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vendredi 19 mai 2017

Homélie du 5ème dimanche de Pâques année A
Jésus n’est venu sur terre et vivre sa Pâque, uniquement pour avoir la joie de nous accueillir un jour dans la maison de « son Père et notre Père, de son Dieu et notre Dieu »
Les disciples sont « bouleversés », car ils commencent à comprendre que le chemin de leur Maître va passer par la mort ; et eux qui le suivent se voient entrer à sa suite aussi dans la mort. Jésus les rassure par une parole que nous pourrions traduire comme suit :
« De même que vous croyez au Dieu d’Israël, qui a sauvé son peuple en lui faisant traverser la Mer Rouge à la suite de Moïse, croyez aussi en moi, car je m’apprête à vous sauver d’une manière définitive en traversant pour vous les grandes eaux de la mort ».
En parlant ainsi, Jésus annonce non seulement que la mort ne pourra le retenir puisqu’il prendra pied sur l’autre rive, celle de la vie définitive, mais il révèle également qu’il va réaliser cet exode pour ses disciples,
comme un nouveau Moïse ouvrant le passage devant le nouveau peuple de Dieu.
Pas un instant Jésus ne se préoccupe de lui-même, de sa Passion désormais proche ;
il cherche uniquement à rassurer ses disciples sur leur sort. Quant à lui, il ne part pas pour l'inconnu : il rentre chez lui au terme d'un long voyage. Comment ne serait-il pas heureux à la veille de retrouver « la maison de son Père » ! Sa joie déborde malgré la dureté du chemin qu’il s’apprête à prendre. Pas l’ombre d’une amertume pour l’incompréhension persistante de ses compagnons de route ;  son bonheur ne sera total que lorsqu'ils partageront sa joie.
Il part en premier pour nous préparer une place et s’assurer que tout soit prêt pour notre arrivée ; et lorsque nous le rejoindrons, il viendra personnellement nous accueillir, pour nous prendre avec lui et chez lui.
Jésus n’est venu sur terre et vivre sa Pâque, uniquement pour avoir la joie de nous accueillir un jour dans la maison de « son Père et notre Père, de son Dieu et notre Dieu »
Mourir ce n'est pas, comme le pensaient les Juifs, descendre dans les entrailles de la terre, pour y mener une vie ténébreuse ; ce n'est pas, comme le prétendent certains athées, restituer à la nature sa propre matière organique pour une utilisation ultérieure par d'autres êtres vivants. Pour les croyants, mourir c’est « entrer dans la vie » (Ste Thérèse de l’Enfant Jésus), c'est aller demeurer avec le Christ dans le sein du Père, partageant sa propre vie divine.
Dans sa Lettre encyclique sur l'espérance, le pape Benoît XVI constate que certaines personnes ne désirent pas la vie éternelle : elles semblent même en avoir peur ! Probablement parce que nous ne réussissons pas à penser à la vie éternelle où ce qui est mortel n’aura pas lieu d’être. La vie éternelle, dit l'Encyclique, sera une « immersion dans l'océan de l'amour infini ». La vie éternelle est une pleine communion, corps et âme, avec le Christ ressuscité, dont nous partagerons la gloire et la joie.
La question de Thomas est celle du vrai disciple, soucieux de suivre et de rejoindre au plus vite son Maître. Elle permet à Jésus de nous donner cette magnifique réponse :
« Je suis le chemin, la vérité, la vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi ».
Jésus est aussi la porte qu’il faut franchir, pour accéder à la « maison du Père »,
terme de notre pèlerinage à sa suite.
Ce qui nous renvoie à l’Evangile de dimanche passé : d’une part, le Bon Berger passe par la porte à la tête de son troupeau (Jn 10, 4) ; de l’autre il est aussi la porte des brebis, qui donne accès aux pâturages où elles pourront « aller et venir » (Jn 10, 9).
« Celui qui m’a vu a vu le Père » ; c'est-à-dire : celui qui dans la foi accueille la Parole du Fils, connaît aussi le Père dont Jésus révèle le vrai visage.
Tel est l’inouï de l’Evangile : Dieu, l'invisible, l'inaccessible,
l’Au-delà de tout, veut être connu, rencontré, aimé en son Verbe incarné.
Franchi ce seuil, toutes les audaces sont permises au croyant :
« Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi, voire de plus grandes ». Chacun d’entre nous a pour vocation de révéler un aspect de l’infinie tendresse du Père,
« qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (2nd lect.) ;
c’est ainsi que nous deviendrons des « pierres vivantes du Temple spirituel »
 édifié sur la « Pierre angulaire » : le Christ.
Comme les disciples après la Pentecôte, « approchons-nous du Seigneur Jésus » (2nd lect.)
« remplis de foi et d’Esprit Saint » (1ère lect.), et devenons ce que nous sommes :
« la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu », chargé d’annoncer à tous les hommes que Jésus est le vrai chemin, celui qui donne accès à la vie éternelle. Le Seigneur nous redit, à nous et à tous ceux à qui nous nous adresserons :
« Je vous ai révélé cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie »

« Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté, celle qui consiste à tout accueillir avec action de grâce de ta main. Devenant toujours plus transparents à ton amour, à l’image de Jésus, nous pourrons alors vivre de ta vie et être des témoins crédibles de la Bonne Nouvelle de ton amour miséricordieux pour tous les hommes nos frères. »

D’après diverses sources


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