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samedi 2 juin 2018

homélie de la fête du Corps et du Sang du Christ

Nous recevons dans l’eucharistie le corps et le sang du Christ, c’est à dire la personne même du Christ.

Les disciples disent à Jésus : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton

repas pascal ? » Jésus, désigne un homme portant une cruche d’eau, donc quelqu’un qui sera facile à repérer puisque porter l’eau revenait habituellement aux femmes.
Par là même, Jésus cache provisoirement à Judas l’endroit prévu et l’empêche ainsi de troubler le repas.
Le repas pascal comprenait, avec  l’agneau pascal, des pains sans levain, des coupes de vin, le tout au milieu de bénédictions et d’actions de grâce. Ce repas rappelait la libération d’Égypte et l’alliance du Sinaï. C’était donc un mémorial où l’on se souvenait des bienfaits de Yahvé – bienfaits dont on jouissait toujours.
Mais Jésus va changer le sens du repas rituel. Il n’y a pas d’agneau de préparé à ce repas,
car c’est lui, le vrai Agneau libérateur qui va répandre son sang pour la multitude,
pour toute l’humanité et non plus seulement pour Israël.
C’est lui qui, sur la croix, va sceller l’Alliance, la vraie, la définitive,
dans son sang répandu. Le pain et le vin rituels vont en devenir le mémorial.
En prenant ce repas nouveau, les disciples recevront le corps et le sang du Christ,
c’est à-dire la personne même du Christ. « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. »
 Réellement, non symboliquement. Non un corps inerte, mais le Christ donné, répandu,
le Christ dans son mystère.
En ce premier jour de la fête des pains sans levain, notre messe prend naissance,
l’eucharistie chrétienne commence.
Le repas des chrétiens deviendra le lieu privilégié de la présence réelle du Christ dans
son Église. À son maximum de densité.
Le repas des chrétiens, la messe rendra réellement présents les mystères du Christ,
tout ce qu’il a fait pour nous, surtout son don jusqu’à la mort.
Le mystère du Christ non pas quelque chose que l’on ne pourra jamais connaître,
mais quelque chose qui se révèle, qui se dévoile petit à petit si nous voulons bien faire l’effort de regarder, de contempler pour entrer nous même en alliance.
Mais peut-être avons-nous banalisé ce repas ! « Pourvu que ce soit vite terminé… « 
Et ne m’en demandez pas trop… J’assiste, je suis là, je fais mon devoir…
Mais sommes-nous réellement présent. Pendant la messe, Jésus est réellement présent,
mais nous, somme nous réellement présent ? Nous pouvons être distraits par quelque chose, c’est bien normal, mais dans l’essentiel, sommes-nous réellement présent ?
Comment ! Le Christ est réellement présent, et tu ne bouges pas ? On célèbre ta liberté,
et tu restes enchaîné dans ta routine ? Tu es venu à la fête, et tu prends un air ennuyé ?
Aujourd’hui, fête solennelle du Corps et du Sang du Christ, dressons l’oreille durant la
prière eucharistique.
Cette prière est la nôtre, le prêtre la dit en notre nom à tous !
Oui, que chacun de nous fasse siennes ces paroles de la prière eucharistique IV :
« Seigneur, accorde à tous ceux qui vont partager ce pain et boire à cette coupe d’être
rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps, pour qu’ils soient eux-mêmes dans le Christ
une vivante offrande à la louange de ta gloire ».

Merveille que ce geste du Christ imprimé lors du dernier repas et qui reste inépuisable.
A quelques heures de son offrande totale par amour pour nous, Il prend ces simples choses que sont le pain et le vin, fruits de la terre et du travail des hommes, pour en faire son Corps et son Sang. L’ordinaire de la vie devient l’extraordinaire de la vie en Dieu. Par des aliments du quotidien, le Christ s’offre à nous pour être mangé, nous pourrions croire que nous engloutissons Jésus, mais en fait c’est nous qui sommes engloutis en lui pour former un seul corps. Il nous permet alors de rendre présente la mémoire de sa vie, de sa mort et de sa résurrection dans l’attente de son retour glorieux. C’est le repas des messagers de la Bonne Nouvelle.
Toute Eucharistie nous ouvre vers l’aujourd’hui de la présence de Dieu, et nous relie à toute l’histoire de l’humanité qui accueille et s’émerveille de cette proximité de Dieu rendue présente par le repas eucharistique.
A chacun de nous est posée ce dimanche cette même question que les deux disciples du Christ adressèrent au propriétaire : « Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ? ». Question que j’aimerais reformuler pour nous aujourd’hui : « As-tu faim de ma vie ? J’ai tellement envie de partager avec toi, avec vous mes disciples d’aujourd’hui ce repas d’Alliance ? Es-tu prêt à répondre dans la joie à cette invitation ? ».
« Je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole. » Une parole ? Quelle parole allons-nous entendre aujourd’hui en cette eucharistie qui nous mettra en appétit de Dieu ? Peut-être celle-ci : « Venez, approchez tous de cette table, c’est pour vous que je me suis fait nourriture » dit le Christ. Oui, vraiment, « Heureux les invités au repas du Seigneur ».

De diverses sources

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