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jeudi 15 août 2019

homélie du 15 août

Au début de son évangile saint Luc nous donne le rythme de notre pèlerinage sur cette terre : Marie se mit en route et se rendit avec empressement chez sa cousine Elisabeth enceinte de Jean le Baptiste. A travers son enthousiasme pour la Mère de Jésus, nous rejoignons dans le Magnificat la Vierge Marie au cœur de son propre mystère et au cœur du mystère du peuple de Dieu.
Marie, parce qu’elle est porteuse du Messie de Dieu, se situe d’elle-même au centre de toute l’histoire du salut.  
Dieu vient de se pencher vers sa servante, qu’il voyait si humble ; il s’est penché vers cette jeune fille de Nazareth. Dieu la couvrit de son ombre, elle est remplie de l’Esprit Saint,
je dirais même qu’elle baigne dans l’Esprit Saint, un simple oui comme réponse à la Parole de Dieu qui lui fut adressée par l’ange Gabriel, l’envoyé de Dieu.
Et c’est pourquoi Marie exalte et exulte. Elle exalte son Seigneur plus haut que tout,
plus haut que tous : lui seul est grand, lui seul aussi est assez grand pour l’amour qu’elle veut lui donner et qui brule en elle. Et elle exulte parce que Dieu l’a sauvée, elle la première,
pour la rendre digne du Fils de Dieu Sauveur.
Puisque Dieu est à la fois le Dieu de majesté et le Dieu qui se penche, la prière de Marie se fait à la fois adoration et allégresse : adoration devant le Tout autre, allégresse filiale auprès du Tout proche. Ainsi l’humble Marie de Nazareth, sans phrases ni discours, nous ramène devant l’essentiel de notre existence contemplative, devant ce double et unique mystère de majesté et de tendresse qu’il nous faut rejoindre chaque jour sans jamais le saisir, et sans jamais le posséder autrement que dans l’espérance, et recouvert par l’opacité de la foi.
Puis le regard de Marie embrasse, au-delà et à la lumière de son mystère personnel,
le mystère du peuple de Dieu. Dans le style des hymnes d’Israël, elle chante les habitudes de Dieu, qui sont autant de visages de sa fidélité.
Face au groupe du refus, où se retrouvent les superbes, les puissants et les riches de cœur, Marie rassemble autour d’elle le groupe du oui : les humbles, les affamés, l’Israël serviteur, puis Abraham et toute sa lignée d’hommes de foi.
D’un côté Dieu agit en force : il disperse, il renverse, il renvoie, il vide les mains, mais il reste libre, juste et souverain ; mais avec le peuple du oui, Dieu déploie tout son amour :
il élève, il relève, il comble de biens. Ilest celui qui « se souvient » ; il est Seigneur à la longue mémoire ; il sait qu’il a promis et ce qu’il a promis à ceux qui l’aimeront :
d’âge en âge il suit son idée et maintient son amour.
Pour tout le peuple des pauvres de cœur qui attendent et accueillent le salut comme Dieu l’a prévu et là où Dieu l’envoie, la force même de Dieu devient un autre nom de son amour : « le Puissant fait de grandes choses »


Et de fait, il n’y a que les grandes choses qui soient dignes de Dieu Mais ces choses grandes qu’il aime parce qu’elles lui ressemblent, Où Dieu les a-t-il faites ? Où l’ombre de l’Esprit s’est-elle faite plus dense et plus féconde ? - Au village perdu de Nazareth, que personne ne remarquait, dont personne ne parlait sinon pour se moquer des attardés qui y vivaient encore (Jn 1,46).
C’est à Nazareth, sous l’ombre de l’Esprit, que se poursuit la gestation humaine du Fils de Dieu. C’est de Nazareth que Marie partira lorsque le temps sera venu pour son enfant de naître dans la cité de David. C’est aussi à Nazareth que Dieu nous veut et nous rejoint,
le Nazareth de notre vie, de notre service, de notre amour quotidien. Que notre position ou notre tâche soient brillantes ou obscures, que notre compétence et notre dévouement soient reconnus ou ignorés, notre réponse à Dieu a toute son importance.
Dieu, pour faire en nous de grandes choses, n’a que faire de nos grandeurs et prestiges,
et plus nous mettons à son service ce que nous sommes avec nos richesses et nos défauts, plus il nous comblera de son amour.
Tout à l’heure nous allons baptiser le petit Armand, il va être plongé dans l’eau du baptême comme nous y avons été plongés, plongé dans l’Esprit de Dieu pour qu’il fasse partie du peuple de Dieu. Comme au jour de sa naissance il a été plongé dans l’oxygène de l’atmosphère terrestre, au jour de son baptême il est plongé dans l’Esprit Saint, pour vivre de la Sainteté de Dieu. Rappelons-nous de notre baptême pour vivre avec Marie dans la sainteté de Dieu.
De diverses sources

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