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vendredi 5 mai 2017

Homélie  dimanche des vocations
En ce dimanche des vocations, l’Eglise nous invite à  réfléchir et à considérer avec une foi plus profonde le problème du manque de prêtres. Nous sommes bien conscients que la problématique des vocations est plus vaste que les vocations de prêtres ; il y a aussi les diacres, la vie religieuse, les vocations laïques. Mais aujourd’hui, nous nous en tiendrons à la question du prêtre. Pourquoi a-t-on besoin de prêtres? La réponse découle encore trop souvent de cette autre question: que fait le prêtre? «Qui d’autre s’occuperait de la prédication, de la liturgie et des sacrements? Qui d’autre dirigerait les communautés au nom du Christ? C’est pour cela qu’il faut effectivement des prêtres.» Pareille réponse va-t-elle vraiment au fond des choses? Les prêtres sont davantage que ce qu’ils font. D’ailleurs vous voyez bien que les laïcs arrivent tout aussi à assurer des tâches qui autrefois étaient réalisées par le prêtre, comme la catéchèse, les sépultures, et bien d’autres choses encore.  Un prêtre est davantage que ce qu’il «fait». Un regard de foi nous invite à creuser plus profondément: dans la personne du prêtre, c’est le Christ qui se rend présent aux hommes d’une manière bien particulière ; en chaque prêtre, c’est le Seigneur Jésus lui-même qui parle, qui célèbre et qui agit. Non pas que le prêtre soit meilleur ou plus saint que les autres, mais bien parce que, sans mérite aucun de sa part, il a été appelé à pareil service. Tout comme Jésus fit au cours de sa vie terrestre le choix de douze hommes parmi la multitude de ses disciples afin que ceux-ci le suivent de plus près et aient part à sa mission, de même en est-il encore aujourd’hui : dans la communauté des baptisés, le Seigneur en appelle quelques-uns à qui Il confie son oeuvre d’une manière toute particulière. Ils ne valent pas mieux que les autres, mais sont différents. L’Eglise ne peut donc s’en passer. Dieu s’est-il endormi pour ne plus appeler autant de prêtre alors qu’il y a un siècle ?
La prière est une condition incontournable. «La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson» (Mt 9,37). Si Jésus — le propre Fils de Dieu — a déjà dû en faire la demande à son Père, combien plus le devons-nous? Car des prêtres, nous ne pouvons pas en faire, il nous faut les obtenir, même si les prêtres étaient mariés, on ne pourrait pas être prêtre de père en fils. Et on n’obtient rien sans « demander ». Mais on ne demande pas à Dieu quelque chose comme un enfant demande un bonbon à sa maman. Dans la prière il faut se mettre en désir de communion avec Dieu, désirer cette union à Dieu, et parce que nous désirons l’amour de Dieu, il nous le donnera comme il a toujours donné à son peuple quand il l’a désiré : Le peuple hébreux en esclavage en Egypte a reçu Moïse comme pasteur pour le conduire en terre de liberté. Plus tard les Juifs envahis par les Romains ont reçu Jésus Christ pour eux et pour tous les peuples afin qu’ils soient libérés une fois pour toute du péché et de la mort. C’est ainsi que c’est au nom de Jésus Christ que les prêtres célèbrent les sacrements pour donner la grâce de Dieu. Il faut donc reconnaître qu’il y a un manque à combler en nous Dieu seul le combler. Mais s’il l’homme est enfermé dans ses satisfactions matérielles,
il ne laisse pas la place à Dieu pour venir chez lui et il n’y a donc pas besoin de prêtre pour donner la grâce de Dieu.
Alors pouvons-nous prétendre en toute honnêteté que dans notre Eglise nous prions vraiment pour des prêtres?
Le cardinal Danels disait : Nous devons dès lors prier bien davantage pour avoir des prêtres et de préférence, le faire ensemble. Mais prier ne suffit pas. Les prêtres sont issus de communautés et, plus en amont encore, d’une famille. Ils sont comme les fruits d’un arbre. Et il n’y jamais de fruits sans floraison préalable. Or, quand est-ce qu’une communauté «fleurit»? Et une famille, quand fleurit-elle? Une floraison divine n’advient que là où se vit une passion pour le Christ. Là où le Christ est aimé, règne le printemps, et les fruits sont en attente dans leurs bourgeons: là où parents et enfants ont une intimité avec le Christ, là où ils portent en eux comme une blessure d’amour qui leur fait dire: «Je l’aime et je n’y peux rien : c’est plus fort que moi». Là où l’on écoute volontiers les paroles du Maître et où elles viennent naturellement sur les lèvres, là où l’on s’entretient volontiers avec Lui, là où l’on a le coeur sensible, c’est là que naissent des vocations.
Dans les familles et les communautés qui sont touchées par le Christ, la porte est toujours grande ouverte pour les enfants et les humbles, ainsi que pour les pauvres et les malades. Cette sensibilité du coeur pour tout ce qui est petit, est une qualité essentielle du terrain où germent les vocations. Les vocations sacerdotales ne germent que là où les pauvres sont admis et invités à s’asseoir. Parce qu’un prêtre porte en lui le désir — qui est avant tout celui du Christ — de «donner la vie», il y a en lui quelque chose de tout à la fois «paternel et maternel». Le foyer où une vocation à la prêtrise se développe le mieux — telle une plante qui pousse dans un jardin — est donc la famille où l’homme est vraiment père et la femme pleinement mère. Le souci pour de nouveaux prêtres commence par le souci d’avoir de bons pères et mères de famille. Car l’amour qui anime le prêtre, agit d’abord en eux. Qui aime le Christ aime aussi l’Eglise. En effet, celui qui aime la tête, aime également les membres.
Ils ne peuvent être séparés l’un de l’autre. Certes il y a dans l’Eglise de l’indifférence,
des compromis, de la suffisance et du péché. Certaines critiques sont dès lors justifiées.
Il faut aussi constater que l’on est souvent plus attaché à l’Eglise en prenant de l’âge. Cependant, il y a un lien direct entre l’amour pour l’Eglise dans nos communautés et familles et la question des vocations. N’est-ce pas des mains de l’Eglise que nous recevons tout: l’Ecriture, les sacrements, notre paroisse, nos frères et soeurs dans la foi? Nous ne pouvons pas avoir Dieu pour Père, si nous n’avons pas l’Eglise pour Mère. Les prêtres proviennent de lieux où règne un goût profond pour la vie intérieure et pour la joie de se recueillir.
Ils surgissent là où l’on prie également régulièrement pour autrui. En effet, ce sont les intentions du monde entier qui passent par le coeur d’un prêtre afin d’être portées devant Dieu.  Moïse qui intercède sur la montagne pour son peuple? Comment donc pourrait-il intercéder, si personne ne lui a jamais appris à le faire? Finalement le terreau d’où jaillissent les vocations à la prêtrise se caractérise toujours par la discrétion, le sens de l’accueil et la joie évangélique. C’est aussi un lieu où l’on est disposé à porter le fardeau de l’Evangile.
Qui donne beaucoup, dit Jésus, reçoit beaucoup en retour (cf. Mt 19,29).
Il y a davantage de joie dans le partage et dans la confiance en un Dieu qui veille sur nous que pour tous les oiseaux du ciel et les lys des champs. Comme Jésus nous a demandé de le faire, nous voulons dès lors demander au Père des vocations. Mais nous Lui demandons aussi des communautés et des familles où le Christ et son Eglise sont passionnément aimés, où les pauvres et les petits sont les bienvenus, où résident de bons pères et de bonnes mères de famille tout à la fois pieux, discrets et accueillants, et où règnent la joie et la confiance parce que Dieu veut être notre Père à tous. C’est de là que peuvent venir et que viendront des prêtres. Mais ces communautés et ces familles, il nous faut les demander à Dieu en nous mettant dans une attitude de communion avec lui.
Seigneur, c’est ce que nous désirons au cours de cette eucharistie.


De diverses sources

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