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jeudi 20 avril 2017

Homélie du Jour de Paques
« Christ est ressuscité ! » Depuis cette nuit, nous chantons cela et nous avons cinquante jours pour intérioriser ces paroles et en goûter la vérité pour nos vies et notre monde.
Le temps de la Passion est fini mais il nous reste à éprouver la réalité de cette bonne nouvelle, il nous revient d’être joyeux et de communiquer notre joie. Il faut du temps pour comprendre ce qui s’est passé et c’est ce qu’exprime l’Evangile en jour de Pâques.
Le tombeau est vide, il fait encore sombre et peu à peu, lentement, la lumière de Pâques se lève sur le monde autour de Marie-Madeleine, de Pierre et de Jean, le disciple bien-aimé.
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis. »
Tout commence dans un sentiment de trouble et de désarroi, celui de Marie-Madeleine.
Cette femme, premier témoin de la résurrection va partager sa stupeur à Pierre et à Jean,
le disciple bien-aimé et de son malaise va jaillir la vie. L’aube est encore mal dégagée des ténèbres, le scandale de la mort du juste habite toujours les esprits, mais la vie et l’apaisement triomphent doucement. Frères et sœurs, ce matin, en ressuscitant son Fils,
Dieu se tourne d’abord vers celles et ceux qui, tels Marie-Madeleine, ressentent cruellement absence et abandon. Cette femme seule et en détresse, en communion avec tous les êtres déchirés qui peuplent notre monde, allume pour l’humanité, le feu de la joie pascale.
La croix, scandale pour les justes, devient symbole de vie, l’espérance parce que Dieu habite tous les lieux de solitudes et de désarroi de l’humanité. Le Christ a visité tous les enfers,
Il vient et nous remet en route là où nous étions bloqués, paralysés.
Où Marie a-t-elle rencontré Simon-Pierre et l’autre disciple ?
Pourquoi ces deux disciples étaient-ils ensemble ? Tout cela n’est pas précisé dans le texte. Ce que l’on sait, c’est que la vie est là et que la course commence. Marie n’a pas osé entrer dans le tombeau : elle était prisonnière de son désarroi. Pierre reprend l’initiative après son reniement et entre le premier dans le lieu déserté par la mort. C’est un lieu vide, situé dans un jardin, comme au premier jour de la Création.
Et ce matin, comme au commencement du monde, Dieu parle et se rend présent dans un lieu informe et vide. Lentement, il bat en brèche la loi de la mort : le linceul est là, le linge qui a recouvert la tête n’est pas posé avec le linceul, mais roulé à part, à sa place. Dieu agit, rien ne doit demeurer scellé, enfermé dans le désespoir, la rancune, l’amertume. Le corps mort du crucifié n’est plus là et en disparaissant, il a emmené le mal, la haine, la jalousie, la discorde, la guerre. Le tombeau est vide, le monde va renaître, l’espérance est possible, la lumière triomphe des ténèbres.
Mais pour que le feu pascal soit un brasier triomphant, nous avons peut-être à y jeter un peu de notre paresse, de ce vague désir qui nous guette de nous installer, de cette peur de nous donner à l’Esprit de Dieu qui risquent de tout bouleverser. Au fond, nous avons à laisser Pierre et l’autre disciple entrer dans nos tombeaux et y annoncer la bonne nouvelle du Christ ressuscité. Ils vont voir et ils vont croire qu’une porte s’est ouverte pour nous et qu’une pâque et un passage nous sont proposés. Pierre et l’autre disciple, vont voir que cela est bon, ils vont voir avec les yeux de Dieu qu’un passage vers la lumière nous est ouvert.
Voir ce n’est pas simplement regarder, constater ou observer. Avec Marie-Madeleine et les disciples, nous sommes invités à reconnaître la gloire du ressuscité. Ce pourrait bien être un trésor caché dans les autres.
Tout semble facile et rapide : trois personnes ont constaté la même chose et pourtant, seul Jean voit et reconnaît la résurrection dans ce lieu déserté de tous. En ce matin, au jardin de la résurrection, le Christ ne surgit pas seul du tombeau, il entraîne avec lui l’humanité captive de la mort pour la conduire à la Vie éternelle. La pierre du tombeau est définitivement roulée et le tombeau ouvert pour que plus personne n’y soit enfermé.
Christ est ressuscité, Christ est la liberté pour l’éternité.

De diverses sources

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