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samedi 16 juin 2018

homélie du 17 juin

C'est la foi qui nous révèle le sens de notre vie actuelle
Le bébé qui est dans le ventre de sa maman, est-il conscient de son avenir ? Pas du tout,
il est dans la confiance de la vie avenir, il entend des voix, des sons, mais pas distinctement, il est tout fusion avec sa mère, il fait corps avec elle. Il n’appréhende pas le passage à une autre vie, il ne sait pas ce que sait, il n’en a jamais fait l’expérience. Il paraît qu'une fois né, la lumière du jour l'aveugle, lui qui était dans l'obscurité ; jusqu'ici, il entendait quelques voix, désormais, il verra face à face ceux qui l'ont aimé, ceux qui lui ont parlé, ceux qui lui ont donné son nom avant même qu'il le sache.
Eh bien, pour Paul, la mort est une naissance. Jusque-là, nous sommes comme l'enfant qui va naître ; nous aussi, nous sommes dans l'obscurité : « Nous cheminons sans voir », dit-il.
Mais quand nous naîtrons à la vraie vie, nous serons en pleine lumière :
« A présent, nous voyons dans un miroir et de façon confuse, mais alors ce sera face à face. Tout comme le temps de la gestation n'a de sens qu'en fonction de la naissance qui se prépare, notre vie terrestre n'a de sens qu'en fonction de la vie définitive auprès du Seigneur.
En attendant, heureusement, dans cette obscurité, il y a un rayon de lumière, c’est la grâce de Dieu qui se montre à nous, mais parfois nous pouvons être dans l’obscurité, dans le noir comme en font l’expérience de nombreux saint. Comme un enfant qui regarde la lumière, nous devons avoir nos yeux fixés sur la lumière de Dieu, ce peut être la Parole de Dieu, la prière, ou autre encore. C'est elle qui nous aide à cheminer, qui nous aide à préparer la naissance qui approche : « Nous cheminons dans la foi, nous cheminons sans voir ». C'est la foi qui nous révèle le sens de notre vie actuelle, le sens de notre mort. C'est dans la foi que nous savons que notre mort est une naissance
C'est aussi dans la foi,  que nous savons que notre vie a un sens, nous avons un rôle capital à jouer : notre vie terrestre est vraiment le temps d'une gestation ; tout ce que nous faisons aujourd'hui prépare demain. Mais autre chose nous donne vie sans que nous nous en rendions compte, c’est l’amour de Dieu, l’amour est le cordon ombilical qui nous relie à Dieu. 
Sans l’amour de Dieu nous ne pourrions pas vivre, et c’est dans cet amour que nous  comprenons notre mission, notre destinée, nous sommes  le fruit de l’amour,
les témoins de l’amour et les artisans de l’amour.
Dans la lettre aux Philippiens Paul  explique: « Pour moi, vivre, c'est Christ, et mourir m'est un gain. Mais si vivre ici-bas doit me permettre un travail fécond, je ne sais que choisir.
Je suis pris dans ce dilemme : j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, et c'est de beaucoup préférable, mais demeurer ici-bas est plus nécessaire à cause de vous. »
On voit bien ici que Paul a dépassé la crainte de la mort, au contraire il la désire. Pour autant, notre vie terrestre n'est pas ignorée, méprisée, elle est orientée ; elle n'est pas dépréciée, car c'est son but, au contraire, qui lui donne tout son prix et cela grâce à l’amour de Dieu. Demeurer dans l’amour de Dieu nous dit Jésus dans l’évangile de  Jean. Notre destinée est guidée par l’amour de Dieu, et le péché est de s’éloigner de c’est amour pour donner un autre sens à notre vie. Notre vie n’aura d’éternité que si elle est guidée pas l’Esprit de Dieu.


La communauté de Corinthe doit affronter bien des difficultés, Mais ses membres gardent « pleine confiance au Seigneur ». Pour l’instant, ils sont comme en exil. Ils cheminent dans la foi sans voir. Mais cet exil ne durera pas toujours. Le Seigneur nous prépare une demeure éternelle. Nous nous y préparons en nous efforçant de plaire au Seigneur. Un jour, nous aurons à lui rendre compte de notre vie. Lui, le juste juge, appréciera la conduite de chacun. Il accordera la couronne à ceux qui auront accompli leur course jusqu’au bout.
Ce qui compte, c’est que nous soyons pour toujours avec le Christ.
Ce message a de quoi nous réconforter dans les épreuves du temps présent.

Jésus nous envoie dans le monde pour y répandre le bon grain, celui de la foi, de l’amour,
 de la paix. Cette semence, nous la répandons par nos paroles. Nous sommes envoyés pour dire et témoigner. Mais le plus important c’est que notre vie soit éclairée par notre foi et vivifiée par l’amour de Dieu. Le Seigneur nous demande de semer, mais c’est lui, qui donne à la semence de pousser et de donner du fuit.

En ce jour, nous te prions, Seigneur : donne-nous un cœur humble et disponible.
Donne-nous de rester à notre juste place. Que notre vie entière, unie à la tienne,
contribue à ton règne dans le monde d’aujourd’hui. Amen

De diverses sources

jeudi 14 juin 2018

homélie du 10 juin

Une phrase rude de Jésus dans l’Évangile de Marc pour notre réflexion de ce dimanche : « Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon.
Il est coupable d’un péché pour toujours. » Quel est donc ce péché impardonnable ?
Jésus prononce cette phrase alors qu’il est lui-même l’objet d’un soupçon de la part des scribes venus de Jérusalem. Alors peut-être le soupçon serait-il le pire des péchés, mais quel soupçon ?
Les scribes ne cessent de chercher à prendre Jésus en défaut dans sa manière de pratiquer la Loi, dans ses miracles de guérisons, et particulièrement dans son combat contre les démons. Jésus fait le bien, guérit et libère, il fait revivre et redonne confiance, et on le soupçonne de détenir un pouvoir démoniaque, d’être l’ami du prince des ténèbres, alors qu’il le dénonce et le combat. Voilà donc le péché que Jésus dénonce chez les scribes, et qui est pour lui le pire des blasphèmes contre l’Esprit de Dieu. Ce soupçon est le même que celui dont parle la Genèse, dans la première lecture.
Figure du mal, le serpent avait tenté Ève et son époux, éveillant en eux un soupçon par rapport à la bonté absolue du Dieu créateur. Le serpent les poussait à désobéir aux conseils de Dieu. Il voulait les convaincre que Dieu était pervers, habité par des arrière-pensées mauvaises et sournoises. Un peu comme un enfant qui désobéit à son père et l’injurie parce qu’il lui a interdit de ne pas toucher ce qui est brûlant, car il se mettra en danger.
C’est par amour et pour leur bien que Dieu leur interdisait ce geste.
Le péché impardonnable consiste donc à refuser de croire que Dieu n’est que bonté, grâce et miséricorde. Ce piège du soupçon dans lequel ils étaient tombés avait pour conséquence de les exclure eux-mêmes de la logique de l’amour, quand on aime vraiment, on a confiance. Aujourd’hui Jésus nous éclaire dans le combat spirituel que nous devons mener pour devenir  nous-mêmes. Pour que Dieu soit le maître en nous et que sa volonté nous guide, il nous faut ligoter ce qui peut à l’intérieur de nous, nous paralyser et nous déployer dans l’Esprit Saint. Nous serons ainsi plus forts quand le démon nous tentera du dehors. Cette parole de Jésus nous donne de contempler le combat qu’il mène contre le mal pour nous en délivrer.
Nous pouvons nous rendre compte que notre propre combat spirituel est situé dans le sien. Comme Jésus est vainqueur, déjà nous sommes vainqueurs. « C’est pourquoi, écrit Paul aux Corinthiens, nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous. »
Un autre soupçon nous est rapporté aussi dans l’Évangile, mais il est d’un autre ordre.
Les gens de la parenté de Jésus, sa mère et ses frères, (je rappelle que quand on parle des frères de Jésus, il s’agit de ses cousins, car dans certaines sociétés encore de nos jours le mot frère a un sens large), ils soupçonnent Jésus de folie et pensent « qu’il a perdu la tête ».
Ces gens rassemblés autour de Jésus dans une attitude de disciples écoutent son enseignement. Ils constituent comme une nouvelle famille pour lui. Jésus ne refuse pas explicitement de rencontrer ses parents, mais il souligne ici la différence qui existe entre son clan familial et sa nouvelle famille constituée de ceux qui le suivent et croient en lui. Ceux-ci ne sont pas du même sang naturel mais sont unis par le même désir spirituel d’accomplir la volonté de Dieu, telle que Jésus la présente.
Quelle Bonne Nouvelle pour chacun de nous ! Si nous choisissons de suivre Jésus par le chemin de la foi, nous sommes unis à lui, nous sommes ses vrais amis, ses frères, réellement. Ne sommes-nous pas les membres de son Corps ? Ce que ne pouvait pas revendiquer sa parenté naturelle ! En étant attentifs et en accueillant sa Parole, en agissant comme lui avec amour, nous faisons la volonté de Dieu et surtout nous gardons toute confiance en l’Esprit Saint qui nous conduit à la communion avec Dieu.

De diverses sources

samedi 2 juin 2018

homélie de la fête du Corps et du Sang du Christ

Nous recevons dans l’eucharistie le corps et le sang du Christ, c’est à dire la personne même du Christ.

Les disciples disent à Jésus : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton

repas pascal ? » Jésus, désigne un homme portant une cruche d’eau, donc quelqu’un qui sera facile à repérer puisque porter l’eau revenait habituellement aux femmes.
Par là même, Jésus cache provisoirement à Judas l’endroit prévu et l’empêche ainsi de troubler le repas.
Le repas pascal comprenait, avec  l’agneau pascal, des pains sans levain, des coupes de vin, le tout au milieu de bénédictions et d’actions de grâce. Ce repas rappelait la libération d’Égypte et l’alliance du Sinaï. C’était donc un mémorial où l’on se souvenait des bienfaits de Yahvé – bienfaits dont on jouissait toujours.
Mais Jésus va changer le sens du repas rituel. Il n’y a pas d’agneau de préparé à ce repas,
car c’est lui, le vrai Agneau libérateur qui va répandre son sang pour la multitude,
pour toute l’humanité et non plus seulement pour Israël.
C’est lui qui, sur la croix, va sceller l’Alliance, la vraie, la définitive,
dans son sang répandu. Le pain et le vin rituels vont en devenir le mémorial.
En prenant ce repas nouveau, les disciples recevront le corps et le sang du Christ,
c’est à-dire la personne même du Christ. « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. »
 Réellement, non symboliquement. Non un corps inerte, mais le Christ donné, répandu,
le Christ dans son mystère.
En ce premier jour de la fête des pains sans levain, notre messe prend naissance,
l’eucharistie chrétienne commence.
Le repas des chrétiens deviendra le lieu privilégié de la présence réelle du Christ dans
son Église. À son maximum de densité.
Le repas des chrétiens, la messe rendra réellement présents les mystères du Christ,
tout ce qu’il a fait pour nous, surtout son don jusqu’à la mort.
Le mystère du Christ non pas quelque chose que l’on ne pourra jamais connaître,
mais quelque chose qui se révèle, qui se dévoile petit à petit si nous voulons bien faire l’effort de regarder, de contempler pour entrer nous même en alliance.
Mais peut-être avons-nous banalisé ce repas ! « Pourvu que ce soit vite terminé… « 
Et ne m’en demandez pas trop… J’assiste, je suis là, je fais mon devoir…
Mais sommes-nous réellement présent. Pendant la messe, Jésus est réellement présent,
mais nous, somme nous réellement présent ? Nous pouvons être distraits par quelque chose, c’est bien normal, mais dans l’essentiel, sommes-nous réellement présent ?
Comment ! Le Christ est réellement présent, et tu ne bouges pas ? On célèbre ta liberté,
et tu restes enchaîné dans ta routine ? Tu es venu à la fête, et tu prends un air ennuyé ?
Aujourd’hui, fête solennelle du Corps et du Sang du Christ, dressons l’oreille durant la
prière eucharistique.
Cette prière est la nôtre, le prêtre la dit en notre nom à tous !
Oui, que chacun de nous fasse siennes ces paroles de la prière eucharistique IV :
« Seigneur, accorde à tous ceux qui vont partager ce pain et boire à cette coupe d’être
rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps, pour qu’ils soient eux-mêmes dans le Christ
une vivante offrande à la louange de ta gloire ».

Merveille que ce geste du Christ imprimé lors du dernier repas et qui reste inépuisable.
A quelques heures de son offrande totale par amour pour nous, Il prend ces simples choses que sont le pain et le vin, fruits de la terre et du travail des hommes, pour en faire son Corps et son Sang. L’ordinaire de la vie devient l’extraordinaire de la vie en Dieu. Par des aliments du quotidien, le Christ s’offre à nous pour être mangé, nous pourrions croire que nous engloutissons Jésus, mais en fait c’est nous qui sommes engloutis en lui pour former un seul corps. Il nous permet alors de rendre présente la mémoire de sa vie, de sa mort et de sa résurrection dans l’attente de son retour glorieux. C’est le repas des messagers de la Bonne Nouvelle.
Toute Eucharistie nous ouvre vers l’aujourd’hui de la présence de Dieu, et nous relie à toute l’histoire de l’humanité qui accueille et s’émerveille de cette proximité de Dieu rendue présente par le repas eucharistique.
A chacun de nous est posée ce dimanche cette même question que les deux disciples du Christ adressèrent au propriétaire : « Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ? ». Question que j’aimerais reformuler pour nous aujourd’hui : « As-tu faim de ma vie ? J’ai tellement envie de partager avec toi, avec vous mes disciples d’aujourd’hui ce repas d’Alliance ? Es-tu prêt à répondre dans la joie à cette invitation ? ».
« Je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole. » Une parole ? Quelle parole allons-nous entendre aujourd’hui en cette eucharistie qui nous mettra en appétit de Dieu ? Peut-être celle-ci : « Venez, approchez tous de cette table, c’est pour vous que je me suis fait nourriture » dit le Christ. Oui, vraiment, « Heureux les invités au repas du Seigneur ».

De diverses sources