Dieu a pris notre condition humaine en Jésus Christ. Le passage
de l’épître aux Hébreux que nous venons d’entendre nous a rappelé que : « Puisque les enfants des hommes
ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé lui aussi pareille condition »,
et un peu plus loin : « Il lui fallait se rendre en tout semblable à ses frères pour
devenir un grand prêtre miséricordieux ». En effet, la venue
dans la chair du Verbe, l’incarnation du Sauveur a pour but de permettre au
Christ d’opérer le rachat de l’humanité ; c’est-à-dire la rédemption de
son peuple et de toutes les nations, en devenant à la fois le grand prêtre qui
offre le sacrifice et l’agneau du sacrifice. Ceci se réalisera dans sa Pâque et
particulièrement sur la croix.
Dans le Temple de Jérusalem,
aujourd’hui, Syméon annonce que le salut, qu’il compare à « la lumière pour tous les
peuples », est là en la personne de ce petit enfant. Il sera
la lumière et aussi la fierté d’Israël, car il manifestera la présence divine,
présence bienveillante pour tous. Ce vieillard Syméon est véritablement le
symbole d’une humanité usée. Or, cet homme âgé tient dans ses bras celui qui
est la perpétuelle nouveauté, l’amour éternel de Dieu qui se rend ici présent à
l’humanité, pour lui communiquer bientôt la vie divine, cet amour qui ne peut se
conjuguer qu’au présent. Devant l’étonnement de Marie et de Joseph à l’écoute
de cette merveilleuse prophétie, Syméon annonce à Marie la part d’épreuve à
laquelle elle sera associée dans le futur : « ton âme sera traversée par un glaive ». Nous le
savons, la mère de Jésus sera au pied de la croix où elle recevra de son fils
la mission d’être la mère de ses disciples. Une maternité où la compassion et
le secours envers tous ses enfants seront désormais perpétuels.
Quant à Anne la prophétesse,
l’Écriture nous dit qu’elle est fille de Phanuel ; ce nom en hébreux
signifie « face de Dieu »,
« visage de Dieu ».
Cette vieille femme venue au Temple sous l’inspiration de l’Esprit Saint, comme
Syméon, est en train de découvrir que Dieu a pris le visage de ce bébé qui va
bientôt délivrer Jérusalem. Ici, bien sûr, il faut entendre que Jérusalem est
bien davantage que la capitale d’Israël, elle est déjà la cité de tous les
élus, le lieu de la rédemption de tous les hommes. Au terme de ces rencontres
si mystérieuses et riches d’espérance, ayant accompli les rites de la Loi, la
Sainte Famille retourne à ses occupations ordinaires en Galilée où Jésus va
vivre sa croissance humaine.
Syméon et Anne sont deux véritables icônes des personnes
totalement données à Dieu. L’Esprit divin les a appelés à vivre dans la
louange, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Ce sont encore,
pour nous, deux magnifiques modèles de la vie consacrée, avant même la venue de
celui qui appelle encore aujourd’hui des hommes et des femmes à le suivre en
imitant sa forme de vie, en menant une vie consacrée à Jésus.
Aujourd’hui, tous ensemble, nous voulons rendre grâce à Dieu en
communion avec le Pape François et les consacrés du monde entier pour ce don de
la vie consacrée à l’Église.
La vie consacrée naît et renaît de la
rencontre avec Jésus tel qu’il est : pauvre, chaste et obéissant. Il y a une
double voie qu’elle emprunte : d’une part l’initiative d’amour de Dieu, et d’autre part, notre réponse, qui est la
réponse d’un amour authentique quand il est sans si et sans mais, quand il imite Jésus pauvre,
chaste et obéissant. Ainsi, tandis que la vie du monde cherche à accaparer, la vie consacrée renonce aux richesses qui
passent pour embrasser celui qui reste. La vie du monde poursuit les plaisirs
et les aspirations personnelles, la vie consacrée libère l’affection de toute
possession pour aimer pleinement Dieu et les autres. La vie du monde s’obstine
à faire ce qu’elle veut, la vie consacrée choisit l’obéissance humble
comme une liberté plus grande. Et tandis que la vie du monde laisse rapidement
vides les mains et le cœur, la vie selon Jésus remplit de paix jusqu’à la fin,
comme dans l’Évangile, où les anciens arrivent heureux au soir de leur vie,
avec le Seigneur entre les mains et la joie dans le cœur.
La donation totale à Dieu et à leurs frères et sœurs humains des
consacrés, est pour l’Église, pour tout baptisé, pour tout homme, un rappel
constant que tout être humain créé à l’image de Dieu est appelé à devenir don,
comme les personnes de la Trinité totalement données l’une à l’autre. C’est
bien sûr le sens de la vie consacrée, mais c’est d’abord le sens de toute vie
baptismale. Alors, ensemble remercions le Seigneur pour les consacrés et
implorons-le afin qu’il comble les consacrés de nombreuses bénédictions, de
telle sorte qu’ils rayonnent la présence divine, l’amour divin, la miséricorde
divine.
de diverses sources
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