homélie 3 septembre 2017 à Plaisance
Dans quelques instants je
vais avoir la joie de baptiser Anaëlle. La célébration d’un baptême au cours de
la messe dominicale est toujours une grâce pour la communauté qui célèbre et
devrait se faire plus souvent.
Le sacrement de baptême fait partie des trois
sacrements de l’initiation chrétienne qui ont une même visée. Car on ne devient
pas chrétien à part entière par le seul baptême, mais aussi par la confirmation
et l’eucharistie. Devenir chrétien, c’est être inséré dans le mystère pascal,
c’est-à-dire être plongé dans la mort et la résurrection du Christ et être oint
de son Esprit, en vue de constituer le Peuple de Dieu, convoqué le dimanche
pour écouter la Parole que le Dieu lui adresse,
lui rendre grâce, et communier tous ensemble.
lui rendre grâce, et communier tous ensemble.
Dans notre Occident nous lions spontanément le baptême à la
naissance d’un enfant, la communion à l’âge de raison et la confirmation à
l’adolescence, donc au moment où le jeune doit assumer personnellement
l’héritage reçu. Nous avons le droit de vivre ainsi les sacrements, tels que
notre Eglise nous les propose.
Il est cependant bon de savoir aussi que les chrétiens d’Occident sont les seuls à séparer ces trois sacrements ; toutes les autres familles liturgiques ont toujours considéré comme une totalité le baptême, la confirmation et l’eucharistie, sacrements par lesquels on est inséré dans le mystère pascal.
Il est cependant bon de savoir aussi que les chrétiens d’Occident sont les seuls à séparer ces trois sacrements ; toutes les autres familles liturgiques ont toujours considéré comme une totalité le baptême, la confirmation et l’eucharistie, sacrements par lesquels on est inséré dans le mystère pascal.
Dans l’introduction au
rituel du baptême des petits enfants on nous dit :
« Pour mettre en lumière la nature pascale du baptême, il est recommandé de célébrer celui-ci durant la vigile pascale, ainsi que le dimanche, jour où l’Eglise commémore la résurrection du Seigneur. Le dimanche, le baptême pourra être célébré, si on le désire, au cours de la messe, pour que toute la communauté soit associée à sa célébration et pour qu’apparaisse plus clairement le lien entre le baptême et l’eucharistie. Cependant, on ne le fera pas trop fréquemment.»
Mais alors pourquoi fait-on les célébrations de baptême en dehors de la messe,
et même certains voudraient le faire en dehors du dimanche.
Essentiellement pour deux raisons très simples.
« Pour mettre en lumière la nature pascale du baptême, il est recommandé de célébrer celui-ci durant la vigile pascale, ainsi que le dimanche, jour où l’Eglise commémore la résurrection du Seigneur. Le dimanche, le baptême pourra être célébré, si on le désire, au cours de la messe, pour que toute la communauté soit associée à sa célébration et pour qu’apparaisse plus clairement le lien entre le baptême et l’eucharistie. Cependant, on ne le fera pas trop fréquemment.»
Mais alors pourquoi fait-on les célébrations de baptême en dehors de la messe,
et même certains voudraient le faire en dehors du dimanche.
Essentiellement pour deux raisons très simples.
La première est une ancienne
habitude, à l’époque où le prêtre disait sa messe au maître autel tourné dos au
peuple, il n’était pas dans une posture de venir chercher l’enfant en dehors du
chœur de l’Eglise où il célébrait Eucharistie. La réforme liturgique a tourné
le prêtre vers le peuple pour être un peu plus proche et accueillant,
l’Evangile du baptême de Jésus va dans le même sens, Jésus rejoint le peuple en
se faisant baptisé par Jean.
L’autre raison c’est que les
familles que nous rencontrons lorsqu’elles viennent demander le baptême pour
leur enfant sont totalement étrangères, dans leur grande majorité, à la
pratique de l’eucharistie. Souvent les
parents me disent : « nous voulons faire baptiser notre enfant, mais
nous ne sommes pas pratiquants. » Il y a donc les chrétiens pratiquants et
les chrétiens non pratiquants.
On baptise aujourd’hui des
enfants qui grandissent dans des familles qui leur transmettent une foi qui
n’entretient aucun rapport avec la pratique eucharistique. Il y a combien
d’enfant qui demain rentre à l’école, combien vont venir suivre la
catéchèse ???
La crise profonde que connaît l’Eglise catholique aujourd’hui, c’est la crise du lien entre le baptême et l’eucharistie. C’est comme deux mondes qui se croisent à la porte de l’église mais qui, au fond, ne se rencontrent jamais. Les pratiquants et les non pratiquants. Les pratiquants terminent la messe, et les non pratiquants qui viennent faire baptiser leur enfant attendent que la messe soit finie pour entrer à l’église, comme s’il y avait une cloison imperméable entre les deux. Quand Jésus est venu dans le Jourdain pour se faire baptiser par Jean Baptiste, il n’avait pas mis l’imperméable. Il a vraiment épousé le peuple d’Israël et n’a pas eu peur d’être mouillé.
La crise profonde que connaît l’Eglise catholique aujourd’hui, c’est la crise du lien entre le baptême et l’eucharistie. C’est comme deux mondes qui se croisent à la porte de l’église mais qui, au fond, ne se rencontrent jamais. Les pratiquants et les non pratiquants. Les pratiquants terminent la messe, et les non pratiquants qui viennent faire baptiser leur enfant attendent que la messe soit finie pour entrer à l’église, comme s’il y avait une cloison imperméable entre les deux. Quand Jésus est venu dans le Jourdain pour se faire baptiser par Jean Baptiste, il n’avait pas mis l’imperméable. Il a vraiment épousé le peuple d’Israël et n’a pas eu peur d’être mouillé.
En ce qui nous concerne,
nous, pratiquants réguliers de l’eucharistie, il est vraiment dommage que nous
ne soyons pas plus souvent au contact de la réalité baptismale vécue dans la
liturgie. Parce que de toute évidence nous comprendrions beaucoup mieux notre
vocation, c’est-à-dire ce qui se joue dans notre vie personnelle pour
nous-mêmes et pour le monde. Nous comprendrions nettement mieux la
responsabilité dont nous sommes porteurs en tant qu’Eglise, c’est à dire membres
du Corps du Christ, au milieu d’une humanité perdue mais continuellement
appelée au salut.
Une eucharistie qui ne
débouche pas sur une pratique baptismale, c’est aussi insensé et dommageable
qu’un baptême qui ne débouche pas sur une pratique eucharistique. Parce qu'il s'agit de la même réalité pascale ! Il s’agit de la même réalité du salut qui
est accompli par le Christ une fois pour toutes et qui est actualisé dans
l’Eglise et par l’Esprit pour les hommes de tous les temps et tous les lieux,
sans exception. Par conséquent, nous avons obligation, sous peine d’être
incohérents, de nourrir, (pour la faire grandir en nous) la conscience de notre
baptême, la conscience de ses enjeux, et de le mettre en œuvre dans notre vie
de tous les jours. En tant que baptisés, par la grâce de l’Esprit Saint, nous
sommes rendus participants, acteurs de la mission du Christ sauveur dans le
monde d’aujourd’hui. Autrement dit : on ne va pas à la messe pour nous tenir en
spectateurs de l’Eucharistie ! La liturgie baptismale, à travers les rites
qu’elle déploie, nous rappelle que si, par le baptême, nous sommes configurés
au Christ cela signifie que nous sommes donc engagés avec Lui dans la lutte
contre le mal, mais à sa manière à lui qui est la seule manière, la seule voie
possible pour accéder au salut. Cette voie, cette Bonne Nouvelle du Royaume
comme dit saint Marc, nous avons la responsabilité de l’annoncer, la proposer,
dans le monde où nous vivons, quoi qu’il nous en coûte. Amen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire