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samedi 14 janvier 2017

Homélie du 2ème dimanche du temps ordinaire année A

Voici l’Agneau de Dieu. Vision inouïe. Pour la comprendre, il faut revenir en arrière,
jusqu’à la fameuse nuit où les Israélites, sur le point de sortir de l’Égypte, immolèrent des agneaux dont le sang mis sur le linteau des maisons les préservera de l’extermination,
la mort est passé par-dessus leur maison grâce au sang qui était sur le linteau de la maison.
Et par la force de Dieu ils avaient traversé la mer Rouge à pied sec et la mer en se refermant derrière eux avait engloutie les Egyptiens qui les menaçaient, ainsi s’ouvrait pour les hébreux une ère nouvelle. Mais c’est 40 ans qu’ils ont errés dans le désert avant de pouvoir entrer en terre Promise en devant traverser le Jourdain, là aussi à pied sec. Et c’est pour cela que l’eau du Jourdain nous rappelle le passage pour une vie nouvelle, un passage de la mort à la vie :
Pour les Hébreux sortis d’Egypte, passage de l’esclavage à l’autonomie d’un peuple, passage à nouveau pour la génération suivante du peuple hébreux, du désert où ils mourraient de faim à un pays où ruisselait le lait et le miel. J’ouvre une parenthèse pour dire que nous sommes ce dimanche, la journée de prière pour les migrants, les migrants dont nous sommes originaires avant d’être installés dans nos propriétés ou nos maisons, la migration est toujours été un temps de passage, passage d’un lieu à un autre, d’une manière de vivre à une autre manière de vivre.
Pour les Juifs, de la génération après Moïze, passage dans l’eau du Jourdain pour la purification du péché à la vie en Dieu.
Cependant, depuis la sortie d’Egypte, chaque année, à Pâques, on immolait des agneaux pour fêter la grande libération, et être purifier de tous péchés. Cela se faisait à l’époque de Jésus au temple de Jérusalem, et les Juifs qui habitaient loin du temple comme à Nazareth, ne pouvaient venir souvent au temple pour être purifiés de leurs péchés, considérés ainsi par les pieux Juifs de Jérusalem comme des Juifs de seconde zone, ils avaient alors inventé le baptême dans le Jourdain pour leur purification, et c’est la raison pour laquelle Jean Baptiste fait tous ces baptêmes dans le Jourdain, et c’est là des groupes religieux que l’on appelle les Nazoréens et les Baptistes.
Mais quand Jésus vient pour se faire baptiser, pourquoi Jean Baptiste dit-il :
« Voici l’Agneau de Dieu » ?
Il voit déjà, par avance, Jésus en croix au moment où, à quelques pas de là,
les Juifs immolaient les agneaux pour la Pâque, la fête de la libération, mais où aussi à l’entrée de Jérusalem les Romain mettaient en croix les hommes qui bougeaient un peu trop. Nous avons donc dans le même temps le sang des agneaux et le sang des crucifiés.
Jean déclare ainsi que Jésus est le véritable Agneau pascal, le vrai libérateur, celui qui va jusqu’à la racine de notre mal : « Il enlève le péché du monde ». Il ne commence pas par enlever nos souffrances, nos guerres, nos injustices. Il en enlève d’abord la racine, le péché, Le péché, celui qui renferme tous les autres péchés : la rupture avec Dieu. Jean Baptiste précise encore que ce Jésus vient derrière lui. Et pourtant Jésus est plus grand que lui,
il a sa place devant lui. Plus grand ? Comment le dire ? Il n’y a pas de comparaison.
Car avant moi, il était, éternellement. Affirmation de la préexistence du Verbe.
Avant sa naissance historique dans notre monde, le Verbe était. Le Verbe était de toute éternité. Et c’est pour cela qu’il peut effectivement nous libérer.
« Je ne le connaissais pas », ajoute Jean Baptiste, qui est pourtant le cousin de Jésus.
Oui, pour voir Jésus, il faut une lumière d’en haut. Elle a été donnée à Jean à ce moment-là
et il peut dire : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui ». Encore une image peu familière, mal comprise au point qu’on a fait de l’Esprit Saint… un pigeon ! Jean semble faire allusion à la colombe au temps de Noé. Un rameau vert dans son bec, elle avait annoncé la fin du déluge. Il y a peut-être encore allusion à l’Esprit de Yahvé qui planait sur les eaux au début de la création. En tout cas, cette venue de l’Esprit sous forme de colombe annonce la fin du désastre humain et le début d’une nouvelle création. Mais l’Esprit Saint ne vient pas sur Jésus « en passant », comme sur les prophètes.
Il demeure sur lui, il l’habite entièrement. Au point que Jésus va le communiquer.
C’est ce que Jean précise : « Celui qui m’a envoyé baptiser m’a dit : L’homme sur qui tu verras descendre l’Esprit, c’est celui qui baptise, plonge dans l’Esprit Saint ».
Jésus donne l’Esprit du Père.
Enfin : « C’est lui le Fils de Dieu ». Fils au sens fort, Fils unique, tel qu’il fut proclamé à son baptême : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ».
Tout à l’heure, avant la Communion, lorsque le prêtre dira : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde… » répondons avec la foi et l’humilité de Jean Baptiste.
Et nous dirons : « Seigneur, Je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serais guéris. »


De diverses sources

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