Homélie dimanche des
vocations
En ce dimanche des vocations, l’Eglise nous invite à
réfléchir et à considérer avec une foi
plus profonde le problème du manque de prêtres. Nous sommes bien conscients que
la problématique des vocations est plus vaste que les vocations de prêtres ;
il y a aussi les diacres, la vie religieuse, les vocations laïques. Mais
aujourd’hui, nous nous en tiendrons à la question du prêtre. Pourquoi a-t-on
besoin de prêtres? La réponse découle encore trop souvent de cette autre question:
que fait le prêtre? «Qui d’autre s’occuperait de la prédication, de la liturgie
et des sacrements? Qui d’autre dirigerait les communautés au nom du Christ?
C’est pour cela qu’il faut effectivement des prêtres.» Pareille réponse va-t-elle
vraiment au fond des choses? Les prêtres sont davantage que ce qu’ils font. D’ailleurs
vous voyez bien que les laïcs arrivent tout aussi à assurer des tâches qui autrefois
étaient réalisées par le prêtre, comme la catéchèse, les sépultures, et bien d’autres
choses encore. Un prêtre est davantage
que ce qu’il «fait». Un regard de foi nous invite à creuser plus profondément:
dans la personne du prêtre, c’est le Christ qui se rend présent aux hommes d’une
manière bien particulière ; en chaque prêtre, c’est le Seigneur Jésus lui-même
qui parle, qui célèbre et qui agit. Non pas que le prêtre soit meilleur ou plus
saint que les autres, mais bien parce que, sans mérite aucun de sa part, il a
été appelé à pareil service. Tout comme Jésus fit au cours de sa vie terrestre le
choix de douze hommes parmi la multitude de ses disciples afin que ceux-ci le
suivent de plus près et aient part à sa mission, de même en est-il encore
aujourd’hui : dans la communauté des baptisés, le Seigneur en appelle
quelques-uns à qui Il confie son oeuvre d’une manière toute particulière. Ils
ne valent pas mieux que les autres, mais sont différents. L’Eglise ne peut donc
s’en passer. Dieu s’est-il endormi pour ne plus appeler autant de prêtre alors
qu’il y a un siècle ?
La prière est une condition incontournable. «La
moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de
la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson» (Mt 9,37). Si Jésus — le propre
Fils de Dieu — a déjà dû en faire la demande à son Père, combien plus le
devons-nous? Car des prêtres, nous ne pouvons pas en faire, il nous faut les
obtenir, même si les prêtres étaient mariés, on ne pourrait pas être prêtre de
père en fils. Et on n’obtient rien sans « demander ». Mais on ne
demande pas à Dieu quelque chose comme un enfant demande un bonbon à sa maman.
Dans la prière il faut se mettre en désir de communion avec Dieu, désirer cette
union à Dieu, et parce que nous désirons l’amour de Dieu, il nous le donnera
comme il a toujours donné à son peuple quand il l’a désiré : Le peuple
hébreux en esclavage en Egypte a reçu Moïse comme pasteur pour le conduire en
terre de liberté. Plus tard les Juifs envahis par les Romains ont reçu Jésus
Christ pour eux et pour tous les peuples afin qu’ils soient libérés une fois
pour toute du péché et de la mort. C’est ainsi que c’est au nom de Jésus Christ
que les prêtres célèbrent les sacrements pour donner la grâce de Dieu. Il faut
donc reconnaître qu’il y a un manque à combler en nous Dieu seul le combler.
Mais s’il l’homme est enfermé dans ses satisfactions matérielles,
il ne laisse pas la place à Dieu pour venir chez lui et il n’y a donc pas besoin de prêtre pour donner la grâce de Dieu.
il ne laisse pas la place à Dieu pour venir chez lui et il n’y a donc pas besoin de prêtre pour donner la grâce de Dieu.
Alors pouvons-nous prétendre en toute honnêteté que
dans notre Eglise nous prions vraiment pour des prêtres?
Le cardinal Danels disait : Nous devons dès
lors prier bien davantage pour avoir des prêtres et de préférence, le faire
ensemble. Mais prier ne suffit pas. Les prêtres sont issus de communautés et,
plus en amont encore, d’une famille. Ils sont comme les fruits d’un arbre. Et
il n’y jamais de fruits sans floraison préalable. Or, quand est-ce qu’une
communauté «fleurit»? Et une famille, quand fleurit-elle? Une floraison divine
n’advient que là où se vit une passion pour le Christ. Là où le Christ est
aimé, règne le printemps, et les fruits sont en attente dans leurs bourgeons:
là où parents et enfants ont une intimité avec le Christ, là où ils portent en
eux comme une blessure d’amour qui leur fait dire: «Je l’aime et je n’y peux
rien : c’est plus fort que moi». Là où l’on écoute volontiers les paroles du
Maître et où elles viennent naturellement sur les lèvres, là où l’on
s’entretient volontiers avec Lui, là où l’on a le coeur sensible, c’est là que
naissent des vocations.
Dans les familles et les communautés qui sont
touchées par le Christ, la porte est toujours grande ouverte pour les enfants
et les humbles, ainsi que pour les pauvres et les malades. Cette sensibilité du
coeur pour tout ce qui est petit, est une qualité essentielle du terrain où
germent les vocations. Les vocations sacerdotales ne germent que là où les
pauvres sont admis et invités à s’asseoir. Parce qu’un prêtre porte en lui le
désir — qui est avant tout celui du Christ — de «donner la vie», il y a en lui
quelque chose de tout à la fois «paternel et maternel». Le foyer où une
vocation à la prêtrise se développe le mieux — telle une plante qui pousse dans
un jardin — est donc la famille où l’homme est vraiment père et la femme
pleinement mère. Le souci pour de nouveaux prêtres commence par le souci
d’avoir de bons pères et mères de famille. Car l’amour qui anime le prêtre,
agit d’abord en eux. Qui aime le Christ aime aussi l’Eglise. En effet, celui
qui aime la tête, aime également les membres.
Ils ne peuvent être séparés l’un de l’autre. Certes il y a dans l’Eglise de l’indifférence,
des compromis, de la suffisance et du péché. Certaines critiques sont dès lors justifiées.
Il faut aussi constater que l’on est souvent plus attaché à l’Eglise en prenant de l’âge. Cependant, il y a un lien direct entre l’amour pour l’Eglise dans nos communautés et familles et la question des vocations. N’est-ce pas des mains de l’Eglise que nous recevons tout: l’Ecriture, les sacrements, notre paroisse, nos frères et soeurs dans la foi? Nous ne pouvons pas avoir Dieu pour Père, si nous n’avons pas l’Eglise pour Mère. Les prêtres proviennent de lieux où règne un goût profond pour la vie intérieure et pour la joie de se recueillir.
Ils surgissent là où l’on prie également régulièrement pour autrui. En effet, ce sont les intentions du monde entier qui passent par le coeur d’un prêtre afin d’être portées devant Dieu. Moïse qui intercède sur la montagne pour son peuple? Comment donc pourrait-il intercéder, si personne ne lui a jamais appris à le faire? Finalement le terreau d’où jaillissent les vocations à la prêtrise se caractérise toujours par la discrétion, le sens de l’accueil et la joie évangélique. C’est aussi un lieu où l’on est disposé à porter le fardeau de l’Evangile.
Qui donne beaucoup, dit Jésus, reçoit beaucoup en retour (cf. Mt 19,29).
Ils ne peuvent être séparés l’un de l’autre. Certes il y a dans l’Eglise de l’indifférence,
des compromis, de la suffisance et du péché. Certaines critiques sont dès lors justifiées.
Il faut aussi constater que l’on est souvent plus attaché à l’Eglise en prenant de l’âge. Cependant, il y a un lien direct entre l’amour pour l’Eglise dans nos communautés et familles et la question des vocations. N’est-ce pas des mains de l’Eglise que nous recevons tout: l’Ecriture, les sacrements, notre paroisse, nos frères et soeurs dans la foi? Nous ne pouvons pas avoir Dieu pour Père, si nous n’avons pas l’Eglise pour Mère. Les prêtres proviennent de lieux où règne un goût profond pour la vie intérieure et pour la joie de se recueillir.
Ils surgissent là où l’on prie également régulièrement pour autrui. En effet, ce sont les intentions du monde entier qui passent par le coeur d’un prêtre afin d’être portées devant Dieu. Moïse qui intercède sur la montagne pour son peuple? Comment donc pourrait-il intercéder, si personne ne lui a jamais appris à le faire? Finalement le terreau d’où jaillissent les vocations à la prêtrise se caractérise toujours par la discrétion, le sens de l’accueil et la joie évangélique. C’est aussi un lieu où l’on est disposé à porter le fardeau de l’Evangile.
Qui donne beaucoup, dit Jésus, reçoit beaucoup en retour (cf. Mt 19,29).
Il y a davantage de joie dans le partage et dans la
confiance en un Dieu qui veille sur nous que pour tous les oiseaux du ciel et
les lys des champs. Comme Jésus nous a demandé de le faire, nous voulons dès
lors demander au Père des vocations. Mais nous Lui demandons aussi des
communautés et des familles où le Christ et son Eglise sont passionnément
aimés, où les pauvres et les petits sont les bienvenus, où résident de bons
pères et de bonnes mères de famille tout à la fois pieux, discrets et accueillants,
et où règnent la joie et la confiance parce que Dieu veut être notre Père à
tous. C’est de là que peuvent venir et que viendront des prêtres. Mais ces
communautés et ces familles, il nous faut les demander à Dieu en nous mettant
dans une attitude de communion avec lui.
Seigneur, c’est ce que nous désirons au cours de cette eucharistie.
Seigneur, c’est ce que nous désirons au cours de cette eucharistie.
De diverses sources
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