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dimanche 26 mars 2017

Homélie du 4ème dimanche de carême
La lumière du Christ est venu éclairer jusqu’à nos obscurités.
N’est pas aveugle celui que l’on croit. Ce serait même plutôt l’inverse.
Celui qui ne voit pas est le seul à reconnaitre Jésus comme Fils de l’homme. Jésus nous dit :  « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles ».
Déjà dans la première lecture. Le prophète Samuel est  aveuglé, en se servant des critères habituels du monde quand il s’agissait de trouver un « chef ». Il s’est laissé emporter à son jugement par l’apparence de la haute taille d’Eliab, un des fils de Jessé pour en faire le Messie. Pour faire un roi, il est normal de choisir parmi les forts, de grande taille,
le petit David a été négligé, le petit de la famille est resté au champ garder le troupeau.
Il faudra que Dieu ouvre les yeux de Samuel sur une autre réalité pour oindre celui que Dieu avait choisi.
Nous voici donc invités à nous aussi à changer nos manières de voir, nos critères de perception.

Pour se faire, remontons au livre de la  Genèse, où nous voyons comment  Dieu créa l’homme, Dieu bâtit l’homme avec de la poussière du sol. Il insuffla dans ses narines le souffle de vie et l’homme devint un vivant. Dans l’Evangile, près de la piscine de Siloé,
Jésus cracha sur le sol et avec sa salive, il fit de la boue qu’il appliqua sur les yeux de l’aveugle. L’aveugle lava la boue de ses yeux et il put alors voir.
Au commencement : des narines, un souffle, de la poussière du sol. En parallèle, aujourd’hui
dans l’Evangile : des yeux, de la salive, de la boue. Dieu créa l’homme, mais il n’était pas complètement accomplit, il fallait le finir, Jésus vient achever la création de cet aveugle de naissance, il vient lui redonner la vie pour qu’il puisse voir. A nous aussi, Jésus vient achever ce que Dieu a commencé, laissons-nous toucher par Jésus, laissons achever en nous ce que le Père a commencé. Plus récemment, à Lourdes, dans la grotte, Bernadette creusa et trouva une source, de cette eau boueuse puisqu’elle était mélangée à la terre qu’elle venait de remuer, Bernadette s’en barbouilla le visage, et la Vierge Marie lui laissa ce message : « venez à la source vous y laver ». Nous avons donc besoin de nous laisser laver par le Seigneur, nous sommes quelque part un peu souillé, notre âme n’est pas toute pure présentons-là au Seigneur pour qu’il la purifie, demandons pardons au Seigneur pour qu’il vienne nous laver de nos péchés.

Jésus vint trouver l’aveugle et lui dit : « Crois-tu au Fils de l'homme ? »
Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit :
« Tu le vois, et c'est lui qui te parle. »
Il dit : « Je crois, Seigneur ! », et il se prosterna devant lui.
Cette confession de foi, près de la piscine, préfigure la nôtre lors de notre baptême,
lors de notre plongée dans les eaux qui nous font naître à la Vie de Dieu.
 L’acte de foi de l’aveugle est primordial. La foi, c’est aller au-delà du raisonnable temporel, matériel, car celui qui ne voit pas est le seul à reconnaitre Jésus comme Fils de l’homme.
Et ceux qui voient sont trop habitués à ne voir que le matériel et non le spirituel.
  Les lectures de ce jour nous parlent du Christ comme lumière du monde. Elles nous parlent d’eau qui lave et qui ouvre à la vision du Fils de l’Homme.
Autant d’effets significatifs de la victoire de Pâques et mis en oeuvre au coeur du Carême, comme pour que nous évitions  une séparation trop forte entre d’une part le Carême,
qui serait un temps morne, et la joie de Pâques d’autre part. La liturgie aujourd’hui nous dit déjà qu’au coeur de nos souffrances, Celui qui sauve est déjà là près de nous.
Les pharisiens accusent l’aveugle qui a retrouvé la vue, d’être tout entier plongé dans le péché, alors même qu’il venait de se plonger dans la piscine de l’illumination et que sa chair avait été rebâtie. Les yeux des pharisiens sont fermés, clos sur des certitudes des préceptes qui les sécurisent trop vite dans leur monde qu’ils se sont formé.
L’aveugle ne sait pas tout de celui qu’il confesse mais dont la puissance de Vie l’a touché et ouvert. « Réveille-toi, ö toi qui dors, et le Christ t’illuminera », nous dit Saint Paul dans la deuxième lecture.
L’aveugle devient, comme tout baptisé, un illuminé,
non parce que ses propos seraient savants et fumeux, mais parce
qu’il vit de la lumière du Christ qui est venu éclairer jusqu’à ses obscurités.
Et Paul Claudel de dire : « il y a des yeux qui reçoivent la lumière.
Ce sont ceux-là qui peuvent alors la donner ».


D’après diverses sources

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