qu’il faut croire à la lumière. Quelles que soient les ténèbres qui recouvrent le monde d’aujourd’hui et la vie des hommes et aussi la vie de nos communautés, actualisons notre espérance. Dieu n’abandonne pas son projet d’amour sur l’humanité. Cette prophétie  d’Isaïe se réalisera 500 ans plus tard en Jésus Christ, où le peuple Juif est sous la domination romaine, c’est pour cela que l’empereur Auguste ordonne de recenser toute la terre, pour pouvoir mieux dominer les hommes.
De l’annonciation à Marie par l’ange Gabriel, qu’elle mettra au monde un enfant qui s’appellera Jésus (c’est-à-dire le Seigneur sauve), en passant par le songe de Joseph de prendre Marie avec lui, et la naissance de Jésus à Bethléem dans une étable qui ressemble plus à une situation de migrants qu’à une situation de notable ou de prince ; Dieu donne à l’humanité son Fils unique.
C’est aux bergers que Dieu annonce en premier la naissance de Jésus. Ces bergers  faisaient partie d’une catégorie vraiment méprisée. C’étaient des hommes rustres et pauvres qui n’avaient pas l’habitude de fréquenter les lieux de culte. Ansi Dieu fait une annonce de la bonne nouvelle aux pauvres. Et cela, nous le retrouverons tout au long des évangiles.
Cette annonce a commencé avec les bergers dès la naissance de Jésus ; ce n’est pas par hasard qu’il s’adresse en premier aux bergers.
Tout homme est créé à l’image de Dieu et la justice doit faire qu’il n’y a ni des surhommes ni des sous-hommes, ni des privilégiés ni des laissés pour compte.
La justice doit être rétablie.
Cette bonne nouvelle n’est pas seulement pour autrefois. Elle est pour tous les hommes de tous les temps et de tous les pays. Et elle continue à se réaliser aujourd’hui en 2018.
 Nous connaissons tous, des témoignages d’hommes et de femmes qui ont redécouvert la foi. Il y a eu dans leur vie un événement déclencheur, une rencontre, une lecture qui les a marqués, un rassemblement, un pèlerinage… Le Seigneur s’arrange souvent pour mettre sur notre route les personnes qu’il faut pour nous sortir de notre enfermement ou de nos égarements. Cette découverte de la présence de Dieu en nous, cet événement c’est comme une porte qui s’est ouverte, une lumière nouvelle, une nouvelle manière de regarder la vie.
Aujourd’hui, le Christ veut rejoindre tous ceux et celles qui sont éprouvés par la souffrance, la maladie, le deuil, le chômage, les conflits familiaux, ethniques… il ne va pas le faire sans nous, pour résoudre tous ces problèmes. Mais il va nous interpeler pour que nous trouvions des solutions aux problèmes d’injustice et de violence, il ne donne pas la justice sans la participation des hommes. Notre Dieu est un compagnon qui marche avec nous.
Parfois même, il nous porte. Et ce qui est extraordinaire c’est que nous pouvons toujours le rejoindre dans la prière. Il est toujours là pour nous aider et nous encourager à créer un monde plus juste et plus humain. Beaucoup d’entre vous sont engagés dans des groupes et des associations qui œuvrent pour construire une société plus juste rayonnante de l’amour de Dieu. Car trop souvent nous vivons dans un monde enfermé dans les murs de l’égoïsme,
de l’indifférence, du racisme, de la rancune. Mais Noël nous apporte un message d’espérance offert à tous. Nous accueillons dans la joie la visite de Dieu ; elle est pour nous !  
L’enfant Jésus nous oblige à nous incliner vers lui, à nous faire plus doux pour l’accueillir,
à travers le visage de tout homme, le contempler, l’aimer et l’écouter. Accueillons son message d’espérance. Laissons-nous conduire par lui. Nous ne  le regretterons pas.
C’est à ce prix que nous pourrons vivre un bon Noël.
De diverses sources

dimanche 23 décembre 2018

homélie du dimanche 23 décembre

Noël c’est d’abord la naissance du Christ sauveur
En ce quatrième dimanche de l’Avent, nous sommes à quelques heures de Noël. Nos villes et nos villages ont pris un air de fête. les lumières illuminent les rues et les maisons, partout, on se prépare à faire la fête. Des associations s’organisent pour que cette joie soit partagée avec les plus pauvres. Noël sera aussi fêté dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les prisons. Des festivités auront également lieu pour ceux qui sont à la rue. Chaque année, des hommes et femmes de bonne volonté font tout leur possible pour que cette joie de Noël soit offerte à tous.
Les textes bibliques de ce dimanche sont précisément un appel à la joie. Ils viennent remettre la fête de Noël « à l’endroit ». Si nous sommes dans la joie, c’est d’abord à cause d’un « heureux événement ». Noël c’est d’abord la naissance du Christ sauveur. En lui, c’est Dieu qui vient à nous pour nous dire tout l’amour qui est en lui. Et pour que nous n’ayons pas peur de lui, il se fait tout petit enfant, comme pour les disciples d’Emmaüs, il vient marcher avec nous, prendre notre condition humaine pour se faire connaître. C’est là le seul vrai cadeau de Noël que Dieu nous fait. Il a tellement aimé le monde qu’il lui a envoyé son Fils unique.
Par rapport à ce cadeau extraordinaire, que l’on ne peut mesurer tellement il est infini,
tout le reste c’est de la pacotille éphémère.

Bien avant la naissance de Jésus, le prophète annonce qu’il sortira de Bethléem. A l’époque, c’était un petit village complètement perdu. C’est là que Dieu avait envoyé le prophète Samuel pour choisir un roi. Il n’a pas fait appel à ceux qui avaient belle prestance mais au petit David qui gardait les troupeaux. Ce choix de Bethléem nous montre la préférence de Dieu pour ce qui est petit et humble. C’est avec cela qu’il réalise de grandes choses.
Ce petit village a été le point de départ de la diffusion de la foi chrétienne.
La puissance du Messie s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre.

Nous devons comprendre que Noël c’est d’abord une bonne nouvelle pour les petits,
les pauvres, les exclus.

L’Evangile nous apporte un autre éclairage important sur le sens de cette fête. Marie vient de dire oui au projet de Dieu que l’ange Gabriel lui a transmis. Quand elle apprend que sa cousine Elisabeth est enceinte, elle se met en route. Elle parcourt 150 kilomètres à pieds  pour aller à sa rencontre. Elle y va sans hésiter, sans se préoccuper de sa propre fatigue. Elle comprend qu’Elisabeth a besoin d’elle sur le plan matériel et psychologique.
Alors, elle se rend disponible. Mais le plus important c’est l’émerveillement d’Elisabeth : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ! »

Cet émerveillement d’Elisabeth c’est aussi le nôtre. Marie nous voit dans des situations souvent compliquées. Nous pouvons toujours faire appel à elle car elle est notre mère.
C’est Jésus qui l’a voulu quand elle était au pied de la croix le vendredi saint.
Si nous l’appelons, elle accourt vers nous. Et Jésus est avec elle. A l’approche de Noël,
elle ne cesse de nous montrer notre Sauveur. Elle nous invite à l’accueillir vraiment dans notre vie et à lui donner la première place. Vivre Noël c’est accueillir Jésus qui vient à nous, c’est accueillir son message d’amour et de paix. Il vient « nous rendre espoir et nous sauver ». Il veut habiter le cœur des hommes.
 C’est pour cette bonne nouvelle que nous sommes dans la joie et l’allégresse.

Marie vient à Elisabeth avec Jésus en elle.
La même Marie vient également à nous avec Jésus. Mais n’oublions jamais que la visitation c’est aussi quand nous allons nous-mêmes vers les autres avec Jésus et Marie ; c’est quand nous rendons visite à un malade, un prisonnier, une personne seule. Avec Marie, nous allons leur porter Jésus. Le sens de la lumière de Bethléem que les scouts diffusent dans toute l’Europe à ce sens d’apporter un peu de paix de chaleur humaine à ceux qui en ont besoin.
C’est aussi ce que font les catéchistes : leur mission c’est de porter le Christ aux enfants.
Il est pour tous source de joie, de paix et d’amour. Noël c’est le commencement du don de Dieu ; c’est la manifestation d’un amour qui ne fera que grandir jusqu’à la victoire complète du Christ sur la mort et le péché, par sa résurrection.

En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Dieu notre Père. Tu nous fais ce bonheur de nous visiter en ton Fils reçu dans cette Eucharistie. Rempli-nous de l’Esprit Saint pour qu’avec la Vierge Marie et Elisabeth, nous puissions te rendre grâce par nos paroles et toute notre vie. Amen
De diverses sources

samedi 15 décembre 2018

homélie du 16 décembre 3ème dimanche de l'avent "Guaudete" dimanche de la joie

C’est dans un cœur pauvre que Dieu peut donner le don de la joie.
C’est aujourd’hui le « dimanche de la joie ». Chrétiens nous sommes porteurs,
d’un formidable message de bonheur.  Le prophète Sophonie  nous invite à faire avec Dieu un tour de danse ! « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Eclate en ovations. Réjouis-toi. Tressaille d’allégresse... Car le Roi, ton Seigneur, est en toi ! Ton Dieu est en toi :
il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête ! »

Et saint Paul surenchérit : « Soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous.
Le Seigneur est proche ».
Jésus dans l’Evangile de St Jean nous dira :
« Je suis venu pour que ma joie soit en vous et que cette joie soit parfaite »

La joie est-elle comparable au bonheur, c’est un peu différent. Nous sommes heureux quand nous avons réussi quelque chose, que les résultats sont là après l’effort donné.
La joie est quelque chose de plus gratuit, on peut être pauvre, ne rien avoir et même avoir faim, être malade, mourant et être dans la joie.
Je me souviens de ce prêtre de notre diocèse qui chantonnait alors qu’il se voyait mourir.
Cela peut nous paraître incompréhensible mais le fait est, que même dans la détresse l’on peut éclater de rire. Cela veut dire qu’il y a en nous un espace qui est au-dessus de notre besoin proprement matériel.

L’amour de Dieu vient nous donner cette joie et c’est dans un cœur pauvre que Dieu peut donner ce don de la joie. La pauvreté n’étant pas prise là dans son sens de pauvreté matérielle, mais la pauvreté de cœur appartient à tout être humain qui attend d’un autre un don spirituel qui peut le combler. Qui mieux que Dieu peut nous donner ce don spirituel.
Et qui mieux  que Marie chante la joie de l’amour de Dieu. Dans le Magnificat elle exprime d’abord la joie de Dieu qui trouve enfin en elle une réponse pleine et complètement libre à l’alliance. Elle exprime aussi la joie de la créature humaine lorsqu’elle entre totalement dans sa mission : témoigner de l’alliance et devenir coopératrice de l’amour miséricordieux de Dieu. Le Magnificat jaillit de son âme, de siècle en siècle, de génération en génération. Marie vit intensément, en elle-même, la double joie de la miséricorde : celle de son Fils,
et la sienne. Elle est, pourrait-on dire, chef-d’œuvre de cette joie, la merveille contemplée de loin par Dieu dans sa joie créatrice.

Marie apparaît à la petite Bernadette Soubirous à Lourdes. Vous imaginé l’émotion que reçoit Bernadette lors des apparitions, je pense même que c’est indescriptible, cette présence de la mère du sauveur qui vient parler en privé à Bernadette, le message qu’elle lui confie, elle n’a pas conscience de la présence de Marie, qui sera un germe de joie pour le restant de sa vie. C’est parce que le cœur de Bernadette est sans détour, qu’il est humble et pauvre, qu’il peut être comblé de la plus merveilleuse présence. Et que lui dit la Vierge Marie :
« Je ne vous rendrai pas heureuse ici-bas. » Mais elle lui promet : « Je vous rendrai heureuse dans le ciel ». Elle la béatifie d’avance, elle lui donnera la sainteté.

Marie est venue pour être Mère, elle est venue pour montrer son cœur, pour montrer sa compassion, son affection, sa sollicitude pour toutes les misères : misères physiques,
misères intellectuelles, misères spirituelles, la misère est le contraire du bonheur.

Marie en accueillant le message de l’ange, en accueillant Jésus Fils de Dieu est dans une joie parfaite, et ce Fils elle nous le donne.
Parlons aussi de Joseph que l’on oublie si souvent, lui aussi a reçu le message de l’ange, de prendre Marie sous son toit, car l’enfant à naître vient de Dieu,  Joseph à une joie immense, il reçoit de Dieu, Marie et l’enfant Jésus, et cet enfant, il va l’aimer, l’élever,
lui apprendre non seulement le métier de charpentier, mais aussi toute la culture Juive.

Zacharie et Elizabeth ont aussi reçu cette joie de Dieu dans l’accueil de leur enfant Jean Baptiste. Et aujourd’hui dans l’évangile que nous venons d’entendre Jean donne des conditions très concrètes d’accueil de la joie de Dieu
1. La conversion
Le chemin de la joie, pour Jean Baptiste, passe par la conversion du coeur. Nous portons en nous un désir de bonheur bien plus grand que nous. Seul Dieu peut dilater notre désir à sa mesure qui est d’aimer sans mesure. On n’est libre que dans la mesure où l’on aime,
d’un amour de compassion, d’un amour gratuit.

2. Que devons-nous faire ?
Pour cela, nous n’avons rien à faire, poursuit Jean Baptiste, que des choses simples.
« Si tu as deux manteaux, partage avec celui qui n’en a pas ». Ce n’est pas possible que certains, qui sont en position de force professionnellement, aient une sorte de privilège sur ceux qui sont sous leurs ordres. Eh bien, vous, les percepteurs d’impôts, vous les soldats... vous tous, qui par votre situation, avez les moyens de dominer les autres,
« ne faites ni violence ni tort à personne ».
Les chemins du bonheur empruntent ceux du partage et de la justice.

3. Etre plongé dans le feu
Jean le Baptiste, enfin, après nous avoir invité au partage spirituel nous
 appelle à ouvrir notre coeur. « Ecoute ! Surtout ne fais pas de bruit !
Ecoute les pas du Seigneur vers toi ».

Se convertir peut paraître encore facile. Jean ne demande que des choses simples et concrètes. Mais essayons... et nous verrons que changer de vie nous est pratiquement impossible.
Il y faut un acte de Dieu autant qu’un acte de l’homme. Et cet acte il vient l’accomplir en nous comme il l’a accompli en la famille de Nazareth.
Noël approche mettons notre confiance en Dieu.

De différentes sources


samedi 8 décembre 2018

homélie du 9 décembre 2018 2ème dimanche de l'Avent

Nous avons écouté dans la première lecture un très beau texte du prophète Baruc. Il demande à son peuple de quitter « sa robe de tristesse et de misère ». Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il s’adresse à des gens qui souffrent : tout va mal ; le peuple est prisonnier en exil.
Bien pire que ce que nous connaissons aujourd’hui en France. C’est au cœur de cette situation dramatique que Baruc annonce le lever du jour. Les exilés vont pouvoir revenir chez eux. Pour eux, ce sera un jour de joie et d’allégresse. Pour Dieu, il n’y a pas de situation bloquée. Avec lui, c’est la fin du cauchemar qui arrive, c’est l’irruption de la lumière.

A travers ce message d’espérance, Baruc nous dit ce qui est au cœur de la foi biblique : même dans les difficultés les plus extrêmes, les croyants sont invités à tenir le coup et à se relever. Ils doivent comprendre que leur Dieu est un Dieu qui les aime et qu’il ne veut que leur bonheur. C’est un Dieu libérateur. Les malheurs n’auront qu’un temps. Un jour, ils s’effaceront pour faire place à la joie. Ce sera la victoire de Dieu, de sa miséricorde et de sa justice. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons tous à témoigner. C’est peut-être ce qui manque aujourd’hui à notre pays : l’espérance, tout en sachant que l’avenir d’un monde meilleur n’est pas donné par le père Noël, mais par une communauté qui s’organise dans la justice et la fraternité et non pas dans l’anarchie comme nous l’a montrée l’actualité de ces dernier jours.
L’Evangile insiste très fortement sur la conversion ; et il nous en donne la raison par Jean Baptiste : « Tout homme verra le salut de Dieu. » C’est une bonne nouvelle qui nous interpelle tous ; la voix de Jean Baptiste nous montre le chemin : « Préparez le chemin du Seigneur. Aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé. Toutes montagnes et collines seront abaissées… Il faut savoir que les esclaves Juifs à l’époque de leur déportation à Babylone, c’est à dire 500 ans avant Jésus Christ étaient embauchés pour faire une grande voie,
comme une autoroute à travers le désert pour le dieu Mardouk.
Mais  Isaïe annonce que c’est le Seigneur qui va prendre la tête du cortège pour faire rentrer les Juifs au pays, en Israël, non pas pour aller vers le dieu Mardouk ou d’autres dieux, mais vers le Dieu d’Israël, vous allez pouvoir adorer le vrai Dieu, et non plus vous épuiser pour tous ces dieux païens. D’où un chemin de retournement, un chemin de conversion.
Jean baptiste nous invite à nous aussi à la conversion, à retrouver le bon chemin, la voie du Seigneur pour le pardon des péchés. Il s’agit donc pour nous de redresser nos chemins pour qu’ils deviennent chemins de Dieu. Ce n’est pas dans la violence que Dieu pourra venir à nous, mais par les sentiers que nous lui aurons tracés. Sentiers de paix, de silence et de paroles justes, et d’amour pour notre prochain.
Jean Baptiste nous parle aussi de ravins à combler. Quand nous sommes déprimés et que nous perdons confiance, nous sommes au fond d’un ravin, nous disons : « je suis au creux de la vague » nous sommes sans espoir. Il nous faut remplir ce ravin par notre attitude confiante, confiante en la personne qui vient nous aider, aimable envers elle. Le Seigneur va venir.
Il compte sur nous pour témoigner de l’espérance qui nous anime. C’est ce que nous essayons de vivre quand nous rendons visite à un malade très éprouvé, à une famille en deuil et à toute autre personne qui souffre physiquement ou moralement. C’est ensemble que nous avons à préparer la venue du Seigneur dans le monde d’aujourd’hui.

« Toute montagne et toute colline seront abaissées ». Cela signifie que nous devons adopter une attitude sincère et humble. Les montagnes qu’il faut abaisser, ce sont celles de l’orgueil et de l’autosuffisance. Nous dépendons de la bonté du Seigneur. Si nous avons compris cela, nous savons que nous devons nous tenir éloignés des attitudes qui nous détournent de lui. Pour concrétiser son appel, Jean Baptiste proclamait « un baptême de conversion ».
Le mot baptême signifie « plongeon ». Le temps de l’Avent doit être celui du plongeon dans la conversion, dans le changement. Préparer la venue du Seigneur, c’est renoncer au péché, c’est nous ouvrir au Christ et à son amour.

Nous sommes donc tous appelés à nous convertir. C’est le meilleur service que nous pouvons rendre à l’Eglise. Ce qui rendra nos communautés plus crédibles, c’est l’amour que nous mettrons dans nos vies. C’est tous les jours que nous avons à ajuster notre vie et nos paroles à cet amour qui est en Dieu. Ce qui est en jeu, ce n’est pas de devenir meilleurs,
plus vertueux ni plus aimable. L’Evangile n’est pas une morale mais une bonne nouvelle : « Tout homme verra le Salut de Dieu ». Notre Dieu est un Dieu sauveur. Il attend de nous que nous le mettions au centre de nos vies.

Sur ce point, nous sommes bien d’accord. On voudrait que cette conversion ce soit faite une fois pour toutes. Mais quand nous regardons notre vie, nous voyons bien que ce n’est pas aussi simple. Il nous faut sans cesse recommencer car nous retombons souvent dans les mêmes péchés. Nous nous écartons souvent du chemin qui nous mène à la vraie vie. Un jour, un enfant demandait au pape Benoît XVI pourquoi se confesser quand on sait qu’on va retomber dans les mêmes péchés. Le pape lui a répondu : « Dans une maison, on fait bien le ménage toutes les semaines et pourtant c’est toujours la même poussière ». Le sacrement du pardon est un moment essentiel dans notre vie, nous y retrouvons la grâce du baptême, une force mystérieuse qui fait de nous des témoins plus éclatants de l’amour de Dieu.
En ce jour, nous supplions le Seigneur : qu’il nous donne chaque jour et à chaque instant le courage et surtout l’amour pour constamment nous convertir et continuer notre marche. Qu’il soit avec nous pour entraîner les autres vers lui. Oui, Seigneur, fais-nous découvrir que tu ne cesses de nous aimer. Donne-nous de répondre à ton amour et d’en être les témoins tout au long de notre vie. Amen


de diverses sources

dimanche 18 novembre 2018

homélie du dimanche 18 novembre

Nous sommes invités à aider toute personne pour qu’elle retrouve une dignité humaine.
Le pape a lancé son appel pour la Journée mondiale des pauvres qui se tient, pour la deuxième fois, les 17 et 18 novembre. Dans une lettre, il nous interpelle sur notre rapport aux plus fragiles et sur la place que nous leur accordons dans notre foi et notre engagement de chrétien.
« Les pauvres nous évangélisent, en nous aidant à découvrir chaque jour la beauté de l’Évangile. Ne passons pas à côté de cette occasion de grâce », demande le pape François dans son message pour la deuxième Journée mondiale des pauvres. Dans ce message il appelle les chrétiens à la lutte contre la pauvreté sous toutes ses formes et à une véritable attention face aux plus vulnérables. Faut-il le rappeler, les plus vulnérables sont les femmes, seules ou avec enfants. Les personnes âgées et seules.
La priorité de nos sociétés consiste ainsi, à conserver une attention aux pauvres dans l’écoute de leurs besoins et de leur souffrance : « Au cours d’une telle journée, nous sommes appelés à un sérieux examen de conscience pour saisir si nous sommes réellement capables d’écouter les pauvres. » De comprendre ce dont ils ont besoin.
Les pauvres ne le sont pas simplement ceux qui manquent de choses matérielles, mais aussi ceux qui sont psychologiquement fragiles et même spirituellement. La pauvreté veut dire qu’il y a une carence quelque part, un manque pour trouver un équilibre qui permet d’être à la hauteur de la dignité humaine. C’est ainsi que nous sommes invités à aider toute personne pour qu’elle retrouve une dignité humaine. De nombreuses associations ont remplies cette tache dont le secours catholique, je rappelle que la quête aujourd’hui est pour le secours catholique ; Le meilleur équilibre n’est-il pas la vie en communauté, tissé de relations fraternelles. C’est ainsi que s’organise ici et là des ateliers de couture de bricolage ou des repas organisés selon une table ouverte où chacun peut venir manger pour ne pas rester seul ou seule.
Rappelant les dangers d’une « culture du déchet », le pape invite à prendre conscience de la multitude des laissés pour compte de nos sociétés : « manque de moyens de base de subsistance, la marginalisation due au manque de travail, les différentes formes d’esclavage social, malgré les avancées accomplies par l’humanité… »
Tirant dans l’expérience biblique, il montre ainsi la nécessité pour toute personne baptisée d’agir pour les pauvres, un « engagement personnel » qui ne peut se vivre « par procuration » mais nécessite de la proximité et le contact avec les démunis ; et la proximité, c’est vous, c’est nous qui devons nous faire le prochain du pauvre.
Il dénonce ainsi la mise à distance de ces populations « dictée par la peur ».
Suivant l’expérience déjà réalisée l’an passé, il appelle ainsi chaque diocèse et paroisse à « prier ensemble en communauté et partager le repas du dimanche » dans la « joie »,
à l’image des premières communautés chrétiennes.

« Ne pas mettre de côté ce qui nous est propre »

Le pape avertit cependant sur deux points. Il ne s’agit tout d’abord pas d’une simple œuvre de bienfaisance ou d’« assistance » mais bien d’agir selon « un amour qui sache demeurer discret et oublier le bien accompli ». Être au service en laissant la première place aux pauvres, « acteurs véritables » de la journée.
De plus, si la coopération avec toute forme d’instances « animées par la solidarité humaine » est largement bénéfique, le caractère chrétien de la Journée de la pauvreté doit être conservé, « ne pas mettre de côté ce qui nous est propre :enfants de Dieu, nous sommes appelés à la sainteté et conduire tous nos frères à Dieu et à la sainteté. »
Ce mois-ci, le pape rencontrera dans cet esprit près de 3 000 pauvres au cours d’un repas, initiant un mouvement qu’il souhaite partagé par toutes les paroisses. Dans le même temps, un service médical gratuit sera offert par l’Église selon le cardinal Fisichella.
Tant que Lazare git à la porte de notre maison, celui de l’Evangile (cf. Lc 16,19-21), il ne pourra y avoir de justice ni de paix sociale."

de diverses sources

samedi 3 novembre 2018

homélie du dimanche 4 novembre

Nous devons nous tourner vers Dieu pour recevoir de lui son amour, son Esprit d’Amour. Les lectures bibliques de ce dimanche viennent orienter notre vie dans un sens magnifique. Elles nous rappellent la loi d’amour qui doit imprégner la vie de tout homme.
C’est le premier de tous les commandements. Nous le trouvons d’abord dans le livre du Deutéronome (1ère lecture) : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force ». Ce texte nous demande de « craindre le Seigneur ».
Il ne s’agit pas d’en avoir peur mais de l’aimer et « d’observer tous ses commandements ». Seule cette obéissance fidèle et aimante permet au peuple de bénéficier des promesses de Dieu. Tout au long de la Bible, nous découvrons un Dieu qui fait alliance avec son peuple.
Il attend de chacun une réponse libre et aimante.

L’Evangile nous invite à faire un pas de plus : il nous présente un scribe qui pose à Jésus cette question : quel est le premier de tous les commandements ? Cette demande est très importante. Il s’agit de bien repérer le commandement que nous devons suivre avec la plus grande attention, la plus grande générosité et la plus grande fidélité.
C’est aussi une question difficile. Dans la loi juive, on trouve 613 commandements.
 
Et le premier des commandements est bien d’aimer Dieu de tout son cœur,
et le second que Jésus met à égalité est l’amour du prochain.
Dans l’encyclique du Pape Benoît 16, qu’il a écrite il y a une dizaine d’année :
 « Dieu est Amour », le pape commence par un préliminaire sur une question de langage : que mettons-nous sous le mot Amour.
Il est certain que quand nous disons ce mot, nous n’avons pas tous la même idée derrière la tête. Benoît 16 nous parle de l’amour oblatif, l’amour qui reçoit, de l’amour possessif,
celui qui s’approprie.
Puis il nous parle de l’amour dans l’antiquité grecque : l’amour éros qui est à l’amour sexuel, l’amour philia, l’amour d’amitié dont parle l’évangile de St Jean, et l’amour agapé, qui est l’amour fraternel, le partage. Alors comment nous y reconnaître dans tous ces facettes de l’amour. Au risque que le démon vienne pervertir ce qui au départ était de l’amour pour en faire non plus un don de soi, mais de faire de l’autre un don pour soi et se l’approprier.
C’est je crois ce qui s’est produit dans la tête de certains éducateurs, prêtres ou laïcs qui sont aujourd’hui condamnés
C’est pourquoi nous devons nous tourner vers Dieu pour recevoir de lui son amour, son Esprit d’Amour, car nous ne pouvons aimer convenablement sans l’Esprit de Dieu qui vient nous insuffler son amour, comme une pièce ne peut pas être éclairée convenablement si une fenêtre ne laisse pas entrer la clarté du soleil. La pièce ne s’éclaire pas d’elle-même, elle reçoit la lumière de l’extérieur,  Dieu est Amour, il est lumière pour nous et il vient éclairer notre identité, cependant nous devons nous laissé façonner par la Parole de Dieu que nous recevons dans les saintes Ecritures. C’est pourquoi, n’hésitons pas à nous laisser instruire par la lecture de la bible.
Jésus est venu aussi nous montrer comment nous aimer les uns les autres par des actes bien concrets, particulièrement le service du prochain, être attentif aux besoins de nos frères,
que ce soit des besoins matériels ou de réconfort moral.
L’exercice de la charité s’exerce par le service aux plus fragiles.
Jésus nous transmet ainsi un message de la plus haute importance. Nous sommes créés pour aimer. Dieu qui est amour, nous a créés pour que nous puissions, nous aussi, aimer et demeurer unis en lui. Nous ne trouverons la vraie joie qu’en aimant.
Il ne s’agit pas d’abord de faire beaucoup de choses mais de vivre selon un esprit filial envers Dieu, et fraternel envers les autres.
En nous faisant le prochain des autres, nous  nous approchons de Dieu qui est amour.
Mon prochain, c’est celui que je prends le temps d’écouter et de rencontrer.
C’est un seul et même amour qui nous attire vers Dieu et vers les autres. Nos capacités à aimer peuvent être blessées, mais le Seigneur est toujours là pour nous remettre sur la bonne voie.

La lettre aux Hébreux (2ème lecture) va dans le même sens. Elle nous montre en Jésus le grand prêtre qui s’est offert à Dieu en sacrifice pour nos péchés. Il nous manifeste ainsi le plus grand amour qui soit possible. Cet amour inimaginable, nous le découvrons dans sa double dimension : envers Dieu et envers le prochain. C’est en nous tournant vers la croix que nous commençons à comprendre ce que veut dire « aimer ». Par sa mort et sa résurrection, Jésus nous a ouvert un passage vers ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume de Dieu. Ressuscité et exalté auprès de Dieu, « il vit pour toujours afin d’intercéder en faveur de tous. Médiateur entre Dieu et les hommes, il est totalement dans le monde du divin et de l’humain, qui grâce à lui ne font plus qu’un. 

En ce dimanche, la Parole de Dieu nous interpelle. Elle nous invite à changer notre regard sur Dieu et le prochain.  Le Christ veut nous entraîner tous à sa suite. Il veut nous apprendre à voir tous nos frères et sœurs avec le cœur même de Dieu. Alors, ne passons pas une journée sans accomplir au moins un acte de bonté à l’égard de ceux et celles qui nous entourent. C’est cela qui fait la valeur d’une vie. Célébrer l’Eucharistie c’est communier à l’amour du Christ pour le Père et pour chaque être humain. C’est se mettre en disposition d’aimer.
En ce jour, nous te prions Seigneur :
Envoie ton Esprit qu’il nous renouvelle et renouvelle la face de la terre. Amen

De diverses sources

jeudi 1 novembre 2018

homélie pour la fête de Toussaint

Cette année, le Pape François a publié la 3ème exhortation apostolique de son pontificat : « Gaudete et Exsultate », un texte fort et éclairant pour tous ceux qui cherchent le bonheur !
C’ est un vrai petit Traité de vie spirituelle, accessible et stimulant pour nous aider à vivre concrètement l'Evangile au quotidien. Par ce texte, dense et assez bref qui se lit facilement, Je Pape François veut faire résonner en nous de manière forte l'appel à la sainteté qui est la vocation de tous les baptisés sans exception, car« la sainteté est le plus beau visage de l'Eglise »  mais surtout elle est le chemin de vie et de bonheur que le Seigneur veut nous offrir.
Par ce texte, le Pape veut faire résonner en nous de manière forte l'appel à la sainteté dans la lignée du Concile Vatican Il, non pas comme un idéal inaccessible et désincarné, mais comme un chemin très concret et incarné, celui qui invite à avancer, à risquer toujours un pas de plus, en affrontant la complexité de la réalité au cœur du monde tel qu'il est avec ses défis et ses opportunités. Bref, la sainteté présentée ici dans un langage certes contemporain, mais dans une dynamique profondément enracinée dans la tradition spirituelle et la mystique ignatienne chère au Pape François, est tout simplement l'art de vivre en chrétien au jour le jour, avec et pour les autres, c'est-dire l'art des petits gestes pour aimer et servir Dieu en aimant et en servant les autres dans tous les aspects de notre vie.

C’est un appel universel à la sainteté

Bonne nouvelle : « pour être saint, il n'est pas nécessaire d'être évêque, prêtre, religieuse ou religieux»! Nous sommes tous appelés à être saints, quel que soit notre situation, si nous laissons la grâce de notre baptême porter du.fruit,
à commencer par les laïcs qui constituent la très grande majorité de ce peuple de Dieu conduit par l'Esprit! Car« pour un chrétien, il n'est pas possible de penser à
sa propre mission sur terre sans la concevoir comme un chemin de sainteté».
Le Pape François nous invite à accueillir la sainteté comme un don,
une grâce qui nous rejoint dans notre humanité pour la déployer en nous transformant. Non, la sainteté n'est pas un idéal inatteignable, elle n'est pas réservée à une élite ! Elle est pour tous et pour chacun d'entre nous quand nous osons accueillir la nouveauté de Dieu et discerner sans peur et en liberté notre chemin singulier pour être une mission sur cette terre. Mais attention la sainteté n'est pas un chemin lisse et confortable, sans écueils car nous sommes tous confrontés au mystère du mal. La grâce ne supprime la nature, nos êtres limités sont affrontés à de multiples tentations que le Pape François décrit avec beaucoup de réalisme. Bref, « la vie chrétienne est un combat permanent » et il est bon de repérer les manœuvres de l'ennemi qui veut nous empêcher de vivre ce christianisme intégral.
En ce jour de Toussaint, nous venons d’entendre l’évangile sur les béatitudes. Le chapitre 3 de cette exorthation nous offre une belle méditation sur les Béatitudes qui sont « comme la carte d'identité du chrétien». Le mot heureux deviant synonyme de saint parce qu’il esprime le fait que la personne qui est fidèle à Dieu et qui vit sa Parole attaint dans le don de soi le vrai Bonheur.
Heureux les pauvres de coeur, car le royaume est à eux.

Cela  veut dire que nous devons reconnaître la vérité de notre coeur  pour savoir où nous plaçons la vérité de notre vie. Quand le Coeur se rend riche, il est tellement satisfait de lui-même qu’il n’y a plus de place pour la Parole de Dieu et aimer les frères. Etre pauvre de Coeur, c’est cela la sainteté.

« Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés»

Le monde nous propose le contraire : le divertissement, la jouissance, le loisir, pour être heureux.  La personne qui voit les choses comme elles sont réellement se laisse transpercer par la douleur de ceux qui souffrent et pleurent dans leur Coeur. Cette personne est consolée par le réconfort de Jésus et non par celui du monde. Elle trouve que la vie a un sens, en aidant l’autre dans sa souffrance, en comprenant les angoisses des autres, en soulageant les autres.
« Savoir pleurer avec les autres c'est cela la sainteté ! »
« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés”
Cette intentié de survie que sont la faim et la soif des gens l’ont pour la justice et la recherchent avec un désir ardent, Jésus dit qu’ils seront rassasiés, puisque tôt ou tard, la justice devient réalité, et nous pousse à contribuer à ce que ce soit possible
rechercher la justice avec faim et soif c'est cela la sainteté ! »
Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde
Donner et pardonner, c’est essayer de reproduire dans nos vies un petit reflet de la perfection de Dieu qui donne et pardonne en surabondance. Il faut savoir que tous, nous constituons une armée de gens pardonnés. Nous tous, nous avons bénéficié de la compassion divine.
« Regarder et agir avec miséricorde c'est cela la sainteté ! »

Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu
Cette béatitude concerne les personnes qui ont un Cœur simple, pur, sans souillure, car un Coeur qui sait aimer ne laisse pas entrer dans sa vie ce qui porte atteinte à cet amour, ce qui le fragilise ou le met en danger.
Le Seigneur nous demande un don de soi au frère.

« Garder le cœur pur de tout ce qui souille l'amour c'est cela la sainteté ! »

Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu
Les pacifiques sont source de paix, ils bâtissent la paix et l’amitié sociales.
A ceux qui s’efforcent de semer la paix en tous lieux, Jésus a fait une merveilleuse promesse : ils seront appelés fils de Dieu.
« Semer la paix autour de nous c'est cela la sainteté ! »

Heureux ceux qui sont persecutes pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux

Si nous ne voulons pas sombrer dans une obscure médiocrité, ne recherchons pas une vie confortable, car qui veut sauver sa vie la perdra nous dit l’Evangile.
Les persecutions ne sont pas une réalité du passé, parce qu’aujourd’hui également, nous en subissons, que ce soit d’une manière sanglante, comme tant de martyrs contemporains, ou d’une façon plus subtile, à travers des calomnies et des mensonges.
« Accepter chaque jour le chemin de l'Evangile même s'il crée des problèmes c'est cela la sainteté ! »
Mais plus encore « le grand critère » sur lequel nos vies chrétiennes seront jugées tel que le décrit l’évangéliste Matthieu  « J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger... » car la sainteté implique de reconnaître la dignité de l'autre et nécessite notre engagement pour la transformation sociale.
Il nous faut relier prière et action et servir sans hésiter notre prochain,
car «
la miséricorde est la clef du ciel »
De diverses sources

samedi 20 octobre 2018

homélie du dimanche 21 octobre

Ce dimanche, nous clôturons la semaine missionnaire mondiale. Nous n’oublions pas que la mission de l’Église c’est d’annoncer la bonne nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre. Notre horizon et notre cœur doivent s’élargir aux dimensions du monde. Nous pensons à tous ces prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui ont quitté leur famille et leur pays pour être les messagers de l’Évangile dans des pays qu’ils ne connaissaient pas. Cette année, nous accueillons l’abbé Pascal KItikanlin qui vient  du Bénin. L’accueillons-nous comme quelqu’un qui vient rendre un service que les prêtres gersois ne peuvent plus assurer par manque de vocation ou l’accueillons-nous pour nous évangéliser, pour nous dire une parole nouvelle, car notre Eglise est catholique, c.à.d. universelle, nous n’avons pas à nous replier sur nous-même.   
Cette réponse à l’appel de Dieu n’a jamais été facile. C’est ce que nous comprenons en écoutant la 1ère lecture. Le prophète s’adresse à un peuple qui souffre de la persécution.
Il fait comprendre à tous ces gens que leur souffrance n’est pas inutile ; Dieu ne les abandonne pas ; il se penche sur eux avec amour et prédilection. C’est en lui que chacun trouvera la force pour tenir le coup. L’important c’est de chercher cette force là où elle se trouve.
En lisant ce texte, nous pensons aux chrétiens qui sont persécutés ou tournés en dérision à cause de leur foi au Christ. C’est en lui qu’ils trouvent la force et le courage dont ils ont besoin pour rester fidèles jusqu’au bout. Face aux souffrances infligées par les persécuteurs, ils nous apprennent l’amour et le pardon. Ils nous font comprendre que la volonté de Dieu c’est le salut de tous, y compris des persécuteurs. Seul le pardon accordé par la victime peut convertir son bourreau.
La lettre aux Hébreux (2ème lecture) nous renvoie à Celui qui est vraiment au cœur de tout engagement missionnaire. En Jésus mort et ressuscité, les hommes ont trouvé le salut que l’humanité attend. Il est celui qui nous fait  grâce et nous obtient la miséricorde. Il fait le lien entre la terre et le ciel. Le pape Jean-Paul II disait qu’il a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu. Nous, chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes tous appelés à participer à ce sacerdoce du Christ. Comme lui, nous sommes envoyés vers nos frères et sœurs, en particulier ceux et celles qui sont éprouvés par la maladie, la souffrance et les épreuves de toutes sortes. La bonne nouvelle doit être annoncée à tous, y compris à ceux et celles qui sont loin de Dieu. Cette mission n’est pas d’abord notre affaire mais celle du Christ qui nous a appelés et envoyés.
La mission de l’Église demeure fondamentalement la même hier comme aujourd’hui.
Elle consiste à annoncer le Christ et à proclamer l’Evangile au monde. Elle s’inscrit dans cet ordre que les apôtres ont reçu du Christ ressuscité : « Allez dans le monde entier ; proclamez l'Évangile à toutes les créatures » (Mc 16,15). Ces paroles font de notre Église une Eglise missionnaire ; une Eglise qui veut partager ce qu’elle a et ce qu’elle est avec le monde entier. Notre foi et l’évangile de Jésus ne constituent pas une propriété privée ; nous les avons reçus gratuitement et nous sommes appelés à les partager généreusement avec autant de monde que possible. Annoncer une Bonne Nouvelle, ce n’est pas faire du prosélytisme, mais dire la réalité sans obliger l’autre à adhérer à notre communauté. D’autre part, cette mission universelle de l’Église prend des accents particuliers selon l’endroit où l’on se trouve. En Afrique, par exemple, l’Église est à l’œuvre pour relever de nombreux défis auxquels les Africains sont confrontés : le défi de la réconciliation, celui du développement et celui de l’inculturation.
Chez nous dans le Gers elle aura une autre tonalité. Les réalités ne sont pas les mêmes :
nous sommes un monde rural où la communication est plus difficile ; touchés par une population vieillissante plus souvent confrontée à la mort de personnes âgées qu’à une jeunesse désœuvrée en quête de sens. Les missionnaires que nous appelons aujourd’hui sont des personnes pour accompagner des familles en deuil, c’est une urgence pour nous à Riscle, village de Riscle. Merci à vous chrétiens de vous sentir appelé pour cette mission, car les sépultures sont un lieu favorable pour annoncer la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité, généralement beaucoup de monde vient à l’église à cette occasion et nous avons une parole à dire une espérance à porter à tous, parents, amis et proches. Nous manquerions à notre mission si nous ne le faisions pas ; nous avons donc besoin de vous pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, surtout de nos jours où les médias surfent sur les mauvaises nouvelles à annoncer.
Pour terminer, Je rappelle cette exhortation du pape François : « Ne pense jamais que tu n’as rien à apporter, ou que tu ne manques à personne. Beaucoup de gens ont besoin de toi ; sache-le.
Que chacun de vous le sache dans son cœur : beaucoup de gens ont besoin de moi. »

De diverses sources

dimanche 7 octobre 2018


Homélie du dimanche 7 octobre
La réalité du mariage a de tout temps été vitale, car elle touche à la fois au plus intime de la vie individuelle et au fondement de la vie en société. Aujourd’hui elle est prise dans la tourmente d’une société qui a du mal à articuler liberté individuelle et choix collectifs. Il est impossible de traiter ici une situation aussi complexe, mais pourtant, nous pouvons souligner avant d’aborder l’Évangile, que cette situation de crise ne tient peut-être pas nécessairement à un laxisme moral. Il tient aussi et peut-être avant tout à ce que beaucoup ont une estime et une attente très élevée à l’égard de la vie conjugale et familiale. Paradoxalement, plus l’idéal est élevé, plus il est exposé à l’échec si les personnes ne cherchent pas une aide pour affronter les difficultés et les courants d’aujourd’hui.
C’est dans ce contexte que nous écoutons aujourd’hui cet Évangile. La question piège des Pharisiens se situe au niveau légal : « Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme ? »
La réponse de Jésus est donnée en deux temps. Dans un premier temps, il fait sortir la question de son cadre légal. Moïse n’a pas autorisé le divorce, mais il a cherché à rendre plus humaine une pratique liée à la dureté des hommes. En fait, le mariage n’est pas une loi,
mais une Parole de Dieu inscrite dans la Création
. Dans un deuxième temps,
mais cette fois-ci en privé et à l’adresse de ses seuls disciples,
Jésus en tire des conséquences légales pour les croyants : tout disciple,
qui se sépare de son conjoint pour épouser une autre personne, est adultère.
Cette parole est extrêmement exigeante, mais que dit-elle au juste sinon que le mariage est un engagement à trois : il concerne l’homme et la femme, mais aussi Dieu. Toute relation vraie entre deux personnes suppose la présence d’un tiers. La vie de couple est trop importante pour qu’elle se vive en égoïste. En sacralisant ainsi la loi du mariage, Jésus montre qu’elle engage la relation de l’être humain avec Dieu ; Jésus a lutté en effet pour désacraliser la loi. Il nous fait comprendre que la finalité de la Loi est pour le bien de la personne humaine, précisément voulu par Dieu. Une loi ne vaut donc que dans la mesure où elle est au service véritable de la personne humaine et notamment de la plus vulnérable, c’est-à-dire dans la famille, de l’enfant, c’est bien pour cela qu’à la fin de l’évangile d’aujourd’hui, Jésus parle des enfants pour leur donner la première place, le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. Dans notre société où certains revendiquent le droit à avoir un enfant, il vaut mieux mettre l’enfant en priorité quant à ses droits, n’at-il pas le droit à avoir un papa et une maman, des frères et des sœurs, une famille où il puisse vivre en paix ; après je reconnais que l’on fait comme l’on peut et que l’idéal ne peut être toujours atteint. Dans une société sacrale telle que la société antique et judaïque, Jésus fait une révolution apte à susciter le scandale. Jésus ferait-il une exception en ce qui concerne le mariage ? C’est peu probable, mais il souligne par-là que cette relation essentielle est au cœur du dessein créateur de Dieu. Pour être vécue dans la fidélité, elle suppose non seulement le dialogue entre les époux, mais aussi la prière. Le mariage est à recevoir de Dieu comme une vocation, un appel à aimer dans la fidélité, à cheminer vers la Vie éternelle dans la communion avec l’autre.
Mais en cas d’échec, que devient cet appel ? Le Nouveau Testament montre comment les premières communautés chrétiennes ont accepté des exceptions au commandement de Jésus. Ainsi l’évangile de Matthieu reconnaît la légitimité du divorce dans le cas où l’un des conjoints trahit gravement son engagement à travers des conduites immorales (Mt 19,9). Saint Paul l’admet également lorsqu’un conjoint païen n’accepte pas la conversion de l’autre au Christ. Le conjoint chrétien est alors autorisé à le quitter (1Co 7,15). L’Église se trouve aujourd’hui dans un contexte inédit et se doit de réfléchir à l’accompagnement des situations d’échec.
Tout en restant libre dans nos choix, nous sommes appelés à la communion de l’Église,
Au titre de la communion ecclésiale, le croyant prend à cœur la manière dont l’Église interprète la volonté du Créateur. Il cherche à y correspondre autant qu’il dépend de lui.
Au titre de la liberté et de la foi en la miséricorde de Dieu, le croyant sait que cette volonté est au service de la vie pour chacun des conjoints et leurs enfants éventuels.
 Il revient alors à chacun, moyennant le dialogue avec d’autres et une prière persévérante, de juger en conscience ce qu’exige de lui sa véritable fidélité au Christ.
Le mariage n’est-il pas le signe que l’amour de Dieu se donne dans plus spécialement dans l’alliance qui exige fidélité, liberté, fécondité et indissolubilité.
Aujourd’hui nous te prions Seigneur plus spécialement pour tous les couples mariés, mais aussi pour ceux qui se préparent au mariage.
De diverses sources