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lundi 23 octobre 2017

homélie du dimanche 22 octobre
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Voilà une expression qui est devenue célèbre. Dans notre esprit, c’est clair : si telle chose appartient à telle personne,
il faut absolument la lui restituer. C’est une question de justice. D’autre part, chacun a des droits et des devoirs par rapport aux autres. Quand on s’attaque aux plus faibles pour s’accaparer de leurs biens, on se détourne du message de l’Evangile. Si nous voulons être en accord avec le grand commandement de Jésus, il est indispensable de respecter les autres dans leurs personnes, leurs idées et leurs biens.

Mais l’évangile de ce dimanche va beaucoup plus loin. Nous sommes face à des adversaires de Jésus : D’un côté, nous avons les partisans d’Hérode qui sont fidèles au pouvoir de l’occupant Romain ; Ils se joignent au complot des chefs religieux. En effet, les uns et les autres ne supportent plus le message de Jésus. Alors, ils se mettent d’accord pour lui poser la question : « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? » S’il répond oui, il sera traité comme un collaborateur qui trahit la cause de son pays. S’il répond non, il sera dénoncé comme un ennemi de l’empereur. Dans les deux cas, c’est le piège qui le conduira à la condamnation.
Il y a là une question qui nous rejoint tous aujourd’hui. Le piège tendu à Jésus est toujours bien actuel : Des hommes et des femmes s’engagent pour témoigner de leur foi dans le monde d’aujourd’hui et osent êtres missionnaires. Leur engagement au service des plus pauvres les amène à dénoncer les injustices, les magouilles, les violences. Alors on fait tout pour les compromettre en les faisant parler. On n’hésite pas à les accuser d’actes qu’ils n’ont pas commis. Ainsi leur parole ne sera plus crédible ; ils seront donc mis hors circuit.
Mais le Seigneur n’abandonne pas ses envoyés. Tout au long de la Bible,
nous lisons un message qui revient souvent : « Ne crains pas, je suis avec toi. »

La question piège des adversaires de Jésus concerne l’impôt à César. En répondant positivement ou négativement, il aurait mécontenté les deux groupes. Mais le piège le plus sournois est ailleurs. Jésus se présente comme l’Envoyé du Père. Il vient annoncer la bonne nouvelle aux petits, aux pauvres, aux exclus. Ce message dérange ceux qui sont bien installés dans leurs certitudes. Au lieu de se laisser interpeller, ils font tout pour le piéger.
Leur question commence par des flatteries : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. Donne-nous ton avis, est-il permis, oui ou non de payer l’impôt à l’empereur ?»

Jésus a très bien repéré leur hypocrisie. Alors il se fait lui-même interrogateur : « Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Puis il leur pose cette question : « cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? » – « De l’empereur » répondent-ils.  Dans sa réponse, Jésus remet chacun à sa juste place : « Rendez à César ce qui lui appartient et à Dieu ce qui lui revient. »
 Or sur la pièce qu’ils montrent, on pouvait lire : « Tibère divin César. Les empereurs romains se donnaient le titre de dieux. Ils voulaient se faire vénérer comme des dieux.

La pièce de monnaie est à l’effigie de César, rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, car Dieu a créé l’homme à son image, nous avons donc à rendre un culte à Dieu et non au pouvoir de l’argent.
César n’est pas Dieu. Les Juifs n’avaient pas à lui rendre un culte et n’aient pas à lui obéir quand il s’attribue des droits qui n’appartiennent qu’à Dieu. Dans la Bible, nous lisons cette parole de Dieu : « Je suis le Seigneur et il n’y en a pas d’autre en dehors de moi. » Nous pouvons faire notre le refrain du psaume 95 : « Rendez au Seigneur la gloire et la puissance »
Nous portons la marque de Dieu. Au jour de notre baptême, nous avons été marqués de la croix du Christ ; nous sommes devenus des enfants de Dieu. C’est une marque qui doit orienter toute notre vie. Désormais, nous cherchons à nous imprégner de la présence et de l’amour de Dieu. Quand on aime vraiment, on ne cherche plus à savoir ce qui est permis ou défendu. Celui qui aime comprend qu’il doit aimer comme Dieu. Jésus invite tous les hommes à vivre en « citoyens du ciel » et en « voyageurs en marche vers le Royaume de Dieu. »
Cela ne signifie pas que l’action politique est sans importance. Nous avons tous à nous engager pour plus de justice. Il est urgent de lutter pour que la dignité des plus pauvres et des plus défavorisés soit reconnue et respectée. C’est dans ce monde tel qu’il est que nous sommes tous envoyés comme messagers de l’Evangile. En cette semaine missionnaire qui termine aujourd’hui, nous sommes invités à prendre conscience de notre responsabilité et de ense
mble oser la mission. Le Christ veut que nous soyons en état de mission quelle que soit notre âge et notre situation.
Le dimanche c’est bien le jour idéal pour rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Il nous est donné de le faire, non pas chacun dans son coin, mais en peuple de Dieu qui se rassemble et se disperse pour aller vers les autres. Au cours de la messe, nous nous associerons à l’offrande du Christ à son Père et nous communierons à son corps et à son sang, à sa personne toute entière. Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, ce n’est pas faire des choses extraordinaires, c’est les vivre de manière pas ordinaire, à la manière de Jésus sous la conduite de l’Esprit. Sans lui, nous en serions incapables. « Par lui, avec lui et en lui » : voilà tout simplement l’orientation de notre vie ! Seigneur, fais de nos vies une eucharistie, une action de grâce à la louange de ta gloire. Amen.


De diverses sources

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