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samedi 8 décembre 2018

homélie du 9 décembre 2018 2ème dimanche de l'Avent

Nous avons écouté dans la première lecture un très beau texte du prophète Baruc. Il demande à son peuple de quitter « sa robe de tristesse et de misère ». Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il s’adresse à des gens qui souffrent : tout va mal ; le peuple est prisonnier en exil.
Bien pire que ce que nous connaissons aujourd’hui en France. C’est au cœur de cette situation dramatique que Baruc annonce le lever du jour. Les exilés vont pouvoir revenir chez eux. Pour eux, ce sera un jour de joie et d’allégresse. Pour Dieu, il n’y a pas de situation bloquée. Avec lui, c’est la fin du cauchemar qui arrive, c’est l’irruption de la lumière.

A travers ce message d’espérance, Baruc nous dit ce qui est au cœur de la foi biblique : même dans les difficultés les plus extrêmes, les croyants sont invités à tenir le coup et à se relever. Ils doivent comprendre que leur Dieu est un Dieu qui les aime et qu’il ne veut que leur bonheur. C’est un Dieu libérateur. Les malheurs n’auront qu’un temps. Un jour, ils s’effaceront pour faire place à la joie. Ce sera la victoire de Dieu, de sa miséricorde et de sa justice. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons tous à témoigner. C’est peut-être ce qui manque aujourd’hui à notre pays : l’espérance, tout en sachant que l’avenir d’un monde meilleur n’est pas donné par le père Noël, mais par une communauté qui s’organise dans la justice et la fraternité et non pas dans l’anarchie comme nous l’a montrée l’actualité de ces dernier jours.
L’Evangile insiste très fortement sur la conversion ; et il nous en donne la raison par Jean Baptiste : « Tout homme verra le salut de Dieu. » C’est une bonne nouvelle qui nous interpelle tous ; la voix de Jean Baptiste nous montre le chemin : « Préparez le chemin du Seigneur. Aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé. Toutes montagnes et collines seront abaissées… Il faut savoir que les esclaves Juifs à l’époque de leur déportation à Babylone, c’est à dire 500 ans avant Jésus Christ étaient embauchés pour faire une grande voie,
comme une autoroute à travers le désert pour le dieu Mardouk.
Mais  Isaïe annonce que c’est le Seigneur qui va prendre la tête du cortège pour faire rentrer les Juifs au pays, en Israël, non pas pour aller vers le dieu Mardouk ou d’autres dieux, mais vers le Dieu d’Israël, vous allez pouvoir adorer le vrai Dieu, et non plus vous épuiser pour tous ces dieux païens. D’où un chemin de retournement, un chemin de conversion.
Jean baptiste nous invite à nous aussi à la conversion, à retrouver le bon chemin, la voie du Seigneur pour le pardon des péchés. Il s’agit donc pour nous de redresser nos chemins pour qu’ils deviennent chemins de Dieu. Ce n’est pas dans la violence que Dieu pourra venir à nous, mais par les sentiers que nous lui aurons tracés. Sentiers de paix, de silence et de paroles justes, et d’amour pour notre prochain.
Jean Baptiste nous parle aussi de ravins à combler. Quand nous sommes déprimés et que nous perdons confiance, nous sommes au fond d’un ravin, nous disons : « je suis au creux de la vague » nous sommes sans espoir. Il nous faut remplir ce ravin par notre attitude confiante, confiante en la personne qui vient nous aider, aimable envers elle. Le Seigneur va venir.
Il compte sur nous pour témoigner de l’espérance qui nous anime. C’est ce que nous essayons de vivre quand nous rendons visite à un malade très éprouvé, à une famille en deuil et à toute autre personne qui souffre physiquement ou moralement. C’est ensemble que nous avons à préparer la venue du Seigneur dans le monde d’aujourd’hui.

« Toute montagne et toute colline seront abaissées ». Cela signifie que nous devons adopter une attitude sincère et humble. Les montagnes qu’il faut abaisser, ce sont celles de l’orgueil et de l’autosuffisance. Nous dépendons de la bonté du Seigneur. Si nous avons compris cela, nous savons que nous devons nous tenir éloignés des attitudes qui nous détournent de lui. Pour concrétiser son appel, Jean Baptiste proclamait « un baptême de conversion ».
Le mot baptême signifie « plongeon ». Le temps de l’Avent doit être celui du plongeon dans la conversion, dans le changement. Préparer la venue du Seigneur, c’est renoncer au péché, c’est nous ouvrir au Christ et à son amour.

Nous sommes donc tous appelés à nous convertir. C’est le meilleur service que nous pouvons rendre à l’Eglise. Ce qui rendra nos communautés plus crédibles, c’est l’amour que nous mettrons dans nos vies. C’est tous les jours que nous avons à ajuster notre vie et nos paroles à cet amour qui est en Dieu. Ce qui est en jeu, ce n’est pas de devenir meilleurs,
plus vertueux ni plus aimable. L’Evangile n’est pas une morale mais une bonne nouvelle : « Tout homme verra le Salut de Dieu ». Notre Dieu est un Dieu sauveur. Il attend de nous que nous le mettions au centre de nos vies.

Sur ce point, nous sommes bien d’accord. On voudrait que cette conversion ce soit faite une fois pour toutes. Mais quand nous regardons notre vie, nous voyons bien que ce n’est pas aussi simple. Il nous faut sans cesse recommencer car nous retombons souvent dans les mêmes péchés. Nous nous écartons souvent du chemin qui nous mène à la vraie vie. Un jour, un enfant demandait au pape Benoît XVI pourquoi se confesser quand on sait qu’on va retomber dans les mêmes péchés. Le pape lui a répondu : « Dans une maison, on fait bien le ménage toutes les semaines et pourtant c’est toujours la même poussière ». Le sacrement du pardon est un moment essentiel dans notre vie, nous y retrouvons la grâce du baptême, une force mystérieuse qui fait de nous des témoins plus éclatants de l’amour de Dieu.
En ce jour, nous supplions le Seigneur : qu’il nous donne chaque jour et à chaque instant le courage et surtout l’amour pour constamment nous convertir et continuer notre marche. Qu’il soit avec nous pour entraîner les autres vers lui. Oui, Seigneur, fais-nous découvrir que tu ne cesses de nous aimer. Donne-nous de répondre à ton amour et d’en être les témoins tout au long de notre vie. Amen


de diverses sources

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